01 mai 2006

ahhhh (le) temps

Je suis en train de me rendre compte à quel point le temps passe vite.
Oui, je sais, il m'a fallu des années lumière pour réaliser, mais chacun son rythme. Je me souviens des filles lorsqu'elles étaient bébés, mais les détails s'estompent, alors j'en profite +++ avec mon fils, de ces petites choses du quotidien qui nous émeuvent puis peu à peu s'effacent sans que l'on ne puisse rien changer.

Il y a presque six ans, j'apprenais pour la première fois que j'étais enceinte. Je me souviens avoir vécu ce moment comme décalée du monde. Je ne lisais pas de bouquins, je ne m'informais pas, je me contentais de ce qu'on me disait.
Je me souviens de sa naissance, de ma surprise, de mon mal-être. J'avais peur de ce si petit bout qui accumulait les soucis.
Encore aujourd'hui, j'ai le souvenir d'un bébé calme, tranquille, facile. Tellement chou. Tellement rapide aussi. Entendre des mots prononcés par une si petite bouche, comme c'est étonnant/surprenant et carrément hallucinant.
Puis je vois avec le recul un peu d'amertume à lui avoir imposé si vite une petite soeur, avec une grossesse archi difficile. Encore aujourd'hui, les liens qui furent brisés à l'époque ne sont pas parfaitement resoudés. Aaah, le temps.
Maintenant, je vois la petite fille qu'elle est devenue, avec ce décalage palpable, son intelligence, sa sensibilité. C'est tellement tentant d'aller plus vite que la musique, de la pousser plus haut, mais c'est tellement tentant aussi de la laisser profiter de sa petite enfance. Le temps court, court tellement vite.

Et puis ce deuxième bébé qui arrive...

Je m'énervais que Mini ne fasse pas ses nuits, je ne comprenais pas pourquoi elle ne dormait pas comme il aurait fallu qu'elle fasse. Elle avait un reflux gastro-oesophagien du tonnerre, très pénible, et pleurait dès qu'elle était allongée. Le temps passe, les choses changent, elles muent, la preuve, aujourd'hui elle a déjeuné au restaurant chinois, on ne peut pas dire qu'elle ait lésiné sur les quantités.
Je me demandais pourquoi elle tardait tant à marcher, pourquoi à 18 mois, elle se mettait tout juste à trottiner derrière son chariot. On me disait qu'elle prenait son temps, mais j'en avais marre qu'elle soit si lente. Pourtant, elle les avait, les raisons d'être lente. Surcouvée par sa mère jusqu'à deux ans, cette enfant.
Je me souviens des angoisses que j'ai eues à cause de sa fontanelle pas fermée à deux ans, de sa petite taille, des examens qu'il a fallu passer. De l'attente des résultats, des questions qu'on s'est posées. Vraiment ça me file des frissons de revoir ces instants, alors qu'aujourd'hui elle pousse comme un champignon, et que cette enfant est magique, puisque sa fontanelle n'était toujours pas complétement fermée en janvier dernier, à trois ans passés. Elle communique avec les esprits, une fontanelle, ça se ferme avant 18 mois.
Aujourd'hui je regarde le passé avec tendresse, je me dis que j'ai beaucoup angoissé, mais que mon bébé d'hier a sûrement quelque chose de spécial, elle n'est pas comme tout le monde. C'est elle qui a appelé ce faisan, dans mon salon, vous croyez ?

Et là mon petit chonchon est né.
Au milieu de ces expériences, de mes expériences, et pourtant, je suis encore si novice.
Le seul truc dans lequel je ne me laisse pas prendre, ce sont les tétées de nuit. Sinon, je suis plus coulante, plus zen. Je ne fais pas une fixette sur l'âge des acquisitions, sur l'évolution de l'être humain qu'il est. Je profite de chaque sourire, je m'extasie de chaque progrès.

Le temps va tellement vite, d'accord je le répète sans cesse, mais mes minutes semblent si courtes, divisées par trois, mes trois merveilles.

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