17 août 2007

panique chez le dentiste

Je déteste aller chez le dentiste. Je pense être relativement normale là-dessus. En fait, je retarde le moment d'y aller au maximum, ce qui n'est pas forcément intelligent, loin s'en faut. Par exemple, si j'ai mal, j'attends un peu voir si ça passe (février 2006) et puis par chance, ça passe. Puis genre en octobre 2006, la douleur revient. Et repart. Sauf qu'au bout d'un moment, ben la douleur, elle ne se barre plus, elle fait grave sa teupu et reste dans ma bouche, sur ma dent qui me fait souffrir depuis dix-huit mois par intermittence.

J'aime pas le dentiste. Faut être un tantinet pervers pour faire ce job, non? Ou alors faut aimer les molaires et les incisives, mais bon après, on peut préférer aimer les gens plutôt que les dents. Bref, ça me rappelle la bonne femme qui m'a soigné ma carie à vif, sans anesthésie (parce qu'elle ne savait pas faire ses piqûres, cette gourdasse). Je suis une insensible de l'anesthésie: je me réveille notamment pendant les anesthésies générales. Imaginez par exemple qu'un chirurgien sadique vous arrache vos dents de sagesse. On vous a endormie et pendant qu'on vous recoud, vous vous réveillez brutalement. Vous commencez à hurler et on vous plaque sur la table d'opération en vous disant de vous calmer. Mais que vous n'avez pas envie, vous préférez avoir des mouvements incontrôlables et terriblement gênants, parce que quand même, vous êtes conscient. Vous voyez? Voilà! Ils ont dû m'en remettre une dose, j'ai somnolé pendant 24 heures après.
Bref.
J'ai donc dû aller chez le dentiste en plein mois d'août, c'est très très pertinent et intelligent d'avoir attendu tout ce temps, n'est-il pas?
Je prends rendez-vous avec un type qui a environ mon âge.
Il me soigne en me massacrant la gencive (qui est présentemment noire, ce qui est top glamour, Monica Bellucci ne peut pas avoir la gencive noire voyons), parce qu'il a absolument voulu tester toutes les capacités du produit qui anesthésie la bouche de n'importe qui -même celle de Vincent Elbaz, si ça se trouve!- sauf la mienne. Je sens une vague torpeur, ah non finalement. Finalement, il m'anesthésie la bouche avec un produit extra puissant au goût infâme. Toutes mes papilles sont en alerte maximum, les pauvres souffrent du syndrome dit de claustrophobie buccale ultime. Tout ça pour me dire que ma dent est totale muerte, qu'il faut killer le nerf et ensuite poser une couronne, que je ne serai pas coincée sur un fauteuil, la bouche ouverte et ankylosée, je danserai la guigue de la oij.
Après, je reprends rendez-vous pour qu'il vérifie son carnage. Il note sur son agenda et je vois qu'il écrit "Alice". Je lui dis que moi, c'est Alix hein, et pas Alice uhuhuh tout le monde se plante. Et là il me sort:"ah ben non, j'ai bien écrit Alix, et puis j'ai plus d'Alix dans ma vie que d'Alice".
Gloups. Genre je suis dans sa vie lui, rêve pas non plus, t'es pas laid mais t'es dentiste hein.

C'était lundi.

Mardi, j'ai eu mal toute la journée, j'ai carburé à l'ibuprofène, trop la classe. Sans compter ce petit goût persistant qui vous fait aimer le médecin qui soigne vos dents. Ils auraient pu travailler sur la chose franchement, faire un effort sur le goût des produits, un truc aussi dégueulasse c'est aimer voir souffrir les gens, qui en plus d'avoir les dents pourries ont en plus le désagrément d'avoir l'impression de mâcher un hollywood chewing gum goût "rat mort".
Mercredi, la douleur était passée.
Hier: l'angoisse. Je ne pouvais pas mâcher du côté droit. Ne pas pouvoir manger ses pâtes, c'est carrément la loose. J'avais mal uniquement en utilisant ma mâchoire, au repos ça allait.

J'y suis retournée aujourd'hui pour qu'il m'enlève le produit sensé buter le nerf complétement inflammé de ma dent pourrite.
J'arrive dans le cabinet et il me dit: "Han elle est superbe votre robe!" Punaise, et moi suis-je trop conne pour avoir mis une robe (j'avais un jean en dessous, je me suis remerciée mentalement de n'avoir été qu'à moitié débile).
Il me soigne.
Et...
Ne me fait pas payer. Un soin d'un quart d'heure.

J'ai fui, vous pensez bien.

Libellés : ,