The following takes place between 7 PM and 11 PM.
Il est en effet 19h en ce mercredi (dernier), il fait un froid polaire comme chacun s'en est rendu compte. Et oui, à moins de vivre dans le Sahara, on est tous passés par le stade doigts frigorifiés malgré les gants et orteils congelés qui ont su faire fi des trois paires de chaussettes enfilées en prévision.
Toujours acheter en hiver des chaussures d'une à deux pointures supérieures, toujours.
Bref, il est 19 heures, Mini a le teint cireux et tousse caverneux, et il faut qu'elle aille chez le médecin, ça urge. Comme sa nunuche de mère s'est plantée d'heure et qu'elle a loupé la consultation libre chez le doc, vlati pas que la gamine a rendez-vous à 19h45. C'est incroyable que dans ce pays, on fasse travailler les gens si tard, mais là n'est pas la question. Mais quand même, c'est incroyable.
La mère de Mini, cette vilaine bonne femme, est partie faire ses dernières courses de Noyel, parce qu'avant, elle ne pouvait pas, because entorse de dos et après elle ne pourra pas non plus, parce que son gentil époux est de permanence hiver dans sa mairie de trouducs, qu'il se lève à 5 heures tous les jours et qu'il travaille même le soir, et ce week-end aussi pendant qu'on y est, on n'aura jamais la paix. Il ne pourra donc pas emmener sa fille chez le doc, non non non, car les pompiers ou je ne sais qui l'appellent en urgence qu'il faut absolument qu'il y aille sinon toute la ville va exploser, limite. Jack Bauer, c'est lui, dans la vraie vie.
Je les fais quand mes courses de Noyel, en janvier?C'est donc la grand-mère de Mini qui l'emmenera chez le doc. Non sans m'avoir téléphoné avant parce que Mini est brûlante et qu'elle préférerait que sa mère soit là (ouh ouh méééchante, elle est à la fnac ouh bouh nuuuuullle). Alors que je fais péter ma carte bleue, mon téléphone sonne, c'est l'enchaînement dans la louzitude, c'est le MEDECIN qui appelle en LIVE alors que je suis dans un célèbre magasin de jouets (bruyant). Trop discret, hinhin.
Lalalalalalala.
Et oui, j'ai oublié de rappeler que ma fille est allergique à la pénicilline, qu'elle a un traitement de fond et que ça serait bien qu'il represcrive le médoc, y'en a plus.
Lalalalalalala.
La prochaine fois, faire penser à Jack Bauer de ne pas emporter au boulot le carnet de santé de sa fille ainsi que MA carte vitale, c'est préférable, en fait.
Bilan: rhino-trachéite d'enfer, huit jours d'antibios, quatre de cortisone.
Je finis par rentrer chez moi, il est 21h30. Jack ayant accompli sa mission, et est donc à la maison, je peux aller chercher les médocs à la pharmacie de garde, priant pour qu'elle ne soit pas au fin fond du département.
Je passe d'abord au commissariat, c'est tout le temps comme ça, il faut aller faire kikou lol mdr aux flics pour qu'ils vous filent le pass vers la pharmacie de garde.
Bingo.
Fin fond du département.
Mon sens de l'orientation de nuit va être mis à l'épreuve.
C'est rien de le dire.
Mais alors rien du tout.
C'est l'Antarctique dans la voiture, en plus. Enfin, pas que dans la voiture, le chauffage a réussi à se mettre en route au bout de 18 minutes, j'avais les ongles bleus, glamour toujours.
J'ai mis la radio, c'est top la radio, parce que j'ai peur toute seule dans le noir.
RTL2, ptête une chance qu'ils nous mettent pas Pascal Obistro ou Fleuri Panier, pitié, je ne survivrai pas.
Hop ça commence par ce morceau...
Je n'ai pas peur de la routeFaudrait voir, faut qu'on y goûteDes méandres au creux des reinsEt tout ira bienBouhouh mais pourquoi CETTE NUIT spécialement, c'est une pharmacie paumée que je dois trouver, hein, pourquoi? J'ai peur de la route, puisque je vous le dis, j'ai vraiment super la trouille de me retrouver à Mareil sur Mauldre ou je ne sais où, j'en suis bien capable. Moi au volant c'est: bon je vais par là....ah tiens c'est indiqué là...mais il est où ce ptain de panneau pourri?...C'est ça, double moi gros con....
Charmant.
Le vent l'emporteraLes emportera, les médocs, direct sur mon paillasson. Comment ça non?
Ton message à la grande ourseEt la trajectoire de la courseA l'instantané de veloursMême s'il ne sert à rienVoilà c'est exactement ça mon état d'esprit. Surtout le dernier truc, là.
Le vent l'emporteraTout disparaîtraLe vent nous porteraBah il lui faudra beaucoup de force au vent, pour me porter. La voiture est crès lourde.
La caresse et la mitrailleCette plaie qui nous tirailleLe palais des autres joursD'hier et demainJustement, j'aimerai bien être rentrée avant demain.
Le vent les porteraEt c'est ce qu'on verra.
Génétique en bandoulièreDes chromosomes dans l'atmosphèreDes taxis pour les galaxiesEt mon tapis volant luiOui, et mon mien, de tapis volant chauffé avec pâtisseries et thé à volonté dessus, il est où?
