04 octobre 2004

Voisin-Age (comme Moyen-Age un peu)

Quand on parle de rapports de bon voisinage, on pense tout de suite à Julien Courbet et ses pauvres sujets de mayrde, genre stop aux arnaques et tutti quanti (d'ailleurs il vient de créer un nouveau magazine, qui s'appelle "Arnaques", ou un truc du genre, j'ai vu l'affiche à la gare de Saint Cloud). Bref, chez JC -Julien Courbet, pas Jésus Christ et tous ses potes en bleu marine-, des gens viennent se plaindre de leur voisin qui fait pousser du lierre sur le mur mitoyen, ou qui passe par sa porte de portail, ou qui joue du saxo à 3 heures du matin. Attendez, je regarde pas hein, mais ça m'est arrivé de tomber dessus dans mon antique jeunesse.

Bon, je vais essayer de ne pas aggraver mon cas non plus, parce que je ne cautionne pas ces émissions.

Ah si, une fois j'avais vu un reportage sur Bruno Bellone, dans sans aucun doute. Vous vous souvenez de Bruno Bellone? Le joueur de foot des années 80 qui a tout perdu ses sous parce qu'il a fait le couillon avec et que son ex femme continuait à lui pomper le fric qu'il n'a plus. Pauvre homme, il m'a fait pitié, passer d'une splendide villa avec piscine à un tout petit appartement à partager avec sa copine et les parents de sa copine. Je lui ai écrit même (on ne se moque pas, j'étais jeune quand même), mais il ne m'a jamais répondu ce con. Tant pis pour lui.

Je parlais donc des rapports de bon voisinage. Ma voisine qui me dit que j'ai maigri. Le niais du rez de chaussée qui me dit bonsoir. Notre chère Lulu qui affiche son sacro saint réglement partout (même sur les containers à ordure, au cas où on ne sache pas comment jetter nos cartons, on ne sait jamais). Etc Etc Etc.
On choisit ses amis, mais ni sa famille, ni ses voisins. Et on se plaint toujours des deux. Surtout des voisins. Ceux qui manient la perceuse le dimanche matin, ceux qui font des travaux chez eux pendant un an, ceux qui t'empêchent de t'asseoir sur la pelouse, ceux qui sont faux culs. "Ah ouais, lui il est sympa, mais alors, ce que sa femme peut être conne! Elle a l'esprit tortueux, on se demande comment elle a été éduquée. Elle a une voix disgracieuse qui nous réveille en pleine nuit, même qu'on a peur de la voir débarquer dans la chambre en beuglant: je me suis trompée de porte, pardon." : ce sont parfaitement les propos qu'on peut entendre dans une cage d'escalier (ok, j'exagère un peu, mais c'est pour marquer le coup)
Des fois je pense à ce qu'on peut dire sur moi: "han celle là avec ses deux gamines qui crient dans l'escalier, et qui courent dans tous les sens, ce qu'elles peuvent être fatigantes. Quand elles ne sont pas là, ça s'entend hein! Et puis vous avez vu comment elle s'habille? Ils s'habillent comme ça les jeunes? Et sa coiffure? Elle devrait se faire faire une permanente, ils sont très bien chez le coiffeur de l'autre côté de la rue, vous ne trouvez pas? Et sa copine? Vous voyez de qui je parle? Elles se parlent par balcon interposé, l'autre jour ça m'a réveillée de ma sieste dites donc. Le téléphone existe, faudrait voir à leur dire. On pourrait peut être rajouter une clause au réglement, vous ne croyez pas? Et leurs enfants : elles marchent sur la pelouse! C'est interdit. les jeunes ne respectent plus rien, ils élèvent leurs enfants à la vazyla comme je te pousse, après ils s'étonnent. C'était pas comme ça de mon temps."

Ouh là ça fait peur.

Les commérages, le voisinage, c'est du pareil au même. Remarque, on pourrait écrire la gazette de la résidence. On est comme dans un petit village de province finalement. Tout le monde connait tout le monde, jase sur tout le monde, commente la vie de tout le monde. Tout le monde sait mieux que tout le monde tout ce que tout le monde fait pas comme le fait tout le monde.
Vous voyez un peu?

Avant, j'habitais dans un studio, dans une ville de proche banlieue parisienne. C'était un tout petit immeuble, peu de personnes y vivaient. Pas de gardien. Au dessus de chez moi vivait une mamie pas aimable, qui au bout de deux mois me dit: "vous pourriez mettre les poubelles sur le trottoir de temps en temps quand même". Je ne savais pas que c'était moi qui devait descendre les poubelles. Elle aurait pu me le dire gentiment, et pas en gueulant comme une malade de son balcon. Elle était plus contente quand elle m'a raconté le concert de Johnny, en plein air à 200 m de chez nous. Impossible de dormir tant que cela n'était pas terminé, on avait l'impression d'y être. Quel enfoiré, Johnny. Allumer le feu à minuit quand tu es crevée, franchement, j'avais envie de le buter, Johnny.

Il ne doit pas savoir ce que c'est, d'avoir des voisins.