28 avril 2005

Crazy like the fool

Pour cette semaine, finies les discussions sérieuses, je vous l'assure. Enfin, provenant d'ici en tout cas, puisqu'aujourd'hui, sans nulle honte, je vais vous parler d'un homme qui n'est pas le mien. Oh, je ne suis pas infidèle hein, et puis qui voudrait d'une femme gerbouilleuse, dotée d'un demi-cerveau et grasse du bide? Personne, c'est bien ce que je pensais.
Cet homme donc n'est ni une star, ni l'égerie de qui que ce soit, il s'agit de Karl le bachelor.J'ai pas honte, vous pouvez m'incendier, de toute façon l'émission est terminée over finished. Je voulais juste émettre un avis qui est le mien sur cette émission de télé réalité (j'ai pas honte j'ai dit) et comme ça m'évite de parler d'escargot, ou de fourmis ou bien de mon propre corps en friches, on dira que ça changera un peu pour une fois.
C'est mon Pierre Richard personnel qui m'a initiée aux supplices du bachelor, et plusieurs fois, j'avoue m'être endormie sans préavis devant cette daube télévisuelle surpuissante. Mais comme mon chéri je l'aime des fois, je lui pardonne souvent ses errances intellectuelles. Faut dire que quand tu es obligée de rester allongée dans ton lit et que la télé est dans le salon, et que puisque je n'arrive que très peu à faire deux choses en même temps, j'ai regardé cette sombre crétinité absolue. J'ai pas honte, non non non.
En fait c'est grosso merdo l'histoire du prince charmant (Karl) qui a une toute petite bouche, une coupe de cheveux digne d'un joueur de polo et surtout un regard de boeuf guillotiné. Et ce prince va essayer de conquérir le coeur de sa belle au bois dormant, sauf que lui, l'est tellement moderne et craquant, qu'il va pouvoir choize la meuf qu'il kiffe grave, tout en profitant des autres également. Chanmé, le mec. Il sort son artillerie (dîner aux chandelles, randonnées en raquettes, croisières sur la seine etc), et hop, elles tombent toutes comme des mouches. Bzz bzz. Les "belles" sont interviewées, elles le trouvent trop canon, c'est sûr que c'est lui l'homme de leur vie, il est beau, il est riche, il est musclé, il aime les enfants, tout ça. Bon, son atout principal, c'est qu'il a l'air riche comme Crésus, et ça, je peux vous dire que parfois ça entraîne foules de sentiments d'amour incroyables. Le binz, c'est qu'il y a un peu fight entre les filles. Mais pas de manière civilisée ou adulte non plus, ah ça non: elles vont directement voir le type et lui disent: han là là, Pamela elle a dit ça sur Tiffany, tu te rends compte?. Pff. C'est bizarre, mais je connais quand même peu de filles (non, pas vous?) prêtes à faire le grand plongeon dans le monde de l'apparence.
Bon, personnellement, le faux prince de pacotille, je le trouve carrément gluant. Genre mielleux à tous les étages, et ça, c'est insupportable. Comment peut on concevoir de rencontre l'âme soeur dans une émission à la con, dont les scénarios ont été préformatés, tout étant idéalisé? Beurk. Bon ok, j'ai un peu regardé, mais c'est parce que j'y ai été contrainte. C'est nul hein. Bouhouhouh.

Enfin, le moment le plus glauque, c'est quand il distribue les roses comme des morceaux de son coeur, dans un élan mélodramatique extrême, le tout avec une petite musique stressante. Et les meufs toutes sapées comme des poutes (heureusement qu'elles se sont soigneusement épilées de partout uhuhuhu) qui attendent le verdict en se pinçant les lèvres avec leurs dents mouhahahaha. Crédibilité zéro, les nanas.

Ah, l'épisode final. Il m'a trop fait rire aussi (oui je sais, il m'en faut peu, ce sont les hormones, on dira). Les mots d'amour murmurés les yeux dans les yeux pour l'une, l'espoir tué en live devant des gens et la honte pour l'autre. Cela sonnait aussi faux qu'une cloche enrayée, ça, c'est moi qui vous le dis. Les fausses larmes, les sourires entendus, on se serait cru dans un mauvais épisode de "sous le soleil".
J'ai vaguement essayé de discerner le message sociologique d'une telle émission, mais j'en suis restée muette. Sans doute la counerie absolue s'est abattue sur ma goule, par transmission d'ondes hertziennes (ah non c'est pas possible, j'ai le câble uhuhu), et que maintenant, je rentre dans un état qualifié de dramatique pour mon cerveau originellement si percutant. Mes yeux se concentrent alors pour pleurer les larmes de l'insipide ignorance ayant envahi mon âme (non pas pour toujours pitiéééé).