22 mars 2007

y'a d'la rumba dans l'air

En ce moment, il y a un truc qui m'agace particulièrement. Je ne vais jetter la pierre à personne, je pense que je suis la première à avoir des a-prioris sur les gens, et au bout du compte, parfois, souvent, mais pas toujours je m'aperçois que finalement, je me suis trompée. Il n'y a que les imbéciles..., comme on dit. Et puis les choses évoluent, les gens changent aussi, on ne reste pas figé dans un même état d'esprit toute sa vie. C'est une évidence. En plus, en ce moment, je lis Alexandra David-Néel, et je me dis, han comment c'est possible d'être aussi courageuse, comment c'est possible d'avoir une telle passion au point d'affronter les interdits, comment c'est possible d'avoir une vie pareille, tellement blindée qu'on ne peut rien rajouter? Bref, je suis en admiration devant cette femme, mais je m'éloigne du sujet.

J'ai pu constater par des faits précis que la société a méga tendance à mettre les gens comme dans des moules à muffins. Et ça commence super jeune. Je me rends compte à quel point déposer des petits enfants dans des petites cases est facile. On dira d'untel qu'il est lent, alors qu'il est juste rêveur et qu'il profite de la vie. On dira d'un autre qu'il est violent, alors que non en fait, juste il s'exprime comme ça, ce n'est pas de la violence mais juste un trait de caractère. Et une fois chose faite, on enfonce bien le clou profondément. Quand tout est normal, tout conforme, c'est bien, on acquiesce, genre la lissitude de la laïfe, c'est trop le plus mieux. Tu diverges un peu de ce qu'on t'a prévu comme droit chemin, parce que les autres, ça sait évidemment beaucoup mieux que toi ce qu'il te faut. A commencer par le mariage à l'église et le baptême de tes enfants. Mais encore une fois, je m'éloigne.

En fait, il y a deux sortes de divergences. Dans la vie, il arrive que tu doives changer de voie. Soit parce que le chemin qu'on t'a choisi ne te convient pas, soit parce que effectivement, la façon dont évoluent les choses n'est pas bénéfique et qu'il faut changer d'aiguillage. La divergence vitale est en fait le chemin que tu empruntes, une sorte de raccourci vers le bonheur. Et la divergence involontaire, celle qu'on corrige, celle qui est un peu obligatoire pour que tu te sentes bien, pour toi, ta place dans la société, et rapport au propre regard que tu poses sur toi-même.

Je sais que le mot "divergence" est un peu fort, je ne voulais pas employer un autre mot en fait, non pas en rapport avec mes douze mots de vocabulaire, mais surtout parce que je n'aimais pas les autres. C'est mon blog aussi, et si j'ai envie de dire des couneries plus grosses que moi et de m'emmêler grave les pinceaux, voir faire douze milliards de fautes d'accords et quinze d'orthographe, tant pis pour moi, plus personne ne viendra ici, et puis voilà.

Tout ça parce que j'ai toujours l'impression qu'on en rajoute vingt couches sur Mini. J'ai un instinct extrêmement protecteur, et en ce qui la concerne, c'est encore plus exacerbé. J'ai parfois raison, parfois tort d'agir de la sorte, c'est vrai. C'est pour ça aussi que j'ai pondu les deux paragraphes au-dessus, vous n'êtes pas obligés de les lire, ptêtre que je vais les mettre en italique.
Mini a longtemps eu un retard de croissance, mixé avec un espèce de retard psycho-affectif-moteur. Je n'en parle pas beaucoup, sans doute l'effet carapace. Ceci dit, j'ai toujours pensé qu'elle était spéciale, qu'elle avait un tit truc au-delà de la sensibilité humaine, mais c'est une autre affaire. Elle s'est assise tard, a su se retourner tard, a marché tard, a parlé tard. Rapport à la norme, en même temps, mais la norme existe rapport aux statistiques aussi, quelque part. Bref. Elle a en partie comblé ce retard. On l'aide beaucoup, aussi. Elle sait faire plein de choses, est douée en dessin je trouve (comparée à sa mère qui est une vraie tanche), est plutôt créative en général, a un sacré caractère aussi. Mais subsiste une difficulté. Et pas des moindres. Le langage. Alors elle va chez l'orthophoniste, ça s'améliore doucement -j'ai mis deux jours à comprendre ce qu'était un cahifite, quand même-, j'ai confiance.
Elle sait qu'elle a cette difficulté. Nous, ses parents, le savons aussi.
Elle a vu à l'école la puéricultrice, dans le cadre des visites des 4 ans. J'en ai parlé avec la dame, qui a établi un bilan, dont on connaissait parfaitement le résultat. On le sait. On fait tout pour que ça s'améliore.
Alors pourquoi reçoit-on une convocation par le médecin de la PMI à l'école, justement en rapport à ce bilan, à cette difficulté qu'elle franchit doucement mais sûrement? Pourquoi lui enfoncer la tête sous l'eau à nouveau? Elle le sait, elle connait sa difficulté. Et surtout, pourquoi seulement deux mois après le premier bilan?

Je cite le courrier: "Cette visite a pour but, à l'aide d'un entretien et d'un examen approfondi, de mieux comprendre les besoins de santé de votre enfant et leurs incidences sur son intégration au sein de l'école, ainsi que d'envisager une orientation médicale si nécessaire."

A moi, ça m'a foutu les jetons. Pourquoi tant de violence? Bon, c'est un courrier-type, d'accord. J'ai mis au point certaines choses au téléphone, mais quand même. Je trouve cette visite inutile, et je ne peux rien faire pour la refuser. C'est comme ça, elle a une rééducation à faire, hop tout de suite le protocole à balles deux.

Comment ça me vénère. Va falloir que je reste calme. Et zen, surtout.



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