21 juin 2005

splitch

Ce matin, visite à la maternité pour l'inscription à l'accouchement. J'ai revu la sage-femme qui m'avait suivie pour Mini, elle se souvenait de moi (c'était il y a trois ans), même qu'on aurait dit que ça lui faisait plaisir de me revoir. La visite s'est donc bien passée, à part la dame psycho-rigide de la laïfe qui m'a fait son caca nerveux parce que je ne portais pas le nom de mon mari, et que mon dossier était plus compliqué. Vous comprenez, deux noms, oulàlà, c'est horrible, je ne vais pas m'en sortir (au secours, limite).
Vient le moment d'aller faire la prise de sang.
D'habitude, c'est un examen que je n'appréhende pas du tout, je n'ai pas d'angoisse liée à l'aiguille ni de terreur face au sang. Même que je regarde quand on me pique, car cela me stresse de ne pas voir ce qu'on me fait. Donc j'arrive dans l'établissement français du sang attenant à l'hôpital (je n'ai pas le sentiment de parler bien français là mais j'ai la flemme de vérifier), avec mes ordonnances et les trois énormes trousses d'échantillons et autres trucs bien commerciaux, même que j'ai biba du mois de juin dedans.
Je me fais super bien accueillir:

Première erreur: je n'ai pas d'attestation vitale, car je viens de la laisser à la maternité.

Deuxième erreur: "on ne peut pas faire les prises de sang dont l'ordonnance ne vient pas de l'hôpital" "je ne sais pas ce qu'est cet examen" (marqueurs sériques pour le dépistage de la trisomie 21 et de spina bifida).

Troisième erreur: ne pas prendre mes jambes à mon cou à partir de là maintenant.

Je n'ai pas réfléchi, et puis je me suis dit que finalement, puisque j'étais là, je pouvais bien me faire prélever un tube de sang. Mal m'en a pris. La préleveuse (appelons là comme ça, je trouve que ça fait très film d'horreur) arrive avec ses grosses jambes et son crâne lobotomisé. Oui, celle-là était stupide. J'ai souvent rencontré sur la route de mes grossesses de nombreux gens qui m'ont planté des aiguilles dans les bras, mais cette personne sus-citée gagne la palme de la plus mauvaise preneuse de sang du monde. Elle doit avoir un diplôme, ou un truc attestant qu'elle peut le faire non?
Quand on me fait une prise de sang, je regarde l'aiguille s'enfoncer et le sang s'écouler (pardon, mais fallait que je le dise). Là, j'ai été prise d'une soudaine appréhension inconsciente qui m'a fait fermer les yeux au moment où l'aiguille s'est enfoncée. Purée, ça m'a fait un mal de chien, je vous le jure, et ce n'est pas chez moi une zone sensible, le pli du coude. Ensuite, elle retire l'aiguille. Aïe. Puis enfin met une compresse sur le trou abyssal qu'elle vient de creuser dans mon bras et scotche discrétement un sparadrap que Moïse a du connaître.
Je sors de la salle.
Je fais trois pas.
Le sang gicle sous la compresse, le scotch se décolle, le sang glisse sur mon bras.
Personne n'avait réussi à me faire ça auparavant. Jamais.
Je la rappelle. Ben cette pouffiasse m'accuse de ne pas avoir assez "appuyé" sur le pansement. Elle nettoie, me pulvérise le bras en écrasant son pouce sur mon pli de coude traumatisé. Aïe. Oui, tu appuies, j'ai senti, merci. Tu peux me lâcher madame, maintenant??
Bouhouhouhouh j'ai maaaaaaaaal!
Oui, c'est ça, au revoir hein, et à jamais. Un gros bleu et tous les petits vaisseaux autour tout explosés, merci bien (euh non, pas merci, en fait).

En partant, j'ai voulu aller faire pipi (oui, encore). Je n'ai pas pu m'asseoir sur les toilettes, trop dégueu. C'est un critère fondamental quand à la bonne tenue d'un établissement, quel qu'il soit. Faut toujours aller aux vécé d'abord, toujours.

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