06 septembre 2007

pitite noisède roude*

Vingt-trois.
Je les ai comptées.

Vingt-trois petites piqûres dans les bras pour Mini ce matin chez l'allergologue. Des petits picpics de poussin, qu'elle disait, la dame, afin de rassurer ma fille. Ils devaient être super sauvages, ces poussins-là, car vu comment ma fille a pleuré, je suppose que quand même, ils ne faisaient pas des caresses de bec. Elle pleurait mais ne bougeait pas, elle me regardait, ses grosses larmes coulant sur ma main qui lui tenait le poignet, tout ça en disant doucement "Maman Maman". Elle avait les deux bras picotés et crayonnés et ne pouvait même pas tenir ce grand nigaud de Lumpy contre son coeur pour se rassurer.
Mais comment je fais, moi? Je pleure aussi? C'est hoooorrible! L'allergologue m'a regardée bizarrement, mais oui madame, j'ai des sentiments moi, c'est mon enfant que j'ai portée dans mon ventre, que j'aime et que je protège, même des petits poussins qui piquent.
J'ai maudit ces allergies et mes gènes pourris. Faut pas se leurrer hein, elle a chopé la partie bien naze de mon code génétique, la partie "je suis allergique comme ma mère" et non pas celle "j'éternue vaguement quand je mange du chocolat" de son père.
Allergies à la noisette et au bouleau et tous ses potes (aulne, noisetier et charme) confirmées, avec une allergie croisée probable à la cerise, au kiwi, à la pêche et au brugnon. Sympa pour une petite fille qui adore les fruits -notamment les pommes-, qui salive rien qu'à leur vue. La pomme, c'est dur, car son allergie est vraiment très forte, les réactions quand elle en ingère -maintenant par accident- sont de plus en plus marquées. On a frôlé l'oedème de Quincke la dernière fois, et je flippe de tout ce qui contient de la pomme (crue ou en jus), qu'elle touche de la pomme et porte ses doigts à la bouche. La noisette c'est pareil, et vu qu'elle a toussé pendant toute la nuit d'en avoir mangé une micro-miette, je me refuse à lui donner les fruits qui provoquent les allergies croisés.
J'épluche les étiquettes, j'évite même les "traces de noisette" et les "fabriqué dans un atelier qui utilise des noisettes" ou encore les "présence éventuelle de noisette". Pareil avec l'arachide, on ne sait pas si elle y est ou non allergique.
Tout ça me gonfle, les prick-tests, les prises de sang, ma gamine qui pleure mais qui ne bouge pas lors des examens, la priver d'aliments qu'elle aime. Elle endure tout sans se plaindre, même les médicaments infâmes qu'elle avale en disant miam. Alors je lui dis qu'elle est courageuse, je lui offre des playmobils et des vêtements rouges.
Je sais que c'est pénible, mais qu'il y a pire.
J'ai juste envie d'évacuer (mais non je ne suis pas aux double vécés).

Là ce soir, et ce depuis hier, elle tousse, tout simplement parce que je lui ai donné des "petit écolier" pour le goûter . J'ai envie de dire: mais lâchez la, bande de protéines péraves, vous n'êtes rien qu'à des gwosses dégoulasses.

*traduction: petite noisette rouge

Libellés : , ,