13 juillet 2006

gerbator vs sarah bernhardt

Vous y croyez, vous, que la relouserie suprême a atteint mon home sweet home?
J'ai tenté de la chasser à grands coups de balai, mais voyez vous, elle était aussi collante qu'un couvercle de pot de miel, et encore, le miel, au moins, ça a le mérite d'être sucré et doux. La relouserie, elle, non.
Je pense sincèrement que des fois, vraiment, je suis une sainte et que mes reliques iront sûrement en temps voulu décorer de leur beauté suprême une basilique connue. Si si, carrément. Je vous assure que la maternité a ses fardeaux, vraiment des fois, on voudrait bien que quelqu'un d'autre s'occupe de nos enfants, ça soulagerait hein. Pourtant je les aime mes enfants.

Pour avoir lu la note sur le virus qui a assailli ma famille la semaine dernière, vous savez donc à quel point j'ai passé de longues journées épouvantables à faire la garde malade, l'infirmière, la nourrice, la maman, le papa, la machine à laver tsouin tsouin trop ma vie c'est du 100%, au four, au moulin, à la blanchisserie et au turbin, j'étais comme qui dirait épouisée par tant d'efforts alors que je suis censée être en VACANCES crébindiou de bourdelàchiottes. Mini malade, mon Chonchon qui n'a presque rien mangé pendant une semaine, Pierre Richard à l'artikeul of death, tout ça dans la même semaine, j'en pouvais plus et j'aurais bien tout vendu pour partir pour toujours sur Mars, pour voir.

En fait, c'était plutôt le calme avant la tempête, la facilité avant la difficulté, le ruisseau avant le torrent. Je vous rassure tout de suite, je ne suis pas malade, je touche du bois de crucifix où ksé ksé donc que j'ai bien pu te le ranger cuilà, c'est Nounette qui a eu EN MEME TEMPS toutes les maladies DU MONDE et DE L'UNIVERS tout entier qu'il est grand, et je peux vous assurer que c'est euh...au delà de toute chiantitude, c'est du pénible à l'état pur, de l'or en barre et de la relouserie parfaite, unique.

Un soir, elle se couche avec 39° de fièvre (note pour la prochaine fois: ne jamais lui dire quelle température elle a, jamais, grave erreur), hop supp¤ et au lit.
La journée du lendemain se passe à peu près bien, on combat la fièvre, mais globalement ça passe. On se dit que ça va bien aller, comme une lettre à la poste le virus.
Erreur.
Nuit suivante: hurlements. "J'ai maaaaaaaal à l'ooooreille" ad lib. Je lui donne son médoc, pour la douleur. Elle a 38°7, donc je comprends parfaitement qu'elle puisse se sentir patraque. Je me recouche. Un quart d'heure après, chouinements. Pénibles. On dirait qu'elle fait EXPRES de pleurer. Son père se lève, et au moment où il pose le pied dans sa chambre, elle se vomit dessus et reste sans bouger dans son lit, dans son vomi que trop c'est bien et ça sent bon. Drap? Atteint. Alèze? Atteinte itou. Lalalalala, quatre heures du matin, trop la oij dans mon coeur, changer les draps pouet pouet tralala, dansons la carioca. On la recouche. Un quart d'heure après, rechouinages: "j'ai maaaaaaaaal à l'ooreille" (souffrance ultime)(elle dit souvent qu'elle a mal à l'oreille, c'est son truc, mais elle n'a pas d'otite hein, je ne pratique pas la torture non plus). Argh. Tais toi et dors. Vite. Sinon, maman va se fâcher. Dodo.

Lendemain matin.
Le jour se lève chez la famille ricoré. Encore une belle journée (sans le pain et les croissants). J'ai paaaaas faim. J'ai troooooop maaaaaal à l'oooooreille. Par mesure de précaution, on appelle le doc. Rendez vous à 13h. Toute la matinée, elle nous a hurlé à la face qu'elle avait mal à son oreille, ou aux deux tiens, soyons fous. Et qu'a vu le médecin? Je vous le donne en mille: RIEN. Oreilles parfaites. Gorge RAS. Le docteur Colique, plutôt généreux en distribution de remèdes allopathiques, n'a rien trouvé à mettre sur l'ordonnance. C'est dire.
On commence à un piti peu péter le boulardo. On l'a bien vu ta comédie, arrête d'en faire trois tonnes, c'est gavant. Le doc a dit que tu n'avais rien, c'est bon maintenant, tu te calmes. Elle trouve le moyen d'obtenir un eskimau au chocolat auprès de son père. Allez hop, au lit.
Une demi-heure plus tard: j'ai maaaaaaaaaal à l'ooooreille.
Gn?
Elle a chopé l'otite purulente fulgurante (celle qui donne des boutons verts) ou bien?

Son père rentre dans la chambre. Elle se penche par dessus son lit (celui-là), elle est en haut, sa soeur en bas en train de jouer avec tous ses anéfants paisiblement. Elle se penche et VOMIT, mesdames et messieurs. Sur le lit propre, sur le parquet, sur la couette de sa soeur. Partout. Elle se lève. Revomit sur le parquet, sur la porte, sur le tapis. Continue son trajet et va vomir dans la salle de bain à 5 cm du linge propre que je VIENS de retirer de la machine à laver.

Règne alors dans mon chez moi une odeur insoutenable. Les miasmes s'immiscent dans les lattes du parquet. AAAAAAAAAAAAAAAARGH! O rage, ô désespoir, ô vomissure ennemie! Dégoulasse gerbasse. On enlève les 45228412 peluches du lit de mini, on enlève les draps, les housses, les couettes. Tout à laver, nettoyer, maldonne, ah!
ça pue là, non?

On pose la souffrante dans son fauteuil (c'est une chauffeuse qui se déplie en matelas), et on javellise tout, j'ai même acheté du Brise fraîcheur cerise chez LP, c'est dire mon degré de dégout.

Nounette continue de geindre. J'ai maaaaal à l'ooooreille.
Mais euh!

Je vous passe la suite, elle revomit sur son fauteuil, par terre, on achète du coca, elle vomit encore, on va passer un moment dans le jardin de ma mère, elle revomit. Mais surtout, elle fait sa tête de martyre. Paaaaapaaaa, ahin ahin bouhouhouh. Dès qu'on ne s'occupe plus d'elle, elle vomit. Ah, c'est bon, j'ai compris.
Trêve!
Tu te calmes TOUT DE SUITE là, sinon ça va pas le faire.
Etre malade n'empêche pas d'être un minimum poli. Là, si. "J'ai soiiiiiiif". "Paaaaaaaaapa" (458 décibels environ).
Fidèle au poste, elle persiste à hurler sur son père genre "PAPAAAAAAAAAAAAAAAAA" (upgradage dans le sourdirisque, 578 décibels cette fois), un cri super relou qui vient des tripes les plus relouses du monde. Et se prend une demi-bouteille d'eau dans la tronche. Water ne calme pas Fire. Offusquée, la gamine.

Ahhh, la coucher fut un moment de pur bonheur.
Ce matin, elle a reconnu qu'elle avait joué la comédie.
Tragédienne.
Et avec le masque.

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