21 septembre 2007

fight fire with fire

Qu'ai-je donc fait pour mériter ça? Quoi? Hein, on se le demande. Enfin, vous, moyen, je suppose, mais moi, oui. Justement, pas plus tard que tout à l'heure, je faisais judicieusement remarquer à angel ma gentillesse et ma paisiblitude naturelles, qui sont réelles et jamais hypocrites. Je suis certes extrêmement susceptible et très rancunière, il n'en demeure pas moins que je suis quelqu'un de profondément aimable. Mais si voyons, faites un effort.

Moi qui ai pris un congé parental au détriment de ma carrière professionnelle, je n'ai en retour qu'ingratitude et irrespect. M'en vais t'éduquer tout ça, que ça va être vite fait.
Oui c'est à mon dernier né que je parle. Lui que je n'ai jamais mis à la garderie, que ça te pend au nez mon fils, tu vas voir. Il a vingt et un mois et se croit tout permis, qu'il me marche allégrement sur les tongs, au sens figuré évidemment, puisque si c'était au sens propre, avec ses 10 kg, j'aurais rien senti. Déjà pour commencer, ce matin, je lui fais une réprimande plutôt justifiée, et vlati pas que Monsieur se bouche les oreilles. Tout en me souriant narquoisement, genre t'as vu comme je maîtrise ah ah ah. La journée commençait bien. Et avec la nuit qu'il nous a fait passer (grosso modo, fiesta time in the middle of the night), on ne pouvait pas dire que j'étais spécialement de bonne humeur.
Mais non voyons, je ne râle jamais, life is beautifoul, i love it. Toujours le sourire sur ma face forcément réjouie, par définition logique.
Ensuite, alors que je m'étais vaguement assise ce matin devant le pécé, pour consulter mes deux mails quotidiens (intéressants, parce que sinon j'en ai plein), il m'attrape la cuisse avec ses doigts aux ongles pas coupés et me tord la graisse, que je peux te dire que je l'ai senti passer. Que tu es mignon, mon coeur, à vouloir ainsi attirer l'attention de maman.
Hop, ni une, ni deux, coupage d'ongles.
Lui: aïe aïe aïe (vous pensez bien que je l'ai torturé exprès, pour me venger de la bise de cheval qu'il venait de me faire)(je lui ai refait le remake de Syriana, où George souffre le martyre, c'est horrible, pas pu regarder en entier)
Moi: attends, bouge pas, je vais chercher les tenailles.
Lui: tena' tena' tena'
Rho il ne sait pas ce que sont des tenailles, pauvre enfant.

Peu après, j'ai tenté la mission ultime: accrocher un cadre. Call me MacGyver, my friends. Mais oui, faut de la suite dans les idées, même pour accrocher un cadre, avec un petit garçon qui vous arrache le marteau des mains, bien que j'avais pris la précaution de poser au milieu du salon l'aspirateur (ateu' ouééééé ateu') comme objet de distraction, tu parles Charles, rien n'y a fait. Comme je défendais mon marteau avec une férocité et un volonté incroyables, le pauvre enfant s'est rabattu sur la collection de tournevis de son père, afin de réparer 1/la télé 2/son camion de pompiers 3/le radio-réveil (c'est une honte de programmer cette chose sur chérie FM, il le sait).

Puis dernière lutte de la journée, la tentative de "fais la sieste, mon enfant" pour que ta mère puisse enfin avoir trois minutes de tranquillité dans la journée, si ce n'est évidemment pas trop demander. Comme je suis un peu greluche, très gentille comme précisé ci-dessus, voire un peu crédule voire carrément naïve, j'ai insisté pour qu'il se couche. Et qu'il reste couché. C'était Waterloo, les amis, la débâcle pure et simple, j'ai été mauvaise, mais mauvaise, ste tanche, j'ai honte si vous saviez. J'ai recouché la Bête -en vain- 788 fois pendant 1h30, j'ai dit 457 fois "recouche-toi", et 213 fois "bon tu dors maintenant ça suffit". La-men-table. Evidemment ça n'a servi à rien, j'ai perdu toute crédibilité, alors que si je l'avais laissé jouer avec ses voitures dans le salon, j'aurais eu une paix royale et j'aurais gardé ma dignité.

J'ai engendré mon opposé, du feu sur ma mollitude, de la tenacité sur ma mollesse, de la violence sur mon pacifisme. C'est pas du joli-joli tout ça.

Sans compter qu'il ne peut plus se balader sans deux ou trois bâtons, en clamant "bâton bâton" en les brandissant dangereusement, et ce avec une fierté incommensurable.
Je dis: un mec de plus sur Terre, ça ne va pas en s'arrangeant.

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