19 juin 2005

libr(a) or not libr(a)?

Hier soir j'ai connu la plus mémorable et la plus désagréable envie de faire pipi de ma vie toute entière qu'elle est passionnante. Faut dire que depuis quelques temps, je me suis transformée en vessie sur pattes, j'ai des envies pressantes au milieu de la nuit, suis obligée de me lever même. Alors que dans l'absolu je voudrais dormir, car il faut reconnaître que je suis plutôt fatiguée.
Donc hier soir, nous sommes allés dans la forêt, la angel's family et ma mienne's family aussi. Ben oui, en quête de fraîcheur nous étions, étant donnée la température extérieure. Je n'avais pas oublié mon petit pissou avant, parce qu'à force de mauvaises expériences, j'en deviens prudente. Mais bon, mal m'en a pris de boire autant, car malgré les quelques kilomètres et la transpiration, après quelques heures, l'appel de la vessie remplie s'est fait entendre. Tant que j'étais assise auprès de la table de picnic au milieu de la forêt, ça allait.

Mais plus le temps passait, plus je marchais, plus l'envie pressante s'accentuait. Au départ, ce fut fort supportable. C'est facile, il suffit de penser à autre chose. Surtout qu'à l'aller, j'avais été prise de la même envie que j'avais fini par soulager derrière deux trois ronces et un arbre compréhensif, près du chemin (on me voyait pas hein, je ne suis pas exhibo). J'aurais dû imiter cette sagesse qui m'avait soudain atteinte, mais non, j'ai passé mon chemin en gloussant. Comme un dindon oui, ce sont les dindons qui gloussent.
Donc, tout le trajet, on a pu entendre mon cri monoplaintif "j'ai enviiiiiie de faire pipiiiii", le soir tombait, le soleil se couchait, mais dans la rue après la forêt, pas l'ombre d'une cachette, absence total d'abri. Une deuxième lune aurait pu se lever ce soir là. La mienne. Ben non.
Plus je marchais, plus c'était terrible. J'avais mal au ventre. Je me retenais pour ne pas exploser. Mon ventre était dur comme les roches, et je ne pouvais rien y faire (à part faire pipi dans une poubelle publique, suggestion d'angel, à environ 2 mètres des fenêtres d'une résidence: encore faudrait-il que je puisse surélever mon derrière et tout ce qui s'en suit à cette hauteur sans qu'un liquide chaud s'échappasse de son antre).
Miraculeusement, sur notre chemin, un tout petit saule pleureur montra le bout de ses feuilles, et je me dis: quelle aubaine, des toilettes privées!
Sauf qu'à ce moment là, deux types osèrent passer à quelques centimètres. Que quelqu'un puisse allégremment contempler mon postérieur, alors que je suis dans une position peu avantageuse, sans que je puisse rien y faire, et que la possibilité de revoir cette personne à nouveau dans la rue, mais dans d'autres circonstances, ça me bloque complétement.
Finalement, j'ai rejoint mon chez moi, par la pure force de l'esprit, j'ai couru dans les escaliers, couru jusqu'aux wc, et fini par soulager avec une jouissance sans bornes ma vessie surgonflée.
Cela n'a pas empêché mon envie de se remanifester environ 3/4 d'heure plus tard, et ensuite dans la nuit donc.

Bienvenue dans le monde fabuleux de la grossesse et ses petits soucis physiologiques, c'est tellement merveilleux. Et il me reste six mois. J'imagine ce qu'un bébé de 50 cm peut faire à ma vessie.

Conclusion: je ne peux pas m'éloigner de zones couvertes par des toilettes ou de cachettes dignes de ce nom. Marcher trois kilomètres avec une envie de faire pipi pareille, c'est inhumain.

Moralité: envie pressante=pot de chambre portatif avec rideaux protecteurs intégrés.


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