17 novembre 2004

Délit de mollesse

Sans entrer dans les détails (qui fâchent systématiquement), je comprends pourquoi les jeunes, en général, en France, se désintéressent de la politique.

Option A
L'homme politique de droite classique, rigoureux sur la réglementation (genre Sarkozy poil au zizi oui elle est facile mais je m'en fous), belle cravate, beau costume de marque, adultère de préférence (mais la femme soutient ouvertement, quand même faut pas pousser mémé dans les orties hein). Il fait genre je suis démocrate trop la classe, le petit peuple me captive, je lui demande son avis pour faire genre. Bon, j'en ai rien à taper de ses revendications, mais j'écoute, je hoche la tête sournoisement, mais je m'en bats l'oeil à un degré, ce n'est pas croyable. Par devant ce sont donc sourires et courbettes,et par derrière...euh par derrière...vous savez très bien ce qu'on peut faire par derrière uhuhu. Je rigole mais c'est pas drôle. Bref, l'homme politique de droite rigoureux blablabla (alias HMRDB, ils aiment bien les sigles là dedans, ça fait genre) se la pète, monte ses indemnités personnelles non imposables, trompe tout le monde, bref pète plus haut que son cul.


Option B
L'homme politique de gauche, rigoureux sur la réglementation (genre euh ben Sarkozy tiens un peu), belle cravate, beau costume. Il fait genre je m'oppose à l'HPRBD, mais en fait, il s'en fout aussi du petit peuple. Il s'en bat les testicules mais d'une force. IL déploie donc son arme suprême: le discours consensuel (mais mollement tout de même, parce que ce n'est pas très efficace). Il dit: oui, les logements sociaux, ils en faut plus. Mais il approuve la construction d'une maison de retraite pour vieux riches (ultra riches même) dépendants. ouééééé, vive l'opposition. Moi, j'aime.Bon quand même, il a un point positif, c'est qu'on a la permission de lui donner son avis, et ça c'est pas rien quand même.
Il évite l'affrontement avec l'homme politique de droite, parce que ça risquerait de lui couter sa réputation (taux de célébrité: 0.2% TTC). Bref: pas vigoureux pour faire respecter la démocratie, lent, mou, évite les questions pouvant l'amener à dire son avis profond. EN un mot: un homme courageux.

Option C
L'homme politique indifferencié, plutôt centriste, dynamique, grande gueule et rentre dedans(mais centriste quand même, ça n'empêche). La cravate oui mais pas tous les jours, et lui s'en fout pas du petit peuple. Bon il est centriste tout de même hein, ça calme un peu, mais bon d'un autre côté, il a l'intelligence de voir plus loin que le bout de son nez, ce qui n'est pas une sinécure (comparativement aux deux options précédentes, qui, elles nagent en plein marasme). Dans la vie de tous les jours aujourd'hui, il est difficile de dire réellement ce qu'on pense, être écouté, respecté, et tout ça (et pourtant, je n'ai voté qu'une seule fois à droite, et ça m'a bien fait mal: ah, la super démocratie youpi youkaïdi tagada tsoin tsoin). Même si on vit dans le pays des droits de l'homme, c'est quand même un pays de vieux riches qui protègent grosso modo leurs propres intérêts plutôt que ceux des autres.

Tout ça pour dire que dans notre patelin, banlieue parisienne, se prépare une mini-révolution, le peuple averti gronde (ouh ouh j'adore cette expression), et mes instincts d'étudiante remontent à la surface: à quand les manifs, les pétitions, les sittings, les distributions de tracts que tu les touches t'as les doigts plein d'encre? Quand?
Révolution, j'arrive, un peu d'air dans cette chambre confinée, qu'on respire, crébindiou!