02 octobre 2007

edwige rufo

Les gens sont incroyables.
Ils croient toujours savoir mieux que toi ce qu'il faut pour tes propres rejetons. Et que vazy je te balance des conseils, avec des fausses idées pourries d'il y a cinquante ans que maintenant tu dis ça, même Marcel Rufo te rigole à la face. C'est dire.
Par exemple, l'autre jour, au mariage, j'avais Chonchon dans l'écharpe. C'était la teuf, on mangeait des pâtisseries top bueno, et comme j'avais mon bébé sur moi, j'ai coupé la file d'attente (call me Machiavel, en toute modestie bien sûr)(double part s'il vous plaît, pour mon enfant aussi il a faim des fois).
J'ai eu en deux minutes:
"Han mais Alix, ça va pas non de porter ton bébé comme ça toute la soirée, tu vas avoir mal au dos!". Ma réponse: "oui, mon but, c'est de le porter jusqu'à ce que la douleur m'écroulasse comme un camembert trop fait".
"Han mais Alix, il respire là ton bébé, on le voit MEME PAS!". Ma réponse: "Ben non hein, ça fait depuis le début de la soirée que je cherche à l'étouffer". Voyez la photo un peu ci-dessous, vous verrez effectivement que je cherche à achever mon enfant grâce à Christophe Willem.

Après c'est bizarre, plus personne n'est venu me parler de bébé, d'écharpe et de dos niqué.
Les gens, je ne suis pas folle, je sais ce que je fais. Oui ça paraît incroyable, mais c'est la vérité, et toute vérité est bonne à dire (Charles Ingalls, sors de mon clavier tout de suite). Alors quand je prends une décision, aussi simple qu'elle puisse paraître, en rapport avec mes enfants, on ferme sa boubouche deux secondes, voire même deux minutes c'est pas plus mal, et on fait fonctionner son petit cerveau en essayant de connecter quelques neurones. Et puis réchéflir, ça n'a jamais fait de mal à personne. Voilà, c'est fait? Réfléxchionne, extenchionne, hop hop gym neuronale tin tin rapatatam. Voilà, la connexion est faite? Tu me cadres bien, j'ai l'air d'une mère déficiente ou je ne sais plus comment notre séprident qualifie les parents maintenant? Non? Ton jugement est juste, je suis en pleine possession de mes moyens, alors je sais pas, va t'épiler les sourcils, par exemple, au lieu de me parler, ça servira à quelque chose au moins, je peux te le dire.

Autre exemple qui n'a rien à voir avec l'écharpe, puisqu'apparemment c'est un sujet de polémique interminable.

Je me promène avec Chonchon, retour trajet école-maison, mit la poussette, qu'on se demande à quoi elle sert celle-là des fois (ah si je m'en sers comme une camisole pour bébé récalcitrant, c'est vrai, j'eusse oublié). Chonchon, c'est trop le rebelle, et pour sa mère la croix la bannière pour lui donner la main sans qu'il se sente persécuté et en profite pour attendrir le monde en se laissant traîner sur le sol gadouilleux. Alors je lui laisse des petits moments de plaisir, il peut gambader sur le trottoir, embrasser les arbres de l'avenue, monter sur tous les petits murets, ce genre de choses terriblement excitantes pour un enfant de 21 mois et à max relouses pour sa mère qui a envie que d'une seule chose: prendre son petit-déjeuner (ou déjeuner, ça dépendasse de l'heure qu'il est). Mais quand il s'agit de traverser la route, ou de franchir le passage à niveau, faut pas diconner, je reprends mes rênes de SiouperMum. Là, en l'occurence, je le portais DE FORCE, car il voulait marcher, mais qu'il marche comme un alcoolique, ça aussi j'avais oublié de vous dire. Arrivée au bout du passage, je le repose, et lui fait genre marche arrière. Genre! Je réussis à le retenir par le bras.

C'est à ce moment là qu'une nana, à peu près mon âge, me dit:
"AAAAATTATION LE TRAIN!", en essayant de retenir Chonchon déjà arrimé à ma poignée ferme.
Mais c'est qu'elle me ferait flipper ste malade, les barrières ne sont pas fermées, spice de dingo! Rho mais faut pas être bien pour faire peur aux gens comme ça.
Et là, l'autre me montre la poussette (vide) et me dit:
"Mais il serait mieux là-dedans quand même!"
Je sais pas, mais une sorte de fusion nucléaire s'est produite dans mon for intérieur. Et je lui réponds: "Mais vous savez je sais ce qu'il faut faire, je suis sa MERE"(limite je crie)
L'autre se retourne et me dit: "nan mais c'est dangereux les trains, ils passent et puis rhooo je voulais pas dire ça au fait hein"
Moi (qui percute pas trop parce que vu comment elle m'agace, là, à se prendre pour Edwige Antier en plein milieu de la rue): "Je m'en occupe, je suis sa mère".

J'ai été trop bête.
Répartie: nullache. J'aurais du lui dire qu'effectivement, quand on a rien à dire, on se tait. Et que non, mon fils n'était pas en danger, puisque le train était à environ treize minutes de l'endroit où on marchait, et que la probabilité pour qu'il fauche Chonchon était égale à zéro.

Nan mais ptête qu'à force de pratiquer les répliques face aux remarques débiles, j'aurais enfin le mot de la fin. Un jour. Mon fils aura 18 ans si ça se trouve, à ce moment là, mais je l'aurais, un jour, la mémère relouse. Qu'est ce qu'elle va prendre celle-là, elle va pas comprendre.

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