08 décembre 2006

blanc cheveu et cheveux blancs

Des fois, je pense à mon avenir, et je m'imagine dans dix ou vingt ans. Je me demande si je réussirai à bien faire mon boulot, si mes enfants ne me traiteront pas de vieille conne, et si les voisins ne pensent pas à tout hasard que je suis une coincée neurasthénique psycho-rigide. Pourquoi s'imposer de telles pensées, c'est quand même de la cruauté mentale de se voir pire que pire, dans une boule de cristal imaginaire... Et puis en fait, je crois que non, je pense plutôt que ça permet d'éviter ce genre d'écueils, de devenir un être humain nul, qui ne pense qu'à/ne vit que par sa goule toute la journée.
Alors que quelques cheveux blancs commencent à faire leur apparition sur mon crâne, je me dis que ces dix ou vingt ans vont passer sacrément vite, et que malgré le message made in botox ou/et lifting que nous font passer les publicitaires et autres voici-gala-closer, il faut bien accepter de ne plus avoir le physique d'une jeune première au bal des débutantes (quoique, la comparaison n'est pas spécialement avantageuse, si? non? si?).

Bref, au départ, je voulais juste parler de ma chute de l'autre jour, ah ah ah, comment je me suis vautrée grave, je courais tellement vite que j'ai loupé trois marches. Maintenant, je suis toute cassée et je marche comme une mamie, j'ai mal aux cuisses, et un peu au dos, mais plus trop à la cheville. J'ai aussi des bleus sur les jambes. Tout ça pour trois marches pourries qui n'avaient rien à faire là.

Et puis j'ai vu un cheveu blanc ce matin...
Alors j'ai pensé à l'année dernière. Et que le machin qui débranche/essaie de rebrancher, débranche/essaie de rebrancher, débranche/essaie de rebrancher mes enceintes était encore dans mon ventre. C'est un message ou bien? Après il essayait de rebrancher la fiche dans sa lumi'ball vtech (je suis le chien wouf wouf je suis le chat maouw maouw). Las du câble, et muni d'une énergie digne d'une duracell, il sortit tous les livres de la bibliothèque (ses préférés: un documentaire sur la vache, et l'intégrale de Charles Baudelaire). Finalement, las du non sans cesse rebâché, il se précipita sur le radio-réveil cd, et réussit à l'allumer, dieu sait comment, moi-même ayant du mal à le mettre en marche. Quelle ambiance. Et moi, avec mes cuisses froissées, je peinais à suivre. Je fais trop pitié, il en profite.
Qu'il était calme sur son tapis, aux prémisses de la reptation! Maintenant, il marche à quatre pattes à la vitesse du son (pratique) et ensuite, se met debout, et se permet l'exploit de parvenir à faire trois fois le tour du salon sans mettre les mains par terre.

Finalement, pour mon confort physique, je ne suis pas pressée qu'il marche, tiens.

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