01 février 2006

toc toc toc

Cela fait bientôt six ans qu'on habite dans cet appartement.
Six ans. Han.
Depuis le début, nous avons donc eu trois voisins (ou couples de voisins) différents. Juste au dessus de nous, s'entend. On habite au deuxième étage, et eux, au troisième.
Je sais que cela fait vieille bique de radoter sur ses voisins, mais bon, après tout, c'est mon blog et je chouine dessus si j'en ai envie.

Les premiers voisins
Un couple, environ 45 ans. Au début, on s'en plaignait vachement, on trouvait qu'ils faisaient du bruit. L'insonorisation est quasiment inexistante, c'est un vieil immeuble. Le sol te sépare physiquement de ton voisin du dessous, mais au niveau son, c'est comme si tu étais chez lui. Traîner les meubles sur le carrelage, faire tomber une réserve d'aiguilles à tricoter, ils détenaient le record 2001 des nuisances de la résidence. On croyait qu'on avait connu le pire? Ben non, on s'en est aperçu par la suite, il y avait bien plus pénible. Finalement, on ne les a pas connus assez longtemps, ils sont partis rapidement en nous laissant leur extrêmement vieux fauteuil tout râpé motifs fleurs (très confortable, ceci dit), dont on s'est débarassé récemment.

Les voisins du milieu

Ils ont très bien commencé en faisant des travaux. On (en fait, surtout moi) venait de supporter une année entière de perceuse, de marteau (celui avec un manche en bois, et l'autre, son pote, le piqueur, parce que vous comprenez bien, il fallait la mater, cette dalle en béton dans la cuisine) etc etc. Les voisins du rez de chaussée avaient donc eu la délicatesse suprême de commencer leurs travaux dès mon retour de la maternité avec Nounette. J'en avais bien besoin en plus, hein.
Bref.
Ceux du dessus ont commencé leur perceuse. Insupportable. Je suis donc montée leur demander s'ils ne pouvaient pas arrêter de percer, juste pendant une heure ou deux, le temps que mon bébé d'un an fasse la sieste. C'est la moindre des choses, non? Une vieille chnoque (schnok? chnok?) m'a répondu que c'était absolument impossible. Comment ça m'a énervée! Faut pas me chercher, moi, quand je suis sous l'emprise des hormones (j'étais enceinte de Mini, d'un mois) et que mes tympans menaçaient d'imploser sur place. Je lui ai demandé d'être compréhensive. Elle n'a pas voulu céder. Je l'ai insultée (vieille conne, j'ai dit). C'est pas du tout mon genre, ne me prenez pas pour une harpie non plus. D'habitude, je suis quand même très diplomate, parfois trop même. Mais là, c'était pas le moment.
Ensuite, un couple de jeunes (dont la mère de l'un devait être ma vieille conne) s'installa. Oh punaise. Ils invitaient leurs potes toutes les semaines, puis tous les deux jours. Ils jouaient à la playstation super fort, on avait l'impression d'y être aussi. Les jeux de ouature là, vous savez? Avec un bébé de quelques semaines, on était ravis. Ils jouaient aussi de l'instrument australien dont je n'arrive jamais à me souvenir du nom, super tard hein, pas en milieu d'après midi. Je ne sais pas combien de fois on est montés chez eux pour leur demander de la mettre en sourdine. Puis, ils ont eu un bébé. On ne les a plus jamais entendus. Mouarf ahahahah uhuhuhu. Ils étaient gentils, mais ils ne faisaient pas attention. Je crois qu'ils se sont rendus compte de ce que c'était d'avoir un bébé.
Puis ils sont partis.

Pour laisser la place à
SUPER VOISINS


taaaadaaaaaam!!

L'air maussade, jamais un sourire, une moue pas aimable en permanence sur la goule. Limite ils ne te tiennent pas la porte. Tu as du mal à leur arracher un bonjour, ou un bonsoir. Ils ont l'air d'avoir des amis, ou bien ils font partie d'une secte de pas-aimables-de-la-face, mais en tout cas ils ont toujours plein de gens chez eux. On ne les entend jamais rigouler, faut pas déconner non plus. Mais par contre, ils parlent super fort, ils marchent avec des pompes à talons sur le carrelage à minuit, ils tirent les meubles à une heure du matin. Ils sont trop forts. Généralement, quand ils rentrent le soir, on est au courant. Un troupeau d'éléphants en train de charger dans le couloir? Non non, c'est juste Monsieur Voisin, ou Madame Voisine qui rentre. Il est 19h? Non non, ils est 23h30. Je suis sûre que toutes les mamies de l'immeuble flippent et ont leur oeil vissé sur leur judas. Non non, ce ne sont pas des vilains voleurs mesdames, ce sont les désagréables du troisième qui se laissent aller.
Et ils se permettent de te dévisager quand tu les croises dans le hall, genre eux c'est la quintessence du look magnifique alors qu'ils sont en survêt. C'est très agaçant. Puis ils fusillent ton môme (au pluriel, le cas échéant) si celui-ci parle un peu trop fort. Genre ils ne se sont pas entendus à deux heures du matin, eux.
Mais non voyons, je ne suis pas parano.

Je ne sais pas si je pourrais un jour profiter d'un pavillon en Lozère, ou dans la Creuse, perdu au milieu de nulle part (faut que je vous parle de ma terreur de l'homme à la hache), sans voisins. J'aime les gens, finalement (pas tous, ne nous voilons pas la figure non plus, je ne suis pas Mère Teresa).