24 août 2004

Où il est question de préjugés

M'en voulez pas pour mon précédent message, mais j'avais envie de faire concis pour que tout le monde connaisse mon état d'esprit du moment. La rentrée, ça me gonfle. C'est vrai, quoi, je préfère les vacances.

Petite interruption: mes filles étaient en train de décoller les lattes du parquet

Bref, j'en étais où? Ah oui, les vacances. Pas de contraintes horaires, déjà. Enfin, c'est le plus important aussi. Parce qu'après tout, on court tous après le temps qui va beaucoup plus vite que nous. Donc les vacances sont terminées. La rentrée, c'est jeudi. Et oui, je vis dans une ville de débiles qui ont adopté la semaine de 4 jours. Je déteste la semaine de 4 jours. C'est une invention à la con (et pas seulement parce que ça tronque les vacances, hein, mais surtout parce que cela rallonge le temps scolaire, ce qui revient globalement au même).

La rentrée, ça me rappelle toutes mes rentrées, celle du CP où je ne voulais pas parler à la maîtresse, celle du CE1 que je n'aimais déjà pas la maitresse, celle du CE2 où je n'entendais rien (et ma mère qui m'a fait opérer le jour de la photo de classe, dans le genre), celle du CM1 et son affreuse instit (j'ai pleuré pendant 3 mois le soir en rentrant à la maison) , celle du CM2 et l'instit au nom d'arbre. Les rentrées du collège aussi. Privé, le collège. Han, comment je ne l'aimais pas, cette boite de merde. Genre élitiste et marques à donf, je crois que ça m'a dégoûtée. La rentrée au lycée et ses locaux tout neufs (ben quoi? Je les trouvais beaux, les garçons de terminale, hé). Mes rentrées à la fac, aussi. Enfin, toutes mes rentrées, quoi. Remarque, maintenant que je suis grande, ça aurait pu me faire un joli livret de souvenirs. Y'en a qui aiment, la rentrée. Moi, bof, en fait. C'est stressant. Surtout les vêtements choisis par ma mère. Je sais pas, mais ma mère, elle n'avait pas super bon goût. Bon, quand j'ai atteint un âge vénérable, ma mère a cessé de m'acheter des habits ringards tout pas beaux. Dieu merci. Les carreaux et le bleu marine, j'en suis revenue. J'ai du mal à concevoir d'ailleurs comment le bleu marine peut être une couleur à la mode. C'est trop moche, ce bleu bâtard, coincé entre le vrai bleu et le noir. Je ne peux m'empêcher d'avoir des a priori sur une personne qui porte du bleu marine. La personne peut être très sympa, ouverte, marrante, voire très beau et très sexy, mais moi, ça me bloque. J'en fais une affaire personnelle. Le pire, ce sont les jupes plissées. Et les pulls en laine qui grattent. Et les chaussettes. Pendant que j'y pense, je me demande si ça n'existe pas, les sous vêtements bleu marine ( les slips kangourous, les soutifs, les culottes à dentelle, les strings, tout ça...) Beurk!
Rien que de l'imaginer, non non, je ne peux pas, ce n'est pas possible, ça heurte tous mes préceptes de morale (si si, j'en ai, je vous assure). Je ne sais pas pourquoi, mais j'associe le bleu marine à des éléments douteux de ma famille, aux scouts, aux gens coincés en général. Si quelqu'un a un nom de personne s'habillant de son plein gré (donc dotée de toutes ses facultés mentales) en bleu marine et qui soit non seulement supérieurement intelligente mais aussi ouverte d'esprit, aimable, ayant des croyances religieuses modérées (au maximum), tout ça, prévenez moi. Oui, je l'avoue, j'ai des préjugés. Des énormes préjugés très moches qui entachent mon esprit de personne tolérante (même si je dis: beurk, c'est immonde les tripes à la mode de Caen alors qu'il faut dire: non, désolée, je n'aime pas les tripes à la mode de Caen, le goût m'est absolument insupportable, et l'odeur, je n'en parle pas).
J'ai tout avoué, j'espère que je suis à moitié pardonnée, quand même. Même si c'est pas joli-joli.

Faudrait que je détourne leur attention.



Vous avez vu, cette poule de Marjolaine a choisi le mec. Elle aurait pu prendre le chèque, tout de même. Elle est faible d'esprit ou quoi? (et merde, je recommence)