30 avril 2006

amûr toujours

On m'a reproché le ton un peu négatif de ma dernière note sur l'allaitement, et même si je ne me sens pas du tout responsable du faible taux d'allaitement dans notre pays, je m'en vais donc écrire quelque chose de plus positif qui comblera évidemment tout le monde.
Avant de griffoner ce "oh oh sexy lady", j'ai effectué des recherches sur le ouèbe afin de compléter mes connaissances. Et j'ai découvert de nombreux sites qui m'ont un peu stupéfaite. Oui oui, c'est vrai, car il me semblait que l'allaitement était un acte très naturel, le plus naturel qui soit même, et que certain(e)s en faisait un lobby particulièrement actif. Surtout en ce qui concerne les a-prioris que pourraient avoir les gens sur l'allaitement, et que elles, les pauvres, elles sont constamment harcelées par toutes les personnes qu'elles rencontrent qui trouvent que l'allaitement c'est désuet, dépassé, inutile. Et qu'il faut donc qu'elles se regroupent entre elles pour parler de nénés, de crevasses, blablabla, parce qu'elles sont persécutées, vous comprenez. Et qu'on ne sait jamais, des mamans qui biberonnent pourraient en d'autres lieux être amenées à critiquer leur choix. Alors, c'est vrai que l'allaitement n'est pas courant passés les trois mois du bébé, mais ce n'est pas quand même pas une raison de se sentir obligée de justifier personnellement, en se regroupant intimement comme ça. Vraiment parfois ça relève du comportement masochiste planqué sous une fierté mal placée.
Bref.
Je voulais parler des points positifs.
D'abord le côté fusionnel, le lien unique qui lie une maman allaitant son petit. C'est certes naturel, mais les débuts ne sont pas souvent faciles, il faut se battre. Enfin, personnellement, je me suis battue. Lors de mon séjour en maternité (décembre 2005), personne ne m'a encouragée à allaiter mon fils, je me suis pris des remarques culpabilisantes dans la face, on m'a infantilisée, on n'a pas pris en compte mon désir d'allaiter. J'ai donc lutté pour, ce n'est pas pour rien qu'on est sortis de l'hôpital contre avis médical. "On va lui donner une chance à cet allaitement" m'a-t-on dit. Mon bébé avait deux jours!
Passés les premiers jours, dans la douceur du home sweet home, tout prend progressivement sa place, tout s'organise, on apprend à connaître son bébé, et cuilà même apprend à connaître sa famille. Oui, nous sommes des êtres humains, et l'après-naissance est toujours un chamboulement.
Donner le sein, c'est se laisser aller au côté intuitif de la force de l'amour, c'est tisser du relationnel. Je ne dis pas que les mamans biberonneuses ne le font pas, mais c'est quand même différent, j'ai pratiqué les deux, je peux le dire, c'est mon expérience.

Ensuite c'est tellement pratique, toujours à température ambiante, toujours stérilisé, même la nuit, toujours agréable, la peau c'est mieux que le plastoc. Bébé s'agrippe à vos vêtements, les torticote alors qu'il tète. Il se frotte contre votre peau, il vous respire. Ce n'est pas seulement de la nourriture, c'est aussi de l'affectif. Et croyez moi, mon fils, il le vit à 100% quand il tète. Il se concentre tellement, et quand il a terminé, il me regarde avec des yeux morts d'amour et il me parle. Oui, avec ses petits areuh gueu aaaaah, il me parle. Et je le comprend.
Alors il ne s'agit pas d'une fierté déplacée qui consiste à se planquer derrière le fait d'allaiter, il s'agit plutôt d'un amour tendre, sincère, direct et pur. A double sens. Pour la vie.

Je n'ai pas fini, mais mon enfant m'appelle, et quand c'est l'heure, c'est l'heure.

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