07 août 2007

souris, tanche, manche et compagnie

La plus mauvaise petite souris du monde, c'est moi. Oui, moi-même, enchantée.

Deux incisives microscopiques à aller chercher discrètement sous l'oreiller de sa petite fille, faut croire que c'est mission impossible pour la femme aux doigts boudinés et à l'extrême gaucherie.

J'ai honte quand même.

La première fois, elle s'est relevée et m'a dit: "mais maman, qu'est ce que tu fais là?"
Euh ben, ai-je répondu, super convaincante.
La loose intégrale. Heureusement, la pénombre a joué en ma faveur et n'a pas dévoilé la mine déconfite de la fille qui s'est fait prendre la main dans le sac.
Le lendemain, j'ai pris cet accès de lucidité pour du somnambulisme, genre elle ne se souvient de rien (c'est vrai). Je l'avais échappée belle.

Chat échaudé craint l'eau froide, dit-on.
Mouais, tu parles.
Cette nuit, le retour de la vengeance de la nullité des doigts, qui n'ont pas obéi au centre nerveux, c'est une évidence. Comment c'est possible de craindre à ce point, je me le demande bien. Je crois que je ne m'étais pas sentie aussi nulle depuis que j'avais fait perdre ma classe aux jeux d'athlétisme en sixième.

Je rentre dans la chambre. La poignée de porte grince comme dans un mauvais film d'horreur. Il est minuit, ou une heure du matin. Merdeuh, on devrait changer cette poignée, et ce depuis 1897, la poisse. Maintenant ça suffit, poignée pourrie, on arrête de couiner là tout de suite. Je rentre. Mini fait un triple salto dans son lit, et ce en dormant. Je m'approche du lit. Nounette me regarde et dit: "han mais maman, qu'est ce qui se passe?"
Un vague sentiment de déjà-vu m'envahit.
Je réponds, avec un sens de l'à-propos excellentissime:"mais comment ça se fait que tu ne dormes pas?"
Pa-thé-tique.
Elle se rendort illico presto.
Je ressors de la chambre.

J'attends dix minutes.
Je rentre dans la chambre, et me penche sur le lit de mini (à ras le sol, pauvre enfant) et je la recouche dans le bon sens. Nan paske avec ses acrobaties de tout à l'heure, elle est maintenant à la perpendiculaire de l'oreiller.
Pierre Richard croit bon de se mêler de l'affaire, et ce avec son tact et sa discrétion légendaires.
Je l'expédie fissa dans le salon, mais il est fou lui hein, déjà que je m'y prends comme une tanche, mais en plus il nous met les pieds dans le plat, et pas qu'un peu. Bon il a quand même réussi à prendre la minuscule incisive (en la comparant poétiquement avec une miette de pain).

Finalement, je réussis à mettre le jouet -une toute petite boite contenant un enfant playmobil qui se lave les dents avec une brosse à dents aussi longue que son avant-bras- sous l'oreiller.

Hop, on se remet le film.
Lalalala on regarde.
Soudain, la porte de la chambre des filles s'ouvre. Oh ça fait bien une demi-heure que le jouet est posé. Nounette sort de la chambre.
Elle braille dans le salon "MAMAN PAPA VOUS AVEZ VU CE QUE J'AI EU SOUS MON OREILLER?"
Moi:"euh non, c'est quoi et qui l'a mis là?" (remarquez la force et l'intelligence de la réplique)
Elle: "C'est un enfant playmobil que la petite souris m'a apporté!!"
Moi: "RETOURNE TE COUCHER TOUT DE SUITE"

Je suis une misérable et une nullissime, c'est un fait.
On fait une bonne paire de manches, avec Pierre Richard. C'est fabuleux.

Ce matin, elle était juste contente que la petite souris soit passée, et aucun souvenir du passage de ses parents goliots dans la chambre.

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