21 novembre 2007

freaky wednesday

Rien ne va plus. Vlati pas que je fais peur aux mamies de l'immeuble maintenant, la louze complète que je me tape, la honte, et que je vais devoir m'acheter une cagoule qui me donnera certes un air goliot (au moins j'aurais une excuse) mais AU MOINS je pourrais me planquer dessous.

Le mercredi m'épuise, ce jour m'éreinte et ce spice de counard, il revient toutes les semaines. Un zappage de temps en temps, non? Sûr? Bon. Ptain, bande de radasses, deux dimanches c'est trop demander, comme de par hasard.

Pourtant, le mercredi, c'est le jour des piti nenfants, jour où tu fais de la pâte à sel avec tes rejetons sans gueuler, jour où tu emmènes toute la marmaille au square aux dépens de ta bonne santé mentale (oui la fréquentation des parcs seule me déprime tant les perfect mums peuplent cet endroit), jour où tu t'allonges sur le parquet pour faire vivre le parc animalier playmobil.

Alors que souvent, le mercredi, j'ai plus envie de me lever après 9 heures (et pas à 7), plus envie de prendre le petit-déj en mode glandouille suprême sans sortir le popotin de ma chaise que de courir après les enfants dans la rue, plus envie de fessebouquer après avoir lancé un dvd de deux heures trente pour pacifier l'ambiance.
Evidemment, comme on s'en serait douté, ça ne se passe jamais comme ça, si j'ai le malheur d'essayer de me rendormir après le réveil de mon dernier né, je suis assommée par les télécommandes puis réveillée en sursaut par le magnifique jouet vtech que t'appuies sur une touche, y'a plus moyen de l'éteindre sauf si tu lances le machin par la fenêtre.

D'humeur indescriptible, les yeux collés, la marque de l'oreiller sur la joue droite, le mal de tête qui ne me lâche pas, un peu comme si on m'avait obligée à écouter Johnny Hallyday mixé avec un discours sépridentiel toute la nuit, je me lève et avance mollement dans mon home sweet home.

Je le sais, dès le matin, que je devrais TOUT faire: accompagner Mini à son atelier d'arts plastiques, aller à pied chercher une fermeture de volet qui m'est restée dans la main l'autre jour, retourner chercher Mini, hop hypoglycémie, acheter une baguette, monter les deux étages, faire la bouffe, faire déjeuner les pénibeuls, coucher Chonchon pour la sieste, obliger les filles à ranger leur bourdel, réveiller Chonchon, emmener Mini chez l'orthophoniste en bas de la colline, attendre dans le froid, remonter la colline avec les enfants récalcitrants qui écoutent queudalle à ce que je dis, remonter mes deux étages, et enfin accueillir Pierre Richard, qui a l'obligation de s'occuper sans rechigner de ses trois mômes pour qu'enfin, je relâche la pression.

Bon, le volet, c'était juste aujourd'hui (j'ai rien trouvé en plus, franchement, bricomachin, c'est de la caille, c'était bien la peine de me coltiner 27000 kilomètres sans ravitaillement hein). D'habitude, je suis trop sympa et zen, j'emmène les enfants à la bibliothèque, où je dois non seulement coacher Chonchon afin qu'il ne bouffasse pas l'intégralité des pastels mais en plus, je dois veiller à ce qu'il ne fourrasse (ou Passe-Partout?) dans le panier de la poussette tous les bouquins sur les pelleteuses, ce qui est psychologiquement épuisant.

Bref, tout à l'heure -puisque c'est là où je veux en venir-, je revenais de l'atelier de Mini, avec une faim, punaise, j'aurais mangé une vache entière que pourtant, je les aime ces bêtes-là. Non seulement j'étais à moitié crevée d'hypoglycémie, mais j'avais en plus les trois machins que j'ai engendrés qui n'étaient pas coopérants, à ricaner, à gesticuler, à toucher à tout, à rien écouter. Mauvais horoscope, mauvais karma, chais pas, mais ça puait la catastrophe et le pétage de nerfs à mille kilomètres, punaise, j'aurais du le flairer, pouasse, kiotte, merdasse.
Comme je n'en pouvais plus, deux options se présentaient à moi:
- attendre le Père Noël dans le hall, ou n'importe quelle autre bonne volonté prête à se charger de véhiculer êtres humains et biens au second étage;
- répartir les tâches entre les protagonistes: toi tu portes le litre de lait et la baguette, toi tu te charges de tes sculptures en terre ultra fragiles, attention surtout, n'ouvre pas le papier journal, tout risque de se casser.

J'ai donc fait comme en deuz. Forcément. A moitié rampante dans l'escalier, je voyais des petites étoiles, mon corps réclamait sa bouffe, et pourtant Chonchon s'amuse à jouer à la statue au premier étage, l'énervement monte, je sens les hectopascals flirter avec la barre des 1258 x 10², j'aggripe mon fils par le manteau, mon épaule présentemment sciée par le sac pionch (et oui, un litre de jus de raisin peut physiquement vous laminer sur place quand vous n'avez pas mangé depuis dix-huit heures). J'ai presque achevé mon ascension quand je vois Mini, sur le pallier, en train d'ouvrir le papier journal.
Chonchon à bout de bras, je le pose, dans un dernier élan de perfectmumitude, je me mets à trembler de tout le corps en pleurant à moitié: fais pas çaaaaaaa, j'ai dit noooooon. Trop tard, les sculptures par terre, je me mets à pousser un gémissement, non plutôt un hurlement, ce qui reste de mes nerfs partent alors en vrille, je m'effondre le mur de Berlin, c'est horrible. Mais euuuh pourquoi t'as faiiiit ça, je t'avais diiiit de ne pas le faaaaiiire (je fais peur à voir, vraiment).

Et là...
La voisine sort sur son pallier: "Mais qu'est ce qui vous arrive?" (mais comment fait-elle pour être si calme, elle?)
Je réponds: euh je suis sur les nerfs là, j'en peux plus, ça arrive grr grr marmonnage grognements, zéro sur l'échelle de l'amabilité.
Elle: han mais j'ai eu peur, je croyais que vous étiez tombée dans l'escalier!

Et non, je fais simplement ma petite nervous breakdown devant tout le monde.

J'en ai profité pour faire preuve d'autorité déplacée sur Mini en lui disant: file dans ta chambre, et non, je ne recollerai pas ta galette sculptée, et oui, je suis une MECHANTE maman.
La voisine referme sa porte. J'espère qu'elle n'a pas appellé la ddass.

Je me suis ensuite emmerdationnée à leur cuisiner un truc correct à bouffer, à mes bidules, mais vus qu'ils m'avaient mangé mes crackers au fromage, en m'ôtant la bectance du bec, soulignons-le, forcément, zavaient plus faim.

J'ai pas une cave, moi, au fait?

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