26 décembre 2005

désenvoûtement

Les hôpitaux, je déteste. Je sais que c'est rare de rencontrer des gens qui aiment y séjourner, hein. En fait, c'est tout l'environnement qui me déplait. La nuit, les couloirs sont fantômes, et il y a comme qui dirait une odeur particulière.
Lors de mon dernier séjour, j'étais dans une chambre double. Les deux lits séparés par un rideau, ce qui est d'un glauque absolu. Lorsque je suis arrivée mardi 13 et que j'ai été hospitalisée, il y avait donc une jeune femme accouchée à qui on avait fait une césarienne. Hum, le bébé qui pleure toute la nuit alors qu'on a soi-même des contractions et qu'on rêve de voir son bébé, c'est un peu déprimant.
Vers six heures du matin, alors que vous avez eu grand peine à vous endormir, on vous réveille avec le néon direct dans tes noeils et dans ta face, accompagné d'un tonitruant:"allez on se réveille mesdames, tempéééérature, tensiiiiion!" Argh. Help me. Au secours.
Le lendemain, avec un bébé tout neuf de quelques heures, c'est le même topo. Franchement, je n'ai jamais réussi à me reposer à l'hosto, y'a toujours quelqu'un pour rentrer dans ta chambre à toute heure pour te donner des ordres ou te faire des examens. Tout va bien, je vous assure, laissez moi dormir!
En fait, je préfère vous dire la vérité. Je suis sortie avec mon bébé sous le bras le 17 décembre midi, contre avis médical. Mon tit loulou avait perdu 340 grammes. Il fallait donc absolument que j'attende qu'il reprenne au moins un gramme pour avoir le pass vers la liberté de la sortie de l'air pur de mon lit confortable et de mon chez-moi pas rangé (si, presque). Sauf que je pétais le plomb en direct, avec mes filles que je voyais que deux heures par jour, avec les nuits dans l'ambiance "les langoliers" (pour ceux qui connaissent). J'ai tenu le coup deux nuits, deux nuits sans baby blues, deux nuits pendant lesquelles j'ai pleuré une demi-heure seulement. La pédiatre et la puéricultrice en chef sont arrivées comme des bombes dans ma chambre, en me culpabilisant à mort parce que je n'avais pas encore eu ma montée de lait, parce que mon bébé crevait la dalle, qu'il fallait absolument que je donne des compléments et patati et patata. Que j'étais une mauvaise mère de refuser de donner du gallia pure premium fourni gratos par la maternité. Et que je te fourre la seringue (sans aiguille, je vous rassure) pleine de lait dans la bouche de mon nouveau-né. Que je te pince les nénés, en déclamant que c'est impossible pour mon bébé de téter ça, voyons madame, c'est beaucoup trop gros pour sa bouche. C'est ça, cause toujours, j'en ai eu deux autres, des enfants, et ils ne sont pas morts. Y'en a même une que j'ai allaité 15 mois dis donc! C'est fou non? Alors bien sûr, les conseils et les propos blessants, je m'en passerai bien. Heureusement que mon Pierre Richard a insisté pour que je sorte, avec mon bébé. Oui, on a filé des compléments (trois) pour qu'il prenne trois grammes et qu'on nous foute la paix.
Le lendemain, nous y sommes retournés pour une prise de sang et un pesage obligatoire. La puéricultrice était limite vexée que mon bébé ait repris du poids. Elle a essayé de me torturer le mamelon avec ses gros doigts, mais je l'ai repoussée. Imaginez vous avec les nénés en forme de tetrabrik. Imaginez une main qui vous manipule ça sans ménagement, et qui pousse furieusement la tête de votre bébé contre votre sein. Ledit bébé qui refusera le sein toute la nuit à cause de ce mauvais souvenir. C'est bon, hein, elle avait presque gagné à tout faire foirer. Oui, on va lui donner une chance, à cet allaitement, a-t-elle dit lorsque nous sommes partis.

Depuis, tout va bien.Non, il ne fait pas ses nuits (mais il dort beaucoup).
Il est très calme, tranquille.
Il a repris presque 200 grammes depuis notre départ. Oui, bon, Ok, il n'a pas récupéré son poids de naissance. Mais je retrouve ses bonnes petites joues.

Au prochain épisode, la sage-femme qui examine votre périnée post-accouchement (âmes sensibles, s'abstenir).

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