21 juin 2006

rien que la vérité II

suite du post précédent



Je profite de la pause pour appeler la maison, rassurer tout le monde et leur dire que ça va. D'ailleurs, 75% des gens téléphonaient, faut dire que c'est une situation stressante, très formelle, très protocolaire, très impressionnante. Surtout pour des personnes qui n'y connaissent rien en ce qui concerne le fonctionnemement de la justice. Une dame vient me dire que mon bébé est très beau et très très sage.
Retour dans la salle. Monsieur chonchon réussit à passer sept minutes dans la poussette sans bouger, puis il se remet à son activité préférée: l'agitation tout azimut. La cour arrive et le président de la session fait part aux gens des dispenses éventuelles. Beaucoup sont dispensés partiellement, mais nous ne sommes que deux à obtenir la dispense totale (une vieille dame et moi). Je retiens le soupir de soulagement.
Mon bébé commence à en avoir assez de tout ça et se tortille dans tous les sens. Il essaie d'attrapper le pull de la dame de devant, elle lui caresse les mains, mais au bout d'un moment, connaissant le personnage, j'ai peur qu'il lui gerbouille dessus et que la dame soit obligée de siéger avec une odeur de vomi incrusté, alors je le reprends. Je l'allonge sur le banc et il bavouille sur mon porte-monnaie. Ensuite il tripote mes clés et les agite dans tous les sens. Il couine un peu.
Une madame vient témoigner de son expérience, c'est très intéressant mais j'ai un peu décroché, c'est dur d'arriver à maintenir un bébé survolté et de se concentrer, surtout que je n'ai rien mangé depuis la veille et que j'ai très faim. Je mangerai bien une pizza ou même un gros sandwich plein de gras, voire des sushis, il faut un début à tout. Le juge vient nous parler du rôle de juré, de ses fonctions, tout ça. Le monsieur est charismatique et impressionnant, on sent qu'il est très pro mais en même temps super humain. Il parle de dossiers affreux, j'ai les poils qui se hérissent, je n'ai qu'une seule hâte, que tout cela se termine, je veux rentrer chez moi.

Après cela, l'avocat général parle de sa fonction à lui, je ne savais même pas qu'il existait, et en plus il fait plein d'allusions à la nullité de la france en foot, ce qui fait bien rigoler tout le monde. Il est très gentil et profondément sympatique. Peut-être que c'est fait exprès, j'en sais rien. Pour tout vous dire, j'ai surtout l'impression que faut pas les faire chier tous ces gens-là, que tant que tout va, c'est bien, mais que dans leur métier, ils doivent être rigoureux et droits.

Enfin, un avocat habitué vient nous parler. Son nom me fait beaucoup rire, sans doute parce que je suis affamée. Mon chonchon n'en peut plus alors je me suis levée et je fais les cent pas dans un mouchoir de poche. L'avocat fait vraiment avocat dans sa façon de parler, et même sans le connaître, en le voyant parler, j'aurais direct parié qu'il était avocat. Il explique le rôle d'un avocat de partie civile et de défense, je trouve ça très intéressant, ça fait réfléchir sur pas mal de choses. Notamment sur le fait que lorsqu'il défend un gars qui a commis un meu*rtre par exemple, il ne défend pas le crime, qui est indéfendable, mais la personne qui l'a commis et qui mérite quon l'écoute. Philosophiquement, pour le coup, je trouve ça vraiment intéressant.

Chonchon, lui, s'en fout et pète le boulard. Je le mets dans la poussette, dans les bras il ne tient plus. Ils parlent de passer un film, mais ça ne fonctionne pas. Il faut dire qu'ils ont des super écrans géants mais ont juste une cassette vhs toute fichue. On voit l'image mais la dame parle en javanais du XVIIIè, ce qui est incompréhensible.

Enfin, ils nous libèrent.

J'installe l'écharpe comme rideau occultant pour mon chonchon, je fais trois mètres et il s'endort. OUF. Une madame vient me dire qu'elle m'a trouvée héroïque de venir avec mon bébé, qu'il a été super sage en plus. Oué.

Je prends deux bus pour rentrer, après avoir dévalisé le macdo et le monop' (les mikado chocolat noisettes, c'est bon). Galère, oui, mais au moins je me régale hein.

Que c'est agréable de rentrer chez soi!
Surtout pour apprendre que ma Nounette a chopé un énorme coup de chaud à l'école, vu qu'elle a joué au soleil pendant je ne sais combien de temps. Elle a 39° de fièvre et vomit, quelle belle journée, oui, vraiment.




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