23 novembre 2008

vau-l'eau

Mon blog, ma vie.
Palpitant(e) quand on constate le silence qui règne ici. Le temps file et je cours après, et vu que mon souffle n'est pas des meilleurs, je n'arrive pas à le rattraper.
Imaginez la scène: ri-di-cule.
Comme les fabuleuses esquisses que j'ai réalisées en animation pédagogique: nan mais si c'est pas curieux de me mettre un fusain dans la main et d'attendre que je dessinasse de splendides corps humains parfaitement et harmonieusement proportionnés! Bon d'accord, c'était fun baby, après j'ai fabriqué un bonhomme en fil électrique et en le regardant, je me suis demandée pourquoi je ne me suis pas servie dudit fil pour électrocuter ma boîte mails professionnelle où j'eusse reçu un splendide et mémorable message de môsieur le ministre himself. C'est possible de faire un retour à l'envoyeur? Non, hein, comme de par hasard...
J'ai vu qu'on pouvait refuser de se faire inspecter, pour des raisons morales et philosophiques: y'en a une pas commode qui a intérêt à se rabouler vite fait avant que je réfléchisse trop. Mettre une note, un concept qui m'échappe grandement, qui ne change rien à rien et surtout pas ta fiche de paie. Alors bon, au point où j'en suis tiens, je vais demander ma mutation dans les Alpes de Haute Provence, puisque monsieur Darc-Os me le propose gentiment (il dit: vive la mobilité, mais vais-je être si naïve pour le croire?).

Tiens d'ailleurs, votre avis: je refuse également de "noter" les travaux de mes élèves. Je ne parviens pas à trouver ça intelligent. Mettre des smileys qui sourient ou qui font la gueule, ça n'apporte rien à personne (mis à part le fait que j'aime bien dessiner des smileys). Je trouve que c'est prendre les gens pour des cons: on voit bien si le truc a été réussi ou pas. Ils ont 4 ans! Alors j'ai trouvé un truc: je mets BRAVO et puis quand c'est raté, ben tant pis, on réessaie, et si on n'y arrive pas, c'est que c'est moi qui fait mal mon boulot. Je vais en parler avec mes élèves, mais d'après ma collègue encore en formation, ils n'encouragent pas ce type d'évaluation (les smileys), ce n'est pas dans la mouvance actuelle, il faut tout le temps positiver et mettre des machins qui rigolent. Super l'intérêt, n'est ce pas? L'évaluation n'est pas un problème, il faut bien parfois pour estimer les progrès de chacun, mais barrer en rouge, sérieux, je l'ai fait deux fois au début et puis je me suis posé la question: ça sert à quoi? En quoi ça va changer les progrès/les acquis des enfants? Rien, ça change rien, ce qui compte c'est le message que tu fais passer, c'est le positivisme au quotidien, la constance.
Tenez l'autre jour, j'ai félicité chaudement un gamin qui depuis le début de l'année n'arrivait pas à terminer ce qu'il avait commencé: là il avait tout fini et super bien, il a pris du temps mais c'était du bon "boulot". J'étais fière de lui et lui ai demandé: " Es-tu fier/content de toi?". Il s'est tortillé sur lui-même, le petit sourire à peine visible, et il m'a répondu d'une petite voix "oh oui! et je trouve ça beau!". Ce moment a été le meilleur de ma journée et ça a duré trente secondes. Et quand je l'ai dit à sa maman le soir, son sourire s'est élargi et j'ai gagné un p'tit bonheur de plus.

J'aime mes élèves, et même si ma manière d'exercer n'est pas au faîte des attentes pédagogiques du moment, je trouve que c'est un formidable métier que j'exerce, mais y'en a un qui est en train de tout bousiller. En fait, je ne devrais pas dire un, mais plusieurs, mais ça revient au même. Le soutien, la suppression des RASED (signez la pétition ici, ça urge!), le non remplacement des collègues qui partent à la retraite, tout ça est inadmissible pour vos enfants, pour nos enfants.

J'ai vu qu'ils fouillaient le web à la recherche d'éléments perturbateurs de l'édioukation nachionale (qui osent dire tout haut ce qu'ils pensent): ça aussi c'est un scandale! De quoi je me mêle et de quel droit je me permets d'entrer dans la vie des gens pour les juger voire les menacer? Je ne suis pas d'accord avec ces méthodes.

Allez hop, je vais remplir mon bulletin syndical et hauts les coeurs, citoyens.


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