17 mars 2005

Extase

Imaginez un endroit tout vert, plein de champs et de vaches (mais où ne vivent pas des Hobbits).
Imaginez un village, perdu sur une route départementale.
Imaginez un lotissement orangé à l'extrêmité dudit village.
Imaginez un monde où votre téléphone mobile ne capte qu'un pas sur deux.
Imaginez un lieu finalement quasi secret, au nom étrange mais pas mystérieux, où la technologie n' pas sa place.
Imaginez dans cet endroit des gens qui se connaissent tous, et qui observent "l'étranger" derrière des rideaux en dentelle.
Imaginez vous à devoir vous soumettre aux coutumes locales, à avoir l'obligation mondaine de prendre l'apéritif chez René, dans des verres opaques.
Imaginez vous sans espace de promenade, juste une route qui ne mène nulle part, qui longe les habitations et aussi les vaches en train de copulationner gaiement. Heureusement, il n'y passe qu'une voiture par heure. Ou un tracteur, c'est selon.
Imaginez un endroit sans distraction possible, même pas un GR sur lequel vous pourriez passer la journée à faire une randonnée.

Pas de magasin, pas de marché, pas de cinéma, pas d'espace vert (sauf le champ de Maurice, mais c'est interdit de marcher dans un champ de betteraves).
Juste une grande place vide, une église, une mairie.
Ah j'oubliais la cabine téléphonique.

Perdu au milieu du monde, sans lien vers l'extérieur que celui qu'on vous propose.
Remarquez, c'est calme et silencieux, on n'entend que les chuchotements des voisins quand vous sortez prendre l'air.
Mais oui, je ne vais pas me plaindre, je vais passer un super WE du premier mai avec mes miens.
Quand il n'y a rien à faire, de toute manière, je dors.
Après je me lève pour ne rien faire, ensuite je regarde TF1, et après le plus grand cabaret du monde, et ensuite je vais me recoucher.
S'il fait beau, j'irai me mettre une couverture sur la pelouse et j'y dormirai.

Peut-être que si j'ai envie de me cultivationner, j'emmènerai une palette de livres.

On ne sait jamais.


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