23 mars 2006

warning

La route, c'est une de mes grandes terreurs.
Vraiment.
Je trouve que les gens vont trop vite en ville, je trouve que les gens ne font pas assez attention, ça me révolte quand je vois des parents qui ne se donnent pas la peine d'attacher leurs gamins dans un siège auto. Je n'ai pas de voiture, mais j'ai mon permis, et il m'arrive de conduire. Quand j'ai obtenu mon permis, je conduisais très mal, très vite, très imprudemment. Mais il y a certaines nouvelles qu'on apprend au petit matin qui vous révulsent l'estomac, de part leur cruauté et leur caractère irréversible. La mort d'un enfant, en voiture, ça vous marque à vie. Maintenant, quand je prends le volant, c'est avec une extrême prudence (sans virer mémé on board non plus hein), et je fais particulèrement attention aux piétons. Sans doute parce que j'en suis une, la plupart du temps. Souvent, la voiture est une solution de facilité, même si c'est bien pratique. Je vois beaucoup de mères à l'école qui font 300 mètres dans leur monospace plutôt que d'emprunter le trottoir avec leurs (petites) jambes.

Tout ça pour dire qu'hier, Nounette, cinq ans, m'a fichu une peur bleue. Quand elle avait trois ans, un énorme véhicule avec ses gros pneus avait failli lui écraser la tête parce qu'elle était tombée au mauvais endroit. Hier, c'est parce qu'elle a cinq ans et qu'elle ne réfléchit pas qu'elle a manqué de se faire renverser par un camion. On traversait sur le passage piéton, mais à notre droite se trouve une route extrêmement passante, et sur cette route circulent des véhicules qui vont à toute blinde. Ma fille, afin de me doubler, trouve la bonne idée de le faire par la droite, alors qu'à droite justement, c'est la ROUTE bourdel. Je l'ai attrapée par le col, et renversée par terre. Je ne sentais plus mon coeur battre, j'ai fait tout ça sans réfléchir. Quand j'ai vu le camion arriver, qui n'a pas freiné, ni klaxonné, une seule pensée m'a traversé l'esprit:"au secours!".

Bilan: ma fille a la marque de mon ongle incrustée dans la joue, et je crois qu'elle se souviendra toujours du cri que j'ai poussé.

Libellés :