01 décembre 2006

argile, mon amie

C'est la nuit dernière que la gastro vint cogner à ma porte, ce pour la troisième fois en deux mois. Bien que j'ai pensé tout d'abord mettre fin brutalement à mes jours par n'importe quel moyen, j'ai ensuite réalisé que je ferai trois orphelins (nids à crobes) sur cette planète, et comme je suis quand même soucieuse du bonheur d'autrui, j'ai finalement décidé de rester dans le repaire à miasmes qui me sert vaguement de résidence principale. Comme on s'en serait aperçus, je ne suis plus maîtresse des lieux, et quand je me suis rendue compte de cette usurpation, j'ai crié, criéhééhé Aline, pour qu'elle revienne. Après m'être calmée, j'ai appliqué la maxime bien connue, citation de Wolverine "La meilleure défense, c'est l'attaque". Donc j'ai pris mes petits gants roses (petits étant relatif), mes éponges, mon baril d'eau de javel, mon seau, sans oublier le nettoyant ménager fraîcheur des cimes (ou des champs? chais plus).


Parce que ça suffit bien, les bactéries leurs mères les truies et les microbes, leurs mères les putasses, qui se développent chez moi si vite qu'on se demande si un jour, le ménage a déjà été fait. Ras la foufoune des gastros, moi j'en peux plus, ça me sidère d'avoir pu supporter la triple gastro en double piqué il y a quinze jours sans péter le boulard. Je ne sais pas si j'ai pu conserver un certain équilibre mental (en fait si, puisque je n'ai pas réussi à dîner devant qui vous savez sur la deux hier soir, j'avais les neurones qui se culbutaient dans l'espoir d'en finir). Bref.
J'ai commencé par les toilettes (pas ragoûtant, hein).


Et sur ma lancée, hop, la salle de bains. Et là: oh my god. Disaster. J'ai viré deux sacs poubelle entiers de produits périmés, de trucs inutiles, de boites vides de nivea for men, des bouteilles vides d'adoucissant datant de 2001. J'ai réussi à trouver une pompe pour gonfler la piscine, des cintres cassés, des trucs tellement pourris qu'on se demande comment c'est possible qu'on ai juste attrapé des gastros, et pas la mixomatose ou la peste bubonique.


J'ai même retrouvé une bougie.

J'ai rangé les étagères, les placards, tout vidé, tout nettoyé, tout remis (enfin, tout sauf le contenu des sacs poubelle qui contiennent maintenant -ne le dites pas trop fort- le tapis collector pour waters [vous savez, le truc à encoche qui s'adapte pile poil et qui chope toutes les merdes, c'est le cas de le dire?] de Pierre Richard, cadeau de sa maman en 2000. Sous le lavabo, il vivait une vie paisible pleine de miasmes, de résidus de savon et de poussières. Ah, j'en ai poussé des cris, croyez-moi.

Mais mais mais

*musique dramatique*


J'ai posé le marche-pied en équilibre sur le meuble ikéa, qui entre nous soit dit est le meuble le plus laid du magasin, mais le moins cher, ça joue, et aussi le moins solide, ça joue aussi. Sauf que j'avais oublié une donnée dans l'équation: le sac d'argile verte dans un tupperware (sans le couvercle, sinon, pas drôle). Ce patachon vivait tranquillement là-haut en attendant le samedi, jour béni où je me fais mon petit masque capillaire (l'argile, très bien pour femmes au cuir chevelu pourri fragile comme le mien).

Petite argile, si pressée de retrouver mes cheveux, m'a regardée avec ses yeux de folle, et s'est déseperemment jetée sur moi (bon ok, le marche-pied maudit l'a poussée), hop, et s'est ensuite écrasée par terre. Elle s'est loupée la grognasse, car le sachet reste pas mal rempli, quand même. Vive le masque capillaire du samedi!

Sauf que j'en avais partout:



Bouhouhou, on dirait que je me suis roulée dedans.

J'avais présentement les cheveux de Mamie (ça me permet de visionner le futur), avec une espèce de poussière d'argile collée à mes tongs, à mon jean, à ma télé bourdel et aussi à mon clavier, partout. Quelle merde! Chonchon hurlait dans son parc (qui n'avait pas servi depuis trois mois au moins.

Et ma salle de bains ressemblait à ça



Une grande déprime m'envahit alors.

J'ai du continuer à nettoyer.
Moi qui voulait enlever toutes les petites bactéries de l'évier, du frigo, du sol de la cuisine, je n'ai plus assez d'énergie. Bah oui, vous vous doutez bien que je n'ai pas laissé ma salle de bains dans un foutoir pareil. J'ai failli appeler SOS NMA (SOS nettoie mon appart'), mais le numéro ne répond pas. Ma salle de bains est super bien rangée, super impeccable, l'odeur, c'est l'annexe de la piscine municipale, mais tout va bien, je n'attraperai pas la gastro dans la baignoire, quand j'irai me laver les cheveux, pas plus tard que maintenant.

Je vais rester dedans, tiens.



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