22 août 2005

homme de main attitude

Dans la famille, on assure trop, même que des fois on se la joue racaille.
Même la femme enceinte surdimensionnée du ventre et son cher et tendre, Pierre Richard le bien nommé. Les enfants issus du couple sont à peu près épargnés, quoique l'aînée renversasse allégremment et régulièrement ses verres d'oasis sur notre canapé lit; et la plus petite fasse parler ses petits beurre avec ses peluches tout en poussant des cris suraigus (ce qui donne "didididididi hiihiihiihiihii dididididi", c'est carrément agaçant au bout d'un moment, j'en conviens).
Un jour il n'y a pas trop longtemps, il prit à la femme enceinte de ranger le grand placard de la chambre de la Mini, là où se trouvaient pêle-mêle les vesticots froissés de Pierre, les t-shirts étriqués dans lesquels malheureusement la femme enceinte pouvait tirer un traits, divers décorations de noël extrêmement kitsch et autres radios de 1988. Ben oui, quand il vous prend de tout ranger, pour que tout soit bien aligné comme il faut, que tout ce qui traine doit à votre bon sens être jeté, que tous les vieux t-shirts top moches aient droit enfin à une double vie (amen). Je crois que dans le cas présent, il s'agit d'une première ébauche de nidification, dans l'attente de la naissance prévue du troisième rejeton de la famille. Je pense qu'il va falloir sérieusement réhabiliter nos 58m², pour que chacun puisse avoir un minimum d'espace vital. Cela me semble logique, non? Donc tout passe par le rangement, le tri, tout ça, enfin le genre de choses que les maniaques adorent et que les autres font parfois la mort dans l'âme.
Nous avons de la chance. Nous nous situons pile poil entre les deux. Et oui (nanananèreuh).
Bon, ok, y'avait du boulot.
Il faisait chaud, il pleuvait par averses et on ne respirait plus quand on fermait la fenêtre.
Imaginez mon état émotionnel (puisque c'est encore de moi qu'il s'agit, merde, fait chier, bourdel)
Un tas de fringues par terre, certaines horribles, des chemises de mafiosi, des t-shirts de l'armée, c'est plus que je ne pouvais en supporter.
Sur ce, Pierre Richard décide de revêtir une chemise en soie rouge bordeaux, enfin, d'une couleur aubergine dépassée et indéfinissable, à vrai dire. Han. On aurait dit un homme de main d'un sous-gangster de la mafia de Méru, dans l'Oise. Pouark. Cet homme, je vis avec depuis quelques années déjà, mais enlève donc cette horreur, je te prie. Il s'exécute. Ouf. Mais une pulsion de frayeur m'a soudain atteinte, et au bout de 7 tentatives, j'arrive enfin à atteindre l'objectif: la fenêtre. Et derrière, la pelouse. Au revoir, chemise d'homme de main. Hasta la vista, babe.
Pour anedocte, cette pelure avait été offerte par Jingle Bells, l'ex de l'homme qui voulait ressembler à un homme de main de sous-gangster (vous connaissez la suite).

Peu après, je retrouve un marcel orange pétard année 80, style Bon Jovi à ses débuts. Comment j'ai pu mettre cette chose sans que personne n'ait le cran de m'avertir de l'affrosité absolue, à l'époque, on se le demande. Je devais avoir l'air fine sur la plage de Biarritz, tiens. Ri-di-cu-le. J'ordonne donc à l'homme d'endosser ce maillot de vainqueur, parce qu'il n'y a pas de raison qu'il n'y ai eu que moi aussi, hein, à avoir eu cet air grotesque ainsi attifée.
Comme il était beau, son jean troué, son t-shirt noir avec par dessus ce ravissant débardeur deuxième main! Un peu trop petit, certes, mais qu'importe! Puisque j'étais lancée, je lui mis donc sur la tête une vieille casquette blanche roland-garros à l'envers. Par dessus, une loque (le bonnet noir d'Obispo en 1984). J'ai regretté de ne pas avoir eu la présence d'esprit de prendre une photo. Mais en moi l'image reste gravée, les amis, sans nul doute aucun.

Sur ce, on tape à la porte.
Comme elle est gentille cette mamie de nous rapporter la chemise d'homme de main en soie démodée! Justement, si on l'a jetée par la fenêtre, c'est qu'on voulait qu'on nous la rapporte rapidos prestos (surtout qu'on aurait bien ri à retrouver la chemise portée par le papy du 1er).

Sauf que Pierre Richard aurait pu enlever son déguisement.
Je me demande maintenant ce que tous les habitants de l'immeuble peuvent bien penser de nous.
Ah ouais, on est des artistes dans la mode, en fait (uhuhuhuh)

Sur ce, vive le Orange et la soie (mais non, je ne moque pas, voyons)

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