04 novembre 2006

à la tronçonneuse

Il était temps de couper mes cheveux. Je ressemblais à un épouvantail, manquait plus que le manteau de Papy et quelques brins de paille deci delà pour parfaire le tableau. Ce n'est pas que je déteste aller chez le coiffeur, au contraire, j'adore qu'on me touche les cheveux, mais j'ai toujours une petite appréhension avant de franchir le seuil d'un salon. On devrait toujours se fier à ses appréhensions et autres pressentiments.

J'avais les cheveux aux épaules, et ça rebiquait de partout, c'était vraiment laid, croyez-moi. Rien n'allait plus en fait, je ne pouvais plus voir ce semblant de coiffure envahir mon miroir qui me répondait:"coupe coupe coupe aaargh vite vite vite" (oui il répète beaucoup). Alors qu'ai-je fait à votre avis? Je me suis résignée au look broussaille réponse A. Je me suis rasé le crâne à la tondeuse réponse B. Ou bien je me suis rendue chez le coiffeur qui m'a si bien coiffée la dernière fois réponse C. Si vous répondez B, je n'ai qu'un seul mot à vous dire, vous n'êtes vraiment pas nets, j'ai quand même un minimum de classe, et c'est pas parce que je trouve Michael Scofield so sekchy que je vais m'adonner au mimétisme.

Bref, Angel m'a traînée chez le coiffeur (je donnerai l'adresse où ne pas aller sur demande), j'ai essayé de m'enfuir, believe me, mais elle m'a rattrapée, femme héroïque qu'elle est. J'ai poussé la porte, je suis entrée. On m'a mis la blouse, on m'a lavé les cheveux (ah tiens je suis encore plus laide les cheveux mouillés) et ensuite, on est passé à l'étape coiffage.
Hum.
J'aimerais tellement oublier cette demi-heure.
La jeune fille me demande ce que je veux, j'explique, je veux un carré dégradé sans frange, une coupe qui donne du volume à mes trois tifs.
Elle coupe.
J'entrevois le massacre sans y croire.
Premier essai: horrible. On dirait une bourgeasse mochasse qui se serait découpé les veuchs toute seule. Je ne me reconnais pas. C'est vrai, ça ne vous a jamais fait cet effet? Ne pas vous reconnaître, l'impression de voir quelqu'un d'autre avec vos cheveux. J'en frissonne. Je me vois déjà avec une perruque, ou un bonnet ad vitam eternam.
Deuxième essai: elle recoupe, ça va pas. Il ne me reste plus que deux cheveux et demi. Bouh (pourtant, halloween, c'est fini). Je me dis que ça ira, quand ça sera sec. Erreur.
Troisième essai: le brushing de sa mère. Oulà, catastrophe, déclenchez le plan orsec! C'est moi la grognasse avec la sale goule dans le miroir? J'ai vraiment mis un jean ce matin?? Mais euh!
Quatrième essai: j'ébouriffe les cheveux de quelqu'un d'autre qui n'est ni moi, ni Monica Bellucci, tout ça sur le trottoir.
Bilan: playmobil.
Sans déc!
Sans la frange zigzigouigouitée devant, en fait, j'ai une espèce de mèche par devant, et le carré ultra strict qui m'entoure la tronche, tout droit.




Une grande déprime m'a envahie, profonde et intense.
Je me suis baladée toute la soirée avec le bonnet.

Au réveil, j'ai remis le bonnet, la nuit n'avait pas porté conseil à ma coupe et j'étais toujours aussi playmobil staïle.

Incredibeul.

Douze heures après ma première coupe, je me trouve si affreuse que je me demande si je vais pouvoir ressortir avant le printemps.
Sur les conseils d'angel, je finis par appeler un salon dessange, remplie d'un désespoir inouï, car même sans me regarder, je SAIS que je suis moche. En avant les histoires.
Je peine à croire que même le plus qualifié des coiffeurs puisse arranger quoique ce soit au massacre. Déjà, je n'ai jamais eu les cheveux courts. La tondeuse, un miracle? No, no.
J'ai vissé une casquette sur ma tête, j'ai croisé ma voisine qui m'a dit que je faisais bien de les refaire couper car, je la cite "ça ne vous va pas, c'est pas vous" (je n'invente rien), et hop, on part direction l'ESPOIR.
Angel et chonchon m'accompagnent.

Et franchement, sans rentrer dans les détails, je suis tombée amoureuse.


...to be continued

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