13 septembre 2007

no perfectitude inside

Il y a des jours comme ça, où rien ne va comme on voudrait, que même tes enfants à toi se liguent contre tout, que limite tu vas en jeter la moitié sur le palier au risque d'effrayer la collégiale de mamies de l'escalier. Il faut savoir que j'ai présentement ce qui ressemble à une bronchite, voix mutante, toux que je m'abstiendrais de décrire, teint pâle et cerveau se situant derrière des volutes résultant du mélange entre mon inhalation à l'eucalyptus et du grog préparé par angel avec le kirsch immonde de la voisine du dessous. J'ai également eu l'oeil dans le vague, mais ça j'ai arrêté quand je me suis aperçue que mon petit dernier essayait de dessiner au véléda sur les robes d'enfants d'honneur de ses soeurs.

C'est mercredi, jour des enfants, je suis de sombre humeur, voire d'humeur de iench comme on dit communément. La joie et l'allégresse sont pourtant sensées illuminer mon statut de mère de famille nombreuse. Mais en fait non, pas du tout. Pourquoi, me demandez vous. Bah tout d'abord, vous devez le savoir, je suis quelqu'un de profondément sinistre. Je déteste rire, ça ne m'amuse pas, surtout les mercredis 12 septembre. Surtout.

Première mission du jour: aller me ruiner en fringues pour les gamins chez hache&aime. Alors que moi, je suis habillée comme je l'étais en 1912, tout simplement parce que je ne grandis plus, je ne suis pas non plus en phase d'expansion, enfin je l'espère. Que ça y va le futal qui tombe, le t-shirt usé jusqu'à la moëlle (je sais qu'un t shirt n'a pas de moëlle mais j'ai quand même le droit de le dire), la tong millésime 2005 que limite je marche direct par terre tellement la semelle s'est affinée (elle). Eux non, ils grandissent, font exprès, faut que je leur rachète des zabits tout le temps, que ma carte bleue me dit:"assez assez", mais que non c'est jamais assez. On part bras d'ssus bras d'ssous avec QUATRE gosses pour DEUX adultes (on s'est débrouillées pour en laisser deux, ouh là ce qu'on est intelligentes, on emmène les plus relous dis donc). Trajet en train ok, on a même rencontré une fille sympa, ce qui arrive rarement, parce que je peux vous dire que c'est la seule qui m'ait proposé de m'aider à monter/descendre ces pu**** d'escaliers avec la poussette. Ce que les gens peuvent être serviables, j'en ai vu passer une bonne dizaine, que j'avais envie de tartignoler grave à me regarder sans rien faire, c'est quand même incroyable.
Arrivée au magasin, Chonchon a envie de sortir de la poussette au bout de genre douze minutes, qu'il se met à se planquer dans les rayons, ou dans la vitrine (plus tard, il adoptera une technique de repérage quasi animal, l'odeur se répandant à trois mètres autour de lui étant irrespirable). Je ne peux pas choisir un t-shirt sans qu'il se carapate à l'autre bout, hop hop, perds ta graisse et le peu de voix qu'il te reste, mémère.
Finalement, j'y arrive, je n'ai toujours pas PETIT-DEJEUNE, ste loose. Trajet du retour, je m'offre un sandwich triple, qui sera bouffé aux deux-tiers par mes rejetons, qui visent à m'affamer, je pense.
Rentrage à la maison, coucher de Chonchon pour la sieste (je lui ai juste donné une compote en complément du sandwich qu'il m'a extorqué, qu'il a par vengeance étalé sur son pantalon, mixé avec un vieux gatal petit-déjeuner qu'il avait préalablement émietté).

Je me pose ENFIN devant l'ordi, je vaque à mes occupations, genre je suis tranquille, qu'il est déjà l'heure de partir pour la séance orthophonie de Mini.

Et là, j'avoue, j'ai eu un moment d'absence. L'énervement m'est subitement monté à la tête pour trois playmobils, quand j'y repense, j'ai envie de m'auto-étouffer avec tous les coussins du canapé (surtout celui où y'a de la sauce tomate dessus, pour me punir). C'est l'heure de partir moins dix minutes, Chonchon dort encore, les filles ont étalé playmobils et tous les autres jouets de leur chambre tiens aussi, par terre, sur le parquet. Le bazar, des fois, ça me rend toute cheulou, je perds le contrôle et je me mets à brailler des trucs qui dépassent ma pensée :"Rhaaaa mais vous êtes pénibles, je vais prendre TOUS les playmobils et les mettre à la cave". Chose que je ne fais pas car je suis une grosse flemmasse, et puis une chambre sans playmobils, ça craint grave. J'étais toute rouge à courir après Mini qui m'opposait une résistance passive en disant:"pas ranger c'est nul de ranger". Tiens donc. J'étais énervée, on aurait dit une hystérique psychopathe polymorphe, en plus j'avais mangé du yaourt mamie nova chocolat et éclats de coco (super bon de chez super bon), et il m'en restait un peu aux commissures. Oh je dis ça parce que ça devait me donner un air de goliote limite asile psychiatrique d'urgence quand même.

Alors j'ai expédié Nounette traumatisée par sa mère bondissante avec angel, allez hop, et j'ai emmené Mini plus Chonchon -réveillé par les cris, forcément bouhouh- au pas de course chez l'orthophoniste, tout en faisant une morale débile à Mini sur les playmobils (super profond, je ne rentre pas dans les détails). Je suis arrivée là-bas respirant comme une baleine en fin de vie, et je peux vous assurer que de parler normalement à un adulte après ça, c'est super balèse.

Ah là je vous rassure, tout va bien, c'était passager, maintenant je ne me laisserai plus avoir par des playmobils, je savais bien qu'ils allaient un jour ou l'autre se retourner contre moi. Et qui c'est qui a eu l'air crétin, hum? Evidemment, pas eux. Evidemment.

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