20 décembre 2004

Stop tabac

Comment inciter fortement son chéri qu'on aime d'arrêter de fumer la cigarette qui pue le tabac

En 5 points cruciaux, fondamentaux, développés et expérimentés par moi-même cette semaine (oui je sais, je suis très très vilaine et pas tolérante, mais le tabac tue, c'est pas moi qui le dit aussi). Je vous rassure, je ne vais embêter personne d'autre, sauf peut-être mon frère à la limite tiens (je vais en faire ma prochaine cible niark niark). Merci à Angel pour ses conseils avisés et son expérience perso qui m'ont beaucoup servi.


Premier point: pendant environ une semaine, vous agacez la personne-cible avec des remarques perfides bien placées, pile poil quand elle descend fumer. Genre: "han tu fumes ENCOOOORE?Tu vas puer, purée c'est pénible!" ou alors "ouais c'est ça, descends fumer ta cigarette, va consumer tes poumons, c'est une sage idée" ou encore "je ne supportes pas l'odeur du tabac, ça me fait vomir, mais quand tu te laves les dents apar dessus, je défaille, je me pâme".
Résistance de l'objectif: maximale.


Deuxième point: quand vous en avez marre qu'il vous rigole à la face, vous lui piquez tout moyen de s'alimenter en cigarettes. La personne pourra toujours taxer une clope (ou un cigare, c'est selon: mais cette méthode ne marche pas pour les fumeurs de pipe, ou du moins je ne l'ai pas expérimentée) à qui veut, mais bon, le taxage n'est jamais bien vu. Pour ma part, je lui ai ouvertement chouré sa cébé. Oh oui, ça l'a beaucoup énervé, il a essayé de me torturer mentalement pour savoir où était bien planquée son petit rectangle bleu (dans le paquet d'always), mais j'ai tenu bon. Mon erreur: avoir craqué avant l'heure, mais croyez moi, je me suis bien rattrapée. Ceci-dit, tenez bon, ne craquez pas, je suis derrière vous, et puis c'est vous qui détenez les arguments choc, pas lui (le tabac c'est bon n'étant pas recevable).
Résistance de l'objectif: statu quo.


Troisième point: le jour J, le jour que VOUS avez décidé pour que la personne arrête de s'intoxiquer les poumons et de se jaunir les doigts et les dents, vous devez absolument trouver tous les résidus de tabac dans votre maisonnée. Feuilles, paquets, briquets, allumettes, absolument tout. Là vous pouvez choisir entre deux options: soit vous jetez ou brûlez tout, soit vous le cachez. Perso, j'ai choisi la deuxième option. Préparez vous mentalement, car il/elle ne sera pas content(e) du tout du tout et viendra vous agresser délibéremment alors que vous êtes en train de bloguer innocemment.
Résistance de l'objectif: absolue.


Quatrième point: l'affrontement. Là s'engage un débat un peu violent verbalement avec le tabac addicted. Ne cédez pas, ayez confiance en vos arguments. Je vais d'ailleurs vous en donner quelques uns. "Je préfère te quitter plutôt que de vivre avec quelqu'un qui se donne la mort chaque jour et qui le sait". " Je n'ai pas envie de voir mourir sur un lit d'hôpital et de devoir prendre la décision de te débrancher". Certes, c'est violent, mais y'a que ça qui marque les esprits. C'est désolant et affligeant, mais bon, c'est pour la bonne cause. Embrayez direct sur "Comment annoncer à tes enfants que tu vas mourir d'avoir fumé?" ou alors "Quand tu seras atteint sans espoir de retour, là oui tu regretteras de ne pas avoir arrêté plus tôt" . ça s'appelle un gros coup de pied au cul. Punaise, ça va lui faire du bien aussi. Feintez ses remarques genre "je ne peux pas m'en passer" par "vas voir un médecin, assume, prends toi en charge, arrête de subir". Progressivement, toute résistance faiblira. Ne lâchez pas le morceau à aucun moment. Je dis bien aucun. C'est important. Répétez en reformulant vos arguments. Vous pouvez même rajouter "les industries du tabac se font de la thune sur ton dos, tu n'as pas honte d'enrichir ces grocs de capitalistes?". A la limite, achetez lui Le maître du jeu de Grisham. Qu'il le lise, ça va le/la calmer aussi un peu. Vous la sentez la fêlure dans son raisonnement, vous entendez les craquements dans ses arguments? Oui, c'est là qu'il faut porter le coup de grâce, l'achever. Faites comme si vous aviez gagné. Ne tirez aucune gloire de votre victoire, au contraire, félicitez-le/la d'avoir pris la décision qui lui sauve la vie. Certes, on meurt tous de quelque chose, mais autant ne pas mettre en scène soi-même sa propre mort hein? Selon le caractère de la personne, la résistance peut encore être présente, mais du moment que la décision d'arrêter est prise, c'est le plus important. Là, il(ou elle) prend RV chez un médecin. Rien n'est gagné, la rechute est possible, la cigarette est insidieuse, la mécréante. Elle profite de la faiblesse des gens, ce qui est très vilain. Cela prend du temps, mais dès que la décision est prise, je vous le répète, c'est un pas en avant. De plus, se faire aider est indispensable dès que le niveau d'addiction dépasse un certain stade (plus de 10 ans et/ou plus de 10 par jour). L'important pour la réussite de l'entreprise et de ne pas lâcher le morceau, surtout ne rien lâcher, ne pas céder, jamais jamais jamais. Croire en vous aussi, ayez confiance, j'y suis arrivée, vous aussi le pouvez.
Résistance de l'objectif: nulle à très faible.

Cinquième point: l'aider à prendre rv chez un doc. Ce n'est rien du tout comparativement au point précédent. Le rv est pris? Bravo! Ne croyez pas cependant que c'est gagné définitivement, il faudra toujours surveiller. Discrètement. Cultivez votre odorat pour éventuellement sentir une odeur suspecte et puante. Si c'est le cas, recommencez dès le début. Ne craignez pas la tâche ardue, non. Sachez que vous pouvez l'aider à sauver sa vie, c'est important tout de même.
Enfin, maintenant qu'il/elle prend son médoc, soutenez le/la, dites lui qu'il est un héros/une héroïne, encouragez le/la encore et encore, il/elle y est sensible.


Tout ce que je peux rajouter maintenant, c'est BON COURAGE.