11 octobre 2007

et pan !

C'est bien la piscine municipale. Mis à part le fait qu'on puisse mater à loisir tous les petits cucus qui passent (et les gros aussi me fait-on dire, mais ce sont surtout les bien comme il faut qui m'intéressent, je suis une radicale du U), nager, ce qui arrive parfois quand on veut se défouler les jambes qui restent près de la sortie d'air dans le bassin, genre jacuzzi -mais si ahr que bien sûr-, on peut faire aussi des rencontres désagréables. Surtout si on n'a pas pris des précautions élémentaires.
Cette chère piscine municipale, qui va avoir de mes nouvelles si ça continue, car avec ses normes d'hygiène situées bien en deçà des quotas nationaux (c'est très en vogue de parler de quotas, notre séprident n'a que ça à la bouche et croit que ses sourires gingivo-anau*x vont lui permettre de balancer des couneries plus hautes que ses talonnettes en toute impunité), on chope des trucs cheulous dans les pédiluves. Par exemple, des verrues. Oh, je sais que ce mot est d'une beurkitude extrême, et d'ailleurs, si je puis me permettre, le mot est quand même largement moins immonde que la chose en elle-même.

Nounette en a chopé une. Hop séance piscine trop l'éclate au moins de juin, avec l'école. Tralalali tralalalère, elle revient avec un truc au pied qu'on prend naïvement pour un machin glauque super rare. Et les parents paniqués que nous sommes, on a attendu que ça disparaisse comme de par la magie super trop extra puissante. En fait, ça ressemblait à une excroissance du pied, trop moche, et nous restions peinards comme au bon vieux temps dans notre jeunesse.

Vu qu'on ne connaît pas trop les nuances, on est passés directement du stade "je fais rien tout va bien all is biautifoule in bizournours land" à "au secours elle a la gangrène courons aux urgences".
L'interne a alors regardé le pied de Nounette, puis la cheutron inquiète de Pierre Richard, avant de lui dire, moqueur: "euh c'est une verrue, emmenez cette pov enfant chez un dermato".
Ahahahah ste louze mon petit bonhomme, comment t'as du avoir la honte là-bas, allez j'ai pitié, j'emmène Nounette chez la dermato, quand même, tu ne te laisseras pas avoir deux fois, je partage.
Je suis comme ça, généreuse.
J'emmène donc la gamine chez la dermato, qui frémit devant l'ampleur de la tâche (verrue, plutôt), lui crame le bidule sans que l'enfant tremblasse une demi-seconde, genre le pouvoir du courage est en moiiiii.
Je ne sais pas ce qui se passe ensuite, notamment dans la tête de la dermato, qui lui prescrit un produit à l'odeur indescriptible, je pense y avoir décelé un truc genre éther dedans, et moi, ces mélanges-là, j'ai la trouille de les manipuler. En plus, elle nous demande, à NOUS, les parents de l'enfant la plus pénible à soigner au monde (elle a eu quand même deux angines et une otite en six ans et demi), de gratouiller ce qui reste de verrue agonisante PLUS d'y déposer du produit que tu t'en mets sur les doigts, ben t'as pu de doigts. Et tout ça évidemment TOUS LES SOIRS. Elle veut sans doute que je meure dans d'atroces souffrances, déjà par coups de pieds dirigés, plus par valdingages de produit nocif dans ma tête et sur mes veuchs, qu'après je risque de ressembler à Arlette Chabot.
Merci bien la dame, sympa.
C'est effectivement ce qui s'est produit. Sauf le passage Arlette Chabot. La lutte tous les soirs pour la raisonner, que si elle voulait retourner à la piscine avec sa classe, et qu'on parlemente, et qu'on essaie de lui faire comprendre, et que tous les soirs elle se trémousse, elle refuse, elle nous envoie des coups. Enfin, surtout à moi, puisque son père n'a pas la permission d'approcher de la zone à moins de trois mètres sans que des cris de bébé vélociraptor affamés retentissent dans toute la résidence.
Au bout d'environ quelques jours, las de se taper le cirque et de ruiner nos soirées, nous abandonnâmes. Ahr, passivité mon amie, vite appelez super nanny, qui, elle, je pense, aurait réglé le conflit au bout de deux jours. Elle est super trop forte sauf qu'elle est saoulante en fait, avec ses grands airs.
Bref, nous voilà donc comme deux parents permissifs (appelez le séprident et tous les éducateurs du coin), nous relâchions la pression sur notre poire et faisions passer la dermato, fort sympatique au demeurant, pour le Grand Lustucru. Genre elle va te gronder parce que tu n'as pas voulu te soigner. Elle va devoir te faire ce que tu n'as pas voulu qu'on te fasse, nous, tes parents. Et elle nous répondait: "oui oui, mais elle, c'est son travail de s'occuper des verrues, elle sait faire, elle ne fait pas mal". Pff, quelle ingratitude, j'y crois même pas, ma pov fille.


Ce soir, rendez-vous chez la dermato.

Qui dit: "ah et bien vous avez bien bossé, on ne voit presque plus rien".
Tête de Pierre Richard: dégoûté.
Mais madame la dermatologue, pouvons nous vous dire que vous venez de ruiner quinze jours de sapage de moral conjoint? Tout un boulot de l'équipe parental réduit à néant en quelques secondes? C'est quoi ce chantier?
Bon, d'un autre côté, j'ai été flattée de mes talents de killage de verrue. Mais d'un autre, quand même, ste claque! La loose intégrale, y'a pas d'autres mots.
On n'est pas aidés, je te jure, bonjour la crédibilité après.

Nounette peut retourner à la piscine avec tous ses petits camarades d'école.
Avec des petits chaussons de pieds so charmful qui vont faire perdre trente minutes à la maitresse dans les vestiaires. Ou alors je lui mets dès le matin, tiens.
Ah ah ah.

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