17 avril 2008

bouilloire

Alors que vous êtes là, affalée tel un éléphant de mer retraité, sur votre canapé pas replié depuis plusieurs jours, que vous ne les comptez plus, d'ailleurs, transpirante vous êtes et regard vitreux vous avez, vous vous dites qu'il est temps de prendre votre température.

Sauf que sur votre lit gisent vos trois enfants, ces trois créatures ingrates que vous avez engendrées et qui se tapent aussi un virus de merde et survivent à 38°5, eux, alors que vous, non. Vos enfants regardent pour la vingt-septième fois le dvd de Cars-Quatre Roues, et vous vous en foutez comme de votre premier thermomètre. C'est inquiétant, oui, je sais. Surtout que vous avez un souffle de naze, quand vous parlez, on a l'impression que c'est un serial killer qui cherche à modifier sa voix pour pas qu'on le reconnaisse (en fait, non, on me dit "Alix, ta goule maintenant, arrête de soupirer de la sorte, c'est très pénible"). Vous cherchez donc de vos gros doigts boudinés le thermomètre auriculaire que c'est de la mierde, mais bon, tant pis, pour une fois ça ira, de toute manière, vous n'avez aucune envie de geindre à mort afin qu'on vous apportasse le thermo à cul. Oui oui, ça va bien hein, déjà que vous vous sentez essoufflée à rester allongée lamentablement, si en plus faut dépasser les 10 décibels pour avoir un truc anal, ça ira mais non.
Bref, vous tendez donc des doigts pourtant musclés (ils jouent à mario kart depuis trois jours sans interruption) vers le machin auriculaire sensé mesurer la température corporelle, mais votre bébé d'amour, qui sait très bien s'en servir, se l'approprie avec un dynamisme que vous jugez hallucinant. Il manipule le truc et se l'enfonce dans l'oreille en piaillant "pature pature mouaaaaa". Oui oui c'est ça, passe moi le oinj baby.
Je me mets le thermo dans l'oreille.


99°4


Ayé je bous, youpiiiiiiiiiii! J'ai atteint le stade gazeux suprême! Tralalalala.
(Le pire c'est que j'y ai cru)
(En fait, non, c'est mon fils qui a réussi à convertir le thermo en degrés fahrenheit, balèze)

Rendez-moi ma vie.
Vite.
Dégagez les microbes, avant que mon cerveau finisse réellement par bouillir.

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