17 mai 2007

le mercredi, jour des enfants

La sagesse populaire dit bien "à chaque jour suffit sa peine".
Tu m'étonnes.
Sauf qu'avant-hier, j'avais l'impression d'avoir vécu le pire mardi du monde. Maintenant je sais qu'il existe aussi le plus nul des mercredis. Hier, donc.
J'ai commencé par courir, contre mon gré soyez-en sûrs, et ce toute la matinée pour emmener Mini à son atelier Terre. Que pendant qu'elle s'éclate à tripatouiller (voire bouffer, mais c'est une autre affaire) la terre, j'attends dans le hall avec Nounette et Chonchon, bah oui, il pleut dehors, c'est la cata. Mon fils est au top de la chonchonitude d'ailleurs. On ne serait pas moins enquiquiné à sa place, avec la tronche qu'il se tape. Je ne le reconnais pas, mon fils. C'est une douleur à lui tout seul et ça me déchire le coeur, croyez-moi. Non seulement il a le teint jaunâtre, mais en plus, il se retape son prurigo, mais je vais trop vite dans l'intrigue. Avec 38° de moyenne et le nez qui coule dégueu. On rentre, on déjeune, je couche Chonchon.

Réveillé à 14h45 avec le nez crabouillé (on le savait déjà), qui coule, mit oedème sur l'oeil droit, vlà que mon petit Quasimodo chouinasse à qui mieux-mieux. Quand même, ça m'embête de le laisser comme ça, je ne comprends pas cet oedème, sans doute parce qu'ai oublié mon cerveau quelque part, impossible de dire où. Ben ui, je le saurais, ptêtre que j'irai le chercher. Or, non. J'appelle le doc, je tombe sur sa remplaçante qui me dit de venir avant 16 heures. Muy bien. Il est 15h25. Arf.
J'embarque la marmaille, hop, en route pour l'aventure.
Sauf que.
Mini, à qui j'ai demandé pendant dix bonnes minutes de se préparer, hurle à la mort:

"JE VEUX MON GILET JE VEUX MON GILET
"

Insupportable. Je continue mon chemin, sans m'énerver ni rien. Mais entendre ainsi beugler, c'est comme qui dirait gênant pour les oreilles. Je m'arrête donc et lui dit: bon écoute, va le chercher ton gilet. (Elle y va) Et n'oublie pas de te faire écraser par une voiture hein. Comme ça, Maman n'aura plus de Mini, c'est triste ça.
Re hurlements.
La gamine nous poursuit en criant "je veux ma maaaaaaman" qui se transforme vite en "je veux mon giiiiiilet" à environ 200 000 décibels. Toute la ville est au courant que je prive ma fille de gilet. Je suis une mère monstrueuse.
Deux cents mètres plus loin, elle continue de crier. Je m'arrête encore une fois. Je rappelle que j'ai Chonchon de Quasimodo avec moi, et Nounette aussi, qui n'en loupe pas une. Je pose Mini sur un muret et lui dit: reste là à crier. Je viendrais te chercher tout à l'heure, si t'es encore là.
Cris stridents en courant.
Je suis maudite.
Finalement, elle braillera jusqu'à ce qu'on arrive dans la salle d'attente.
Je balance à la cantonnade: Bonjour! Désolée d'importuner votre attente! (ton jovial)
Mini continue de réclamer son pauvre gilet abandonné sur le porte-manteaux à la maison. Nan mais vous comprenez ce qu'elle a pu ressentir? Pauvre gilet, sérieux!
J'en ai marre qu'elle gêne les gens, et je la met sur le palier en lui disant: bon maintenant ça suffit. Tu restes ici sur le paillasson, tu pourras rentrer quand tu seras calmée. Je ferme la porte. Elle hurle de plus belle. Tu m'ETONNES. Il fait NOIR foncé sur le palier. Han la mère indigne.Bouhouhou, balancez la à la ddass, cruelle bonne femme sans coeur.
Il est 16 heures, on s'installe dans la salle d'attente.
Comprenez mon horreur quand je vois quatre personnes avant moi, qui me regardent comme si j'étais une bête féroce.
LALALALALA. Tout va bien.
Au début, ça roule. L'attente se passe dans la convivialité. Chonchon est vraiment fidèle à son nom, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis obligée de le promener en lui chantant les petits poissons dans l'eau, ou petite poule noire. Les filles regardent des livres.
Encore deux personnes. Deux mémères qui jacassent sur leurs séances de kiné respectives. Les filles sont devenues intenables. Elles crient en courant, en se jettant sur les chaises. Elles prennent des anneaux de jouet pour bébé et les font parler de manière sonore genre:"ahahaha moi je suis la maman, je suis groooooosse et toi tu es le bébé tu est petiiiiit". Super programme.
Chonchon se met à pleurer de manière constante. Néné time. Pour une fois que je ne mets pas de soutif d'allaitement, je me retrouve quasi à pwal. Pendant ce temps, les filles en profitent pour ricaner en faisant des glissades sur le parquet. Je ne peux pas crier. Je ne peux rien faire, sauf sortir.
J'avoue que ça m'a traversé l'esprit.
C'est avec un soulagement énorme que je vois arriver Pierre Richard. Je lui dis laconiquement:

"Prends-les. Sors. Vite"

Après, c'est rapidement notre tour.
Chonchon a donc une hépatite + une rhinopharyngite fébrile + un prurigo qui gratte à donf. Il est défiguré avec son bobo sur le pif, son oedème sur l'oeil, ses multiples boutons et son nez dégoulinant immondasse.

C'est pas tout ça, mais j'ai rendez-vous chez la dermato, juste après. Faut bien soigner sa verrue, ma bonne dame.

I want to sleep forever, là maintenant.

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