06 décembre 2004

Où la catastrophe s'annonce...

Bon voilà, donc les personnages sont là, le décor aussi. Maintenant il faut qu'ils interagissent, évidemment.

Mike est dans son laboratoire, à travailler sur son pécé en réseau avec tous les autres ordinateurs du boulot (Mike est plutôt traditionnel, il possède un pc et pas un mac, ne lui en voulez pas). Il dispose d'un logiciel super compliqué qu'il a lui-même créé de ses petites mains, pendant qu'il ne s'occupait pas de son fils. Pas cool, hein. Bref, il a des algorithmes, des programmes, des machins super compliqués que seul un super expert en informatique ET en sciences à la fois peut comprendre. Mike ne rigole pas, il est docteur ès sciences spécialité cataclysmes naturels (son titre de thèse: "Les paramètres combinatoires de thésaurisation des désordres naturels dans le nord Tadjistan depuis la préhistoire"). Il en impose, il est super intelligent, ça tchûe.En plus de ça, il est méga beau: 1m85; 75 kg, élancé donc, brun aux yeux noisettes qu'il cache derrière les lunettes sécurité sociale (pour éviter les tofs à la voici gala, c'est vrai, quoi, c'est pénible). Il est bien habillé en plus (enfin, dans son genre, faut aimer les jeans délavés, les vieilles baskets vintage adidas, la chemise à carreaux (grunge-mais je vous rassure, avant la fin, la chemise aura servi pour faire un garrot à un pauvre malheureux) et une vieille veste héritée de son arrière grand-père Hicham, le paysan.

Je m'égare.

Mike est donc dans son labo quand il s'aperçoit d'un truc: mince de mince alors, faites vos jeux, rien ne va plus. Ses données sur l'Atlantique Nord déconnent. On dirait que quelque chose de très gros, de très dangereux va se produire dites donc (il ne faut pas dire tout de suite quoi). Mike a l'air inquiet, ce qui préoccupe Pamela. Elle aussi a de belles lunettes. Elle serait plutôt jolie sans cette jupe marron en polyester et son chemisier rose en nylon. Elle en a marre de Mike qui ne fait pas attention à elle (elle s'est pourtant maquillée ce matin, et elle s'est acheté des nouvelles bottes hier en plus, quel goujat). En fait, c'est Patricia Mulloche, mais en moins moche qu'au début, en potentiellement jolie en fait. Bref. Là elle s'interroge du comportement de Mike: pourquoi est-il si agité, le gaillard? Quand il lui demande, il répond par un grognement. Mais Pamela n'est pas si niaise, si elle travaille dans le labo, c'est qu'elle a un cerveau. Elle farfouille dans le logiciel pendant que Mike va aux toilettes. Elle découvre le pourquoi du comment, et alors affiche une mine déconfite, la bouche ouverte en O et s'agite également.
Mike revient, et la surprend. Il est très en colère, mais finalement, elle l'apaise en lui disant qu'elle croit en toutes ces données scientifiques, qu'il peut être le sauveur de NY city et de toute la moitié nord des USA. Vraiment, il ne faut pas qu'il garde tout ça pour lui, ça serait de la non assistance à pays en danger. Il prévient alors son ami, docteur aussi en sciences. Paul est d'accord avec Pamela, vraiment, Mike, il faut en parler au maire.

C'est à ce moment là qu'on croit qu'on va savoir ce qui va se passer.

Mais non, en fait. Tout simplement parce qu'on ne connait pas encore les autres personnages et que c'est indispensable pour le dramatique des événements.
Là il faut décrire ce que font les personnages juste avant la catastrophe.

David(le fils de Mike) n'est pas allé en cours, ouh là là, le vilain garçon qui n'a pas écouté son papa! Il est parti chez un pote musicien, là où répète son groupe, les "Midnite Shadows". Oui, ils font du gothique, c'est très sombre comme zik. Ils fument des cigarettes en plus, ce qui est très mal.

Le maire est dans son bureau avec sa secrétaire. Alphonse Brown (le maire) est plutôt beau garçon, mais c'est un enfoiré. Il profite donc de son statut pour embobiner les femmes, au lieu de faire ce pour quoi il est payé. C'est pour ça qu'il a fait installer un canapé dans son bureau. La secrétaire est d'une naïveté exceptionnelle, d'une niaiserie incommensurable, et faut dire qu'elle est quand même vénale. Du coup, ils profitent l'un de l'autre allégremment (heureusement, ils ont fermé les stores du bureau, sinon tout le monde l'aurait su uhuhuh).

Dany et Frances (les jeunes mariés) sont à l'hôtel, un prestigieux même. C'est leur voyage de noces. Ce matin, Dany part faire une course dans NY (il n'est donc pas à l'hôtel au moment des faits), il est mignon car il veut acheter un cadeau pour Frances (qui est une jeune femme fragile mais avec une volonté de fer, ce qui peut servir dans les cas difficiles). Dany est un bel homme aussi (ils sont tous beaux ou quoi là dedans?), il met des beaux costumes Armani à 2000$ pièce. Il est riche aussi, ce qui aide pas mal quand on veut s'habiller staïle et qu'on a envie de se taper un hôtel de luxe avec spa, piscine, et compagnie.

