28 septembre 2004

Noblattitude

Vous vous rappelez sans doute ce qu'est un noble. Si, souvenez vous, les gens avec des titres et des noms incroyables qui même une fois leurs privilèges abolis en août 1789, continuaient à se la péter grave, même sans tête. Leurs noms à rallonge si poétiques nous évoquent un temps oublié, loin du monde; et puis ils sont si souvent dans leur petit univers de privilégiés faut dire.
Oui, j'emploie le présent. Ces gens n'ont pas disparu. Ils hantent les châteaux qu'ils n'habitent plus, certains sont pauvres et d'autres riches à millions (ils ont échappé à certains réglements de comptes).
Avant 1789, ils faisaient partie du tiers-état. Ils étaient peu nombreux, mais alors, qu'est ce qu'ils pouvaient avoir comme thunes! Hallucinant. Presque autant d'argent que le clergé (avec leur impôts à la mords moi le). Le reste du monde (des gens, des français), c'était la populasse, les roturiers, les impurs. D'ailleurs les nobles ne consentaient qu'à se marier entre bonnes familles, les mariages d'amour étant totalement proscrits. Faut voir comment Louis XIV(14 , pas yxivé) était heureux en ménage, il s'est senti obligé de prendre une maîtresse, Madame de Maintenon (qu'il épousa secrétement, le bougre). Bref. J'en étais où? Ah oui, les mariage d'amour. Croyez moi ou non, mais chez les nobles, ce concept est récent. Se marier par amour, oui, mais que cela serve les intérêts de la famille. Les femmes nobles enfantaient dans la douleur comme toutes les autres femmes, mais leur bébé était envoyé chez une nourrice. Mère de famille, pouah, quelle horreur, et comment elles faisaient, hein, pour tenir leurs obligations mondaines?

Bref.

Venons-en à aujourd'hui.
Plein de petits nobles sont plantés comme avant dans leurs petits privilèges. Certains font partie de la jet-set, même. Sur ce site, tu peux trouver la liste de toutes les vraies familles nobles. Pas les fausses qui font semblant et tout. Les vraies, avec leurs petites particules.Après, quand tu as compulsé la liste, tu peux avoir une (petite) folie des grandeurs (noble) et vouloir devenir noble à ton tour. Bon, c'est vrai, tu n'es pas né noble. Mais zyva, fais pas iéch, le roturier, prends un pseudonyme chais pas, ou alors fais des recherches généalogiques, si ça se trouve, ta famille était noble en 1583! Sur ce merveilleux site, tu peux aussi t'acheter du matos (pas de la drogue voyons): de la documentation sur les titres nobiliaires, sur les familles nobles, sur les généalogies tout ça. Même sur les propriétés, les ma-a-a-anoirs et les châ-â-â-â-â-âteaux (avec l'accent de Valérie Lemercier dans les Visiteurs), sur la noblesse étrangère, enfin que des trucs qui concernent les nobles. Y'a même des cédéroms: ""LES FAMILLES TITRÉES ET ANOBLIES AU XIXe SIÈCLE - ARMORIAL DU PREMIER EMPIRE", Vol. 1, CD ROM pour PC : 57 €" par exemple, ou des bouquins requinquants et revitalisants "DICTIONNAIRE DES TITRES et des terres titrées en France sous l’Ancien Régime" de Éric Thiou.
DITI, 2003, 17 x 24 cm, environ 320 p., 50 €"
Ouhouh comme c'est excitant tout ça.
Après, y'a des gens qui encore aujourd'hui envient les titres à rallonge. Ils envient la splendeur passée, les cours des seigneurs, la majesté du Moyen-Age. ça les fascine, tous ces nobles dans leurs petits costumes d'époque, avec leur argent, leurs terres tout ça. Ils ne se rendent pas compte que c'est du passé, et que son nom n'arrangera rien auprès de son trésorier principal. Il est en plein délire de noble. Il s'invente des ancêtres nobles et tout et tout. Il y croit dur comme fer.

Tu as l'air ridicule, mais c'est pas grave, tu as tellement de nobles dans ta famille (indirecte)! Et puis tu fais tellement de fautes d'orthographe qu'on dirait que tu n'a pas bien suivi les cours: vilain, vilain garçon.

J'en connais des choses, sur les nobles. Dans ma famille, y'en a. Ma mère a un nom à rallonge (mais elle se la pète pas avec).Par contre, voici un faire-part reçu de mon oncle:


Vieux jeu, terriblement prétentieux, ridicule sur les bords (et au milieu aussi faut dire).Ces gens-là sont de ma famille, quand même.
J'ai pas un nom noble, mais quelque part ça m'aurait fait délirer de m'appeler "Alix de La Haute des Yvelines".
Waouh, ça en jette.
Nan, je déconne uhuhuh.