14 novembre 2004

Survivor

Mes aventures au pays du centre commercial bondé un 11 novembre.
Oui, je sais, ma vie est palpitante, mais d'une force (merci Angel pour l'expression, depuis le temps que je rêvais de la reprendre, j'ai enfin mitonné une petite phrase où je pouvais glisser cette savoureuse locution pas latine uhuhu).
Bref.
Angel est coupable de pas mal de choses, finalement. Elle savait que j'avais mal au dos - on ne pouvait pas me louper remarque, j'étais en mode plaintif depuis 1 semaine-, mais elle m'a suggéré la chose suivante:
"Tiens c'est ouvert la Défense le 11 novembre (oui) Ah cool, je vais aller faire mes petites emplettes de Noël, comme ça, pas de courses le 20 décembre, pas de recherches infructueuses de jouets en rupture, pas de mauvaises surprises, oh yaiss c'est trop bon, mais d'une force! (ah ah ah tu n'arrêtes pas de dire "mais d'une force" uhuhuh *gloussglouss*)"
Puis ensuite: "TU VIENS AVEC MOI? ON VA TROP SE MARRER"
Moi: "euh oui, mais j'aime pas trop le monde"
Elle:"Hé t'inquiéte, je sais jouer des coudes, on prend ce qu'on veut et on se barre, c'est bon, on en a pas pour la journée non plus!"
Pour info: 11 novembre, jour férié.

Je réchéflis vitesse grand V (tout étant relatif) et hop, je la suis dans ses pérégrinations. On se dirige nonchalemment et super fringantes, méga enthousiastes et tout et tout vers la gare. On prend nos petits billets, parce qu'on est consciencieuses et surtout qu'on est vraiment des citoyennes modèles uhuhu. Enfin, remarque, on a bien fait, parce que des messieurs dames habillés bizarrement (j'ai cru un moment que c'était des sorciers, et qu'on se dirigeait vers Poudlard) nous ont demandé nos titres de transport. Clic clic, deux petits trous et c'est reparti.
On arrive à la Défense.
Pour qui ne connaît pas, c'est un immense centre commercial gigantesque (je pèse mes mots), géantissime même (vous verrez que je n'insiste pas pour rien). Et quand vous sortez pour accéder au parvis (longueur 500m au moins, largeur 300m), de l'autre côté y'a encore le CNIT, ensemble de commerces, restaurants, bureaux etc.
Le décor est planté, c'est beau, ça brille et tutti quanti.
On commence par aller à HM et tout, et ensuite je vais faire mon petit pipi aux toilettes (refaites à neuf, sauf qu'il n'y avait plus de papier). Il est 14.45.

Un petit tour à auchan, merde, c'est déjà méga lourd. Vais-je survivre? Il est 15.30.

La galère commence. Vraiment. C'est plein de gens cet endroit, ils se sont donné rendez vous ou quoi? Il fait une chaleur, mais une chaleur, on se croirait à Tahiti (enfin, juste au niveau de la température, parce que la vue, l'odeur, et tout, c'est pas ça du tout).

Ensuite, mission jouets, toys r us, le temple des rêves d'enfants, et quand tu descendras du ciel avec des jouets par milliers lalalalalèreuh.
Bon allez, on prend tout ce qu'on voulait prendre (pas tout trouvé, hélas, ce qui implique un retour au temple, et ça c'est terrible), on paie. Il est 16.30
Vous connaissez l'expression "chargées comme des baudets?"
Ben voilà, sauf que ça aurait été plus simple d'avoir un baudet, sur le coup.
Surtout que j'ai très très envie de faire pipi. Je n'aurai pas du boire la moitié de la volvic là, car ma vessie menace d'implosion.
Les sacs de toys r us aussi, remarque. En plus, ils te niquent les doigts quelque chose de bien.
Ah tiens, c'est indiqué "toilettes" là, coooool.
J'y vais. En abandonnant Angel dans un mont-blanc de sacs toys r us.
Pas de toilettes.
Juste une plaque, avec des indications succintes concernant la localisation desdits toilettes.
Rien sur le plan.
Punaise, c'est où, là, je vais pas tiendre!
On marche encore un peu, retour à Auchan, niveau 2. Les toilettes sont au niveau zéro.
Ah cooool!
Je laisse Angel encore une fois avec tous les sacs et je cours jusqu'au lieu sacré.
Rien.
Closed closets.
Aaaaaaaaaarrgh, mais y'a donc pas de put*ain de chiottes dans leur centre commercial pourri?
Ah si madame, à côté des cinémas
Ah mais c'est à l'autre bout du cc, faut faire 3 kilomètres pour y aller (chargées comme des ânesses avec des sacs nikdoigts)!!
Je vais pas tenir! C'est incroyable!
Ah tiens, on est pas loin du mac do, je vais y aller là bas, quitte à m'exposer à une attaque de candida albicans.
Mac do en rénovation.
S'il vous plaît, dieu des toilettes, apportez moi un cadeau, un petit sanibroyeur, j'en sais rien, une palissade, n'importe quoi, mais un endroit où je puisse pisser TOUT DE SUITE!
Evidemment, il n'existe pas, ou il m'écoute pas.
Je me dis, tiens, allons au cnit, là c'est sûr, y'a des put*ain de chiottes.
On y va. 300mètres qui en paraissent 3000. Surchargées, sans doigts vivants désormais. Telles des survivantes en quête du saint graal, on rampe jusqu'à la porte. On pose nos affaires à la fnac (y'a un joli petit salon pour s'asseoir). Angel me file ses sous, pour payer le monsieur pipi.
J'y vais, la délivrance est proche, je la sens.
Mon périnée travaille à 4000% là.
J'arrive, c'est mal barré, c'est tout noir dans ce couloir.
Ben oui, c'est fermé, hein, monsieur pipi ne travaille pas le 11 novembre.
Aaaaaaaaaaaargh, mais c'est pas possible! Y'a pas des gens qui distribuent des libras gratos dans le coin, là?

...
Les toilettes se sont évaporées, ça n'existe plus, maintenant NicolasHulot le couillon se bat pour sauvegarder cette espèce menacée.
Je commence à délirer, je sens que ça va très mal se passer là.
Mon dernier espoir: la fnac.
Je vais direct voir le vigile et lui fais mon grand numéro:
"S'iiil vous plaaaaaaait (je me dandine) vous n'aurez pas des toilettes, j'en peux plus!"
Il me répond, si là bas, au fond du couloir (tout noir)
"Mais c'est ferméééééééé, j'en peux plus, y'a aucun toilette ouvert dans ce (put*ain) de centre commercial! Je suis allée partout, j'en peux plus, s'il vous plaît!! "
Il se tourne vers son chef et lui demande pour moi.
S'il vous plait monsieur, soyez béni sur 44 générations, mais indiquez moi des toilettes!
Je le supplie (ça frôle le ridicule, mais je n'en suis plus là)
Première porte à droite.
VITE
Merci, oh merci, des toilettes valides!
Je me soulage en répétant mercimercimercimerci aaaaaaaaah mercimercimerci.

ça va mieux, oh merci!

Enfin, j'ai perdu au moins 5 kg de liquide d'un coup là, je crois que le retour va être plus léger.
Que nenni, y'a encore les sacs à porter.

L'expédition s'achève, après l'attente sur le quai, le parcours en train de banlieue, et les 300 ou 400 mètres qui séparent la gare de notre auguste demeure.

Ah, enfin, c'est pas trop tôt.

La prochaine fois, j'emmène:
- un diable pour porter les courses
- un pot de chambre de poche
- un porteur (genre Orlando Bloom, par exemple)