06 février 2007

j'étais là avant

Encore une fois, je me suis offusquée toute seule dans mon coin, parce que des fois je trouve les gens d'une connerie tellement affligeante qu'elle me dépasse, et pourtant, faut réussir à me doubler.
Hier, fin d'après-midi, j'emmène Mini chez le médecin, vu qu'elle se tape ENCORE une laryngite (environ sa 22è depuis ses huit mois, je resterai calme), qu'elle a par conséquent une toux caverneuse, ce qui n'est pas grave en soi, sauf quand ça ne passe pas -elle tousse sans interruption- et que ça l'empêche de dormir. Et nous aussi. D'habitude, je soigne par moi-même, je connais le topo: cortisone et totople(xil). Mais là, le stock de drogues étant épuisé, fallait bien qu'on se rendasse chez le doc afin qu'il prescrivasse ce qu'il faut.


J'emploie le subjonctif comme je le désire, et même si c'est un subjonctif inventé, je m'en tamponne le fessier avec du sérum physiologique. Après allez voir sur jeconjugue.com, c'est très pratique et en plus dedans, on trouve tous les verbes qui existent, même ceux en argot voire en patois local.

Bref.
On arrive dans la salle d'attente vers 17h30. Je précise que les consultations sont sensées commencer à 17h30, mais quand on arrive, la salle est surblindée, et beh, ça commence bien. Avant nous, deux mères avec leurs enfants ado, une dame d'environ 55 ans, un monsieur assez âgé et une maman avec son bébé qui devait avoir approximativement l'âge de mon Chonchon. Ce bébé était fatigué, chouinait, pleurnichait, ne savait pas ce qu'il voulait, sa maman essayait de le contenir comme elle pouvait, mais ayant un modèle du même genre, j'ai compati grandement.

Et pourtant...
C'est à croire que les gens oublient d'être intelligents. Ne serait-ce que l'intelligence du coeur, messieurs dames. Trois personnes sont passées (les deux mère d'ados et la dame), mais personne n'a donné son tour à la maman avec le bébé. C'est moi qui suis trop sensible? Je n'ai pas compris pourquoi, mais moi, même avec ma fille qui crachait ses poumons, j'aurais fait passer le bébé avant. Il était tard, sa maman était malade et toussait, le bébé était fiévreux et épuisé, c'était évident qu'il fallait les laisser passer. Après, j'ai essayé de comprendre. Mais je crois qu'il n'y a rien à comprendre. C'est triste, je trouve. Et ça me rappelle ma mère, il y a vingt-cinq ans, enceinte de huit mois de ma soeur, qui arrive dans la salle d'attente avec une crise d'asthme impressionnante. Croyez-vous que les gens lui auraient laissé la priorité? Non. Ils étaient bien trop flippés qu'elle accouche là, maintenant, devant eux. Ceci dit, le médecin non plus n'a rien dit.

Dans une salle d'attente, la mentalité c'est: quand c'est mon tour, c'est mon tour. Ben quoi, je suis arrivé avant! Et basta. Plus de coeur, non non non, le coeur s'est enfermé derrière des murailles grises dès qu'il a passé la porte. Chacun pour soi, c'est tellement mieux.

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