Le vent l'emporteraTout disparaîtraLe vent nous porteraBen en tout cas je suis pas rendue. Vu que ça fait juste vingt-cinq minutes que j'erre dans la forêt à me demander ce que je fabrique là, que les extra-terrestres ont du emporter toutes les pharmacies du coin. Ah si, y'en a une là....
Ce parfum de nos années mortesCeux qui peuvent frapper à ta porteInfinité de destinOn en pose un, qu'est-ce qu'on en retient?Ah ben non, mon destin a dit que je ne devais pas trouver la bonne pharmacie tout de suite. En fait, si, tout à l'heure je l'ai trouvée, mais Jack Bauer m'a dit au téléphone que c'était pas celle là. Alors je suis allée me cailler les miches dehors pour rien en me demandant comment entrer dans une pharmacie fermée. Caillera je suis. Ah Ah Ah.
Le vent l'emporteraTu m'agaces avec ton vent. Il n'emporte rien du tout, et surtout pas la pharmacie. Ah si, le froid polaire, il le répand bien partout, le vent.
Pendant que la marée monteEt que chacun refait ses comptes
J'emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toiAh victoire, j'arrive sur le parking de la pharmacie. Enfin du centre commercial fermé, brrrr y'a plein de courants d'air et mon nez coule tout seul.
Le vent les portera
Tout disparaîtra
Le vent nous porteraFinalement, j'y suis arrivée, j'ai les médocs, et un petit commentaire de la pharmacienne "rha on dirait que vous avez eu du mal à trouver".
Tu m'étonnes, il est 22h30. Une demi-heure pour moins de dix kilomètres, et y'avait même pas grève.
Trajet retour maintenant.
Evidemment, ne prenons pas le même chemin, ça serait trop facile.
Empty spaces - what are we living for
Abandoned places - I guess we know the scoreBon elle est où, cette route pourrie? Pourquoi y'a pas Vincent Elbaz dehors par -6°C pour m'indiquer le chemin?
On and on,
does anybody know what we are looking for...Oh si moi je sais très bien ce que je look for: ma maison, ma douche chaude, mes chocolats.
Another hero, another mindless crime
Behind the curtain, in the pantomimeHold the line, does anybody want to take it anymoreMais c'est que je commence à me foutre la trouille toute seule, je suis PAUMEE! Comment c'est possible, mais pourquoiiiiiii?
The show must go onThe show must go on, yeahInside my heart is breakingMy make-up may be flakingBut my smile still stays onOui, voilà, c'est que ça doit continuer comme ça a commencé, perdu, lost in nowhere, restons calme, je vais bien finir par pouvoir prendre la direction inverse.
Whatever happens, I'll leave it all to chanceAnother heartache, another failed romanceOn and on, does anybody know what we are living for ?I guess I'm learning (I'm learning learning learning)I'm learning, c'est ça. Il me faudrait un GPS tiens, voilà un truc qui me serait utile. Je suis perdue, bourdel à kiottes, à dix kilomètres de chez moi, en plus. Si c'est pas craindre du boudin, je ne sais pas ce que c'est.
I must be warmer nowI'll soon be turning (turning turning turning)Round the corner nowOui, voilà, tournons là, let's go, en route pour l'aventure! Ptain ce que ça pèle, je suis fatiguée, j'ai froid, j'ai faim, et personne ne m'a acheté de pyrénnéens, chuis sûre.
Outside the dawn is breaking
But inside in the dark
I'm aching to be freeAlors pas du tout, c'est la NUIT NOIRE, mais archi noire, quelques lampadaires deci delà, mais c'est bien le bout du monde. Alors oui, j'aspire à la liberté, mais autant vous le dire tout de suite, c'est mort pour que j'aille habiter un jour dans le trou des fesses du monde. Out of question, vraiment.
The show must go onThe show must go on, yeah yeahOoh, inside my heart is breakingMy make-up may be flakingBut my smile still stays onOué je suis bien consciente de ma situation, je ne suis pas maquillée mais c'est tout comme, avec les cernes que je me tape, le premier qui me croise aura l'impression que je n'ai pas dormi depuis douze ans. Par contre, mon petit coeur, il a peur de ne pas retrouver son chemin. Alors vite, ça suffit les blagues.
Yeah yeah, whoa wo oh ohVoilà, laissons nous aller, ça ira mieux après.
My soul is painted like the wings of butterfliesFairytales of yesterday will grow but never dieI can fly - my friendsThe show must go on (go on, go on, go on) yeah yeahThe show must go on (go on, go on, go on)I'll face it with a grinI'm never giving inOn - with the showOui, telle Mary Poppins, je sais voler, mais je ne préfère pas utiliser ce pouvoir en présence de Moldus. Je n'abandonne jamais, mais jamais, je tiens à ma réussite, je vois le chemin inondé de lumière qui me ramène chez moi (chauffé) et à ma douche chaude brûlantissime. Je vois des papillons aussi, mais c'est mon hypoglycémie.
Ooh, I'll top the bill, I'll overkill
I have to find the will to carry on
On with the show
On with the show
The show - the show must go on
Go on, go on, go on, go on, go on
Go on, go on, go on, go on, go on
Go on, go on, go on, go on, go on
Go on, go on, go on, go on, go on
Go on, go onGive me five, Freddie, I'm home alive.