12 mai 2005

coussin d'air

Ce matin, c'est toute guillerette (et la tête dans le fondement) que je me dirigeasse vers l'école en compagnie de mes deux coquines. Il fait beau quoiqu'un peu froid, ça me chatouille les orteils, et puis on croise toujours le voisin en vélo, qui n'oublie jamais son petit bonjour bonne journée. Bref, ça allait. J'arrive à l'école, ma Nounette se prépare (enlève ses chaussures pour mettre ses chaussons, on ne sait jamais, les enfants risqueraient de salir cette école). Là à côté de moi, une discussion m'attise le cerveau, m'escagasse les esgourdes, me titille la langue.
Le lundi de pentecôte, soit disant le cadeau de l'année pour les vieux.
Gn.
Au départ, je ne dis rien, j'écoute.

Oui, alors mon fils ne viendra pas lundi, car on part à une communion (gloups). Bon ça encore. L'instit surenchérit: ah ben dites donc, ce lundi de pentecôte, il n'a pas beaucoup de succès. Alors l'autre là, qui commence à déblatérer son discours pro-hu-aime-pet, brr, frisson, frisson. Moi: "oh franchement, cet argent n'ira jamais aux vieux hein, faut pas se leurrer non plus". Elle commence à m'agresser la foufiasse, en me hurlant à la goule que de toute manière, c'était mieux de donner une journée comme ça, que quand on serait vieux on sera contents (elle a bien 10 ans de plus que moi, je précise), et que ça éviterait une taxe supplémentaire. J'ai juste pu glisser"il y a d'autres moyens d'aider les vieux" sans avoir le loisir de développer, qu'elle m'assaillait de sigles RDS CSG blablabla. Bien sûr, on pense toujours au côté financier mais bon, l'idée de créer des emplois pour s'occuper des vieux, développer un service de proximité, créer des structures adaptées, des points de rencontre, et j'en passe, ouh là là, le truc affreux. Et puis on en paie aussi des impôts, grosse tanche. Apparemment, elle ne pense qu'à son petit cas personnel, pas aux gens qui triment toute l'année et qui considèrent qu'un jour férié est un acquis.

Pourquoi ai-je ouvert ma grande bouche?

Ptêtre que je suis trop idéaliste.
Mais en tout cas, ça m'a bien énervée.

Ceci dit, je me suis trouvée très courageuse, car étant donné mon flux d'hormones, ça aurait pu être les grandes eaux, tellement j'aime qu'on m'agresse.

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