21 mars 2005

Deuxième effet kiss cool

Hier matin (dimanche donc), alors que je me promenais (gaiement) dans les rues de ma ville (oui il m'arrive des choses extraordinaires, le truc de ouf quoi), j'ai vu des choses bizarres. D'habitude tout est tranquille, quoiqu'il fut extrêmement rare que je sorte un dimanche matin, car je dors. Mais je suis sûre que tout est calme, que les gens marchent paisiblement tout ça, que rien ne sort de l'ordinaire par rapport aux autres jours de la semaine.

Ce qui n'était absolument pas le cas hier.
En fait, des tas de gens se baladaient avec des branches d'arbres dans leur main ou leur sac (si ça avait été dans les cheveux je me serai rapidement enfuie et cachée dans ma cave). Et le plus étonnant, c'est que ces personnes avançaient toutes dans le même sens. Oh non, ils ne formaient pas une foule, mais se suivaient à distance raisonnable. Du coup, je me suis immédiatement posé la question suivante: pourquoi ce petit sourire au coin des lèvres, alors qu'usuellement par ici ça se fait rarement?

Du coup j'ai mené ma petite enquête, et j'en ai rapidement conclu ceci: ces dames et ces messieurs revenaient de la messe. Allélouia et compagnie, c'était hier le dimanche des Rameaux, ce qui est un dimanche important, qu'on se le dise. C'est pour dire, au début, j'ai cru que c'était la secte des branchages, mais non pas du tout, c'était le dimanche des rameaux. Oups. Si vous voulez en connaitre l'histoire, tapez donc dimanche des rameaux sur google, vous n'êtes pas au cathéchisme ici.

Alors toute cette ferveur religieuse, ça m'a rappelé des souvenirs d'enfance. A vrai dire, quand j'étais jeune, mes parents m'obligaient à aller à la messe, et comme j'étais une vilaine vilaine fille, je m'enfermais à double tour dans la salle de bains pour éviter la cérémonie dominicale. Une fois, je me suis même ouvert le crâne pilpoil à l'heure H, si ce n'est pas un acte manqué ça hein! Et dans ma famille, c'est hyper mal vu de ne pas se confesser, de ne pas aller à la messe, de ne pas réciter ses prières quand on te dit de les réciter. C'est surtout devoir se confesser qui me rendait dingue. Genre l'être humain est foncièrement mauvais, l'âme noire mais repentissant, il se dirige vers le confessionnal, où il va vomir ses péchés et s'en débarrasser comme on va aux wc. Mais après ce grand moment de fausse peine, tu peux recommencer à loisir.
A dire vrai, tu peux même mentir, ce qui compte, c'est d'être entré là où il fallait.
Quand je me suis détachée de tout ça, j'avais 14 ans, et on m'a prédit que j'y retournerai un jour. Ben oui, j'ai Madame Irma dans ma famille, elle prédit des trucs trop wesh wesh. Hum, quand j'y pense, c'est quand même une sacrée veinarde de pouvoir lire dans l'avenir des gens, et surtout pouvoir ainsi sonder une âme aussi noire que la mienne, chapeau.

Attention, ces propos n'engagent que moi, mon rapport personnel à la religio, mon éducation. Ne pas généraliser s'il vous plaît et encore merci.

Aujourd'hui, je ne me suis jamais sentie aussi loin de tout ça, de tout cet engrenage dans lequel tu peux tomber enfant et qui enclenche certaines pseudo obligations. Finalement, j'ai eu l'impression d'avoir la tête blindée de préceptes dans lesquels je ne me suis jamais sentie à l'aise, et se débarrasser de cette carapace inutile n'est pas chose aisée. En fait, tout cette embrigadement (oui le mot est fort et c'est fait exprès) emprisonne les personnalités dans un halo qui les empêche de s'exprimer telles qu'elles sont.

Sinon, c'est le printemps, et c'est super joli, le printemps. D'année en année, je trouve ça de plus en plus joli d'ailleurs.