19 juin 2004

Réforme?

Vous savez sans doute que notre cher ministre de la santé projette une réforme de l'assurance maladie. En effet, le ministre de la Santé a payé 7 millions (d'euros, pas de mini-lions)dans une campagne de pub avec le slogan suivant
" POur qu'il n'existe jamais de médecine à deux vitesses"
Muarf.
Déjà, ça commence bien avec les gynécos qui manifestent pour la survie de leur spécialité (comme le font aussi les pédiatres et les ophtalmos) qui est en danger, menacée par une réforme à la con qui obligerait les patientes à consulter d'abord un généraliste avant d'aller voir leur gynéco. Bonjour l'avancée sociale, le droit aux soins et tutti quanti. ça fait peur, quand même.Remarque, je crois qu'il a changé d'avis, et que devant la menace que représenterait une grève, il a renoncé à cette idée débile.


"Ce qui fait la qualité de notre système de sécurité sociale et la fierté de notre pays, c'est que nous puissions tous être soignés de la même façon. Sans cette réforme, cet acquis serait remis en cause", peut-on lire sous ce slogan.

---> Hann là là, misère de misère, ils n'ont donc rien compris? Les choses ne changent pas comme ça!

"En faisant que chacun (gestionnaires de l'assurance maladie, professionnels de la santé, patients) adopte de nouveaux comportements, nous allons non seulement préserver l'égalité des soins dans notre pays mais aussi améliorer notre système de santé", poursuit la publicité.


---> Je suis de l'UMP et je rêve en live, j'habite à Marne la Vallée chez Mickey et je suis philantrope (enfin, je fais semblant, faut pas abuser)

Philippe Douste-Blazy "c'est en changeant tous un peu qu'on peut tout changer".

---> Ah ah ah, mais qu'il est drôle!

Il s'agit de la première phase de la campagne. Une deuxième est prévue en septembre.

---> Oh my god, j'ai peur.

Par ailleurs, une plate-forme téléphonique a été mise en place pour les renseignements (numéro indigo : 0 825 396 396, pour 0,15 euros par minute). On peut aussi consulter le site internet site du ministère
---> 15 cts d'euros la minute, faut pas se faire chier, surtout.
Et puis le site est bien confus, et assez rébarbatif.


Bref, le projet de réforme ne convainc ni les caisses d'assurance maladie, ni les syndicats, on se demande qui elle va bien pouvoir convaincre. Le pape, sans doute?? Et puis baser une réforme en partie sur la responsabilisation des acteurs, c'est pas super intelligents. Les gens ne vont pas changer comme ça, parce qu'on leur a dit qu'il fallait le faire, ou parce que ce serait mieux pour tout le monde. Les gens s'en foutent des autres. Ils n'ont toujours pas compris?
Au centre de la réforme, le choix d'un médecin traitant,qui sera une référence pour le patient, mais aussi pour tous les partenaires de soins. Si on ne choisit pas l'option médecin traitant, c'est tant pis pour notre gueule, on ne sera pas remboursé comme les autres. Haaaaan bonjour le slogan, comment il est respecté! Faites comme je dis, sinon panpan culcul, vilains petits citoyens.

Bref, je vais donner un exemple concret. Je suis une femme qui souhaite accoucher en hôpital public. Je choisis l'hosto de secteur, c'est plus près de chez moi. Ben non, en fait. Ils créent un pôle surmédicalisé qui pratiquera tous les accouchements à la chaîne, et quand le bébé est né, hop, tout le monde en ambulance vers un autre hopital, pour la suite de couches. Super. Quand on vient d'accoucher, on en a vachement envie. Si on me fait ça, l'ambulance me ramène directos chez oim. Enfin, vous voyez le truc? ça servira à développer le secteur privé du coin, les gens vont se rabattre sur ce qui reste près de chez eux. Et là, ça va douiller.

Money, money, money, in this richmen's world.

Libellés :