27 juin 2006

et en direct du canapé

Chez moi, j'ai un spécimen unique de Pierrus Richardus nononononon j'aime pas le foot mais je regarde quand même parce que c'est la coupe du monde. S'en suivent alors des commentaires dignes d'un professionnel. Bref, tout pour passer un grand moment.
D'abord, les types qui commentent les matchs sur téhéfouane ne savent pas y faire du TOUT. C'est chiant, mais chiant d'une force! On se croirait à l'enterrement du pape en live. "Et oui Machin qui passe à Bidule, ah ben non il a raté c'est Chose qui a récupéré la balle gnagnagna" le tout sur un ton monocorde. Ils ont toujours trois minutes de retard par rapport à l'action, inventent les propos que pourraient éventuellement par hasard tenir l'arbitre ou les joueurs. Le tout avec deux de tension. Soporifique. Vu qu'ils prétendent s'y connaitre en foute, on les a mis là, mais punaise, on s'emmerde. Déjà à la base bof, mais quand on n'a pas envie de regarder (écouter), c'est de la torture mentale.

Heureusement que j'ai chez moi le Pierrus Richardus commentatum..

Jamais je ne l'ai vu rentrer si vite du boulot, limite il est là pour le coup d'envoi du match de 17h. Il ne le regarde que d'un oeil, car il faut s'occuper un peu du Chonchonnus Maximus.
Une fois tout ce petit monde couché, hop un hot dog au fromage et au knackies et ensuite, soirée foote trop de la balle ouéééé.
21 heures.
Coup d'envoi Suisse-Ukraine.
La télé se situe à environ douze centimètres de mon fessier imposant, et je joue sur jeux.fr à plein de petits jeux bien sympatoches, mais mon oreille est tout de même sensible aux conneries interplanètaires de Christian JeanPierre ( et oui mesdames et messieurs, j'ai attendu le générique de fin pour lire le nom de ce fabuleux journaliste commentationneur de mes deux, qui en plus a piqué le prénom de Foucaud pour s'en faire un nom, mais personne lui a dit que ça ne marchait pas comme ça). En effet, il ne parle pas de "stratégie" de jeu mais de "philosophie" ukrainienne, ce qui est certes une conception intéressante, mais il n'en demeure pas moins que si ces joueurs de foute on une quelconque philosophie (si ce n'est celle de viser la lune, ça leur fait pas peur), alors moi je suis la réincarnation de la Vierge. Si si.

Heureusement, le Pierrus y va de sa petite note personnelle et donne un petit nom à tous les joueurs. Il y a Pat Cash, le grand ukrainien blond à l'élastique dans les cheveux. Georges Beller, l'affreux suisse frisé. Le néanderthal, un suisse au crâne oblique. Et aussi ses petits commentaires techniques genre je m'y connais: "han il a tiré sur la barre transversale, et même qu'il n'y avait pas hors-jeu" ou " le jeu des ukrainiens est réputé pour être lent, ils le montrent bien là hein". Hum. Des fois, il en a marre tout seul sur le canapé devant une bande de laids en shorts, alors il m'interpelle: "oh regarde cuilà, si je le vois encore une fois ce type, argh, sa tête de noeud, c'est insupportable, rien que pour ça je voudrais que les suisses perdent pour ne plus jamais le revoir, il m'énerve avec sa tonsure là et sa tronche beurk", ce qui est fort passionnant, vous en conviendrez (lui)(oui c'est lui le beau mâle en question). J'ai franchement cru que j'allais à un moment pouvoir éteindre la télé après qu'il se soit endormi. Mais non, il a tenu jusqu'au bout.

Et il s'enquiquine Pierre, il va se chercher une glace. Il va prendre sa douche. Et non, toujours pas de buts. Vu qu'il n'y a aucune action apparemment, il s'active intérieurement les neurones. Et que ça grince, tous les piti engrenages de son cerveau se mettent en place afin de sortir la première vanne de la soirée. Are you ready?

- En même temps, faut les comprendre, les pauvres, ils jouent en altitude, c'est pas si facile aussi!
- Gn? De l'altitude? En Allemagne?
- Ben ui, dans les hauts de Cologne.

Ahahahaha. Pour une fois, je ris, il est tout ravi (parce que les jeux de mots à deux balles, je suis abonnée permanente, j'y ai droit tous les jours à toutes les sauces).

Et un deuxième dans la foulée.

- Ah j'ai entendu dire que le gardien suisse était une vraie passoire, il laisse tout passer.
- C'est normal, il a sûrement grandi dans la région de Gruyère, ce suisse-là.

Applause, please.
Pierre Richard vous fera apprécier un match de foute, peut-être, mais les commentaires des journalistes, jamais. Ils n'ont pas une seule fois relevé le niveau de tout le match. Tout ce qu'ils disaient était profondément débile, crétin et sans intérêt. Et pourtant, il fallait vraiment avoir envie pour regarder Suisse-Ukraine.



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