Dennis (le pompier) est un vieux de la vieille. Cela fait bien 20 ans qu'il bosse chez les pompiers, et je peux vous dire qu'il en a vu des vertes et des pas mûres. Quand il n'a rien à faire à la caserne, il tchatche, tchatche et retchatche. Il parle aux petits jeunes de la vie tout ça. Faut dire que son expérience est reconnue au travers tout NY (carrément) et donne même des conférences sur la sécurité incendie, et aussi sur les premiers secours. Il en impose (d'ailleurs, il fait 2m, ça tombe bien). Ce jour-là, il est en congé dans son petit appartement qui donne sur la 5è avenue, mais l'appel du feu sera le plus fort. Il a rien à perdre, sa femme l'a quittée pour un autre y'a 10 ans, parce qu'il n'était jamais là (toujours avec les pompiers, pff).

Aline et son bébé sont chez eux. Aline travaille à domicile pour gagner sa vie et s'occuper de son gamin. C'est honorable, mais ça paie pas des masses. Son mari est parti quand il a appris qu'elle était enceinte (oui, il faut du dramatique à tous les étages), pauvre type. Du coup, elle survit comme elle peut. Ce matin, elle est sortie au square avec Joe, pour qu'il prenne un peu l'air. Elle discute avec un homme qui lui plait bien (Gus), et ils ont décidé d'aller boire un thé dans le salon "A l'heure anglaise".

Revenons en à Mike (vous l'aurez compris, il faut parler pendant 5 minutes de chaque protagoniste, ne pas hésiter sur les détails grivois ni sur le dramatique de la situation de chacun.. Il faut en rajouter le plus possible, c'est cela qui fera sortir les larmes de la ménagère de moins de 50 ans). Mike est au labo et décide de faire une réunion afin d'informer tous ses collaborateurs. Il a repéré une ombre suspecte sur l'Atlantique Nord, et ça l'inquiète.
Lors de cette réunion, il prend l'air grave, accentue ses rides, enlève (ouh qu'il est beau pense Pamela) ses lunettes, agite les bras. Cette ombre ne peut être qu'une énorme tempête, un vent d'une force extraordinaire qui soulève l'océan en une vague gigantesque (même si c'est pas crédible, on s'en fout). Le vent prend de la vitesse, et les observations satellites sont effrayantes (rappelez vous son super logiciel!). Les données ne sont donc pas rassurantes du tout, et il pense que l'océan submergera NY et les villes voisines d'ici 24 à 48 heures (rapide non?).

Son équipe est sous le choc. Les remarques fusent. Ses adjoints le convainquent de parler au maire, il faut évacuer de toute urgence. Mais bien sûr qu'il faut prévenir tout le monde, sinon les gens vont être tout mouillés! Mike est quand même sérieux, il essaie de comprendre pourquoi l'océan se soulève ainsi. Il trouve rapidement (il est intelligent je vous ai dit, et puis il a fait des études, il sait de quoi il parle): en fait, un énorme volcan sous-marin est entré en éruption au large du Groenland. Du coup, cela a provoqué un bazar sans nom dans le nord de l'Atlantique, et évidemment, cela touche uniquement les Etats Unis, les pauvres.

Mike décide de prendre contact avec Alphonse. Celui-ci est occupé comme chacun sait. Il refuse de le recevoir, mais lui donne rendez vous avec son adjoint à l'urbanisme (uhuhuh). Mike se dépêche, il emmène Pamela et Paul pour faire genre j'ai du monde qui me soutient, et il arrive à la mairie le temps de le dire.
Ils rencontrent monsieur White, adjoint du maire, et lui exposent brièvement mais efficacement le sujet (à la télé, le spectateur est convaincu du speech, mais pas Monsieur White Mark). Mark donc (je suis familière et appelle les gens par leurs prénoms) leur rit à la face quelque chose de bien. Pff, je ne vous crois pas, c'est pas possible uhuhuh. Là, le maire arrive en se reboutonnant. Oh, il s'est trompé de salle, mais bon, il reste quand même. Mike répète son discours, mais ne le convainc pas plus. Comment ça, une catastrophe naturelle? Mais ça va pas non votre tête? C'est vrai que Mike a un passé tumultueux, il n'aime pas trop l'autorité et est mal vu. Oh Hé, une vague force 18 va vous tomber dessus, y'aura plus d'empire state building, faut faire quelque chose!


Ben non, il ne fait rien. Et met en péril toute la ville.

A ce moment là, il faut des images de volcan en éruption sous l'océan. Hé bé, ça va barder. C'est pas une éruption de femmelette, ça. Et tous ses gens qui ne se rendent compte de rien, les cols blancs de la city, les ouvriers dans les chantiers, les malades dans les hôpitaux, tout ça! Au secours, il faut dire!

Rassurez vous, tout le monde ne va pas mourir.