28 juin 2006

final countdown

Bientôt les vacances.
Vous lecteurs assidus savez sûrement que j'ai enfin obtenu une dérogation, un changement d'école, un décanillage (j'écris ce mot comme je veux d'abord) d'école pourrite dévalorisée essentiellement par une directrice hallucinante de bêtise voire de connerie surhumaine interplanétaire.

J'ai donc téléphoné hier à la nouvelle école, et on m'a demandé un certificat de radiation (de l'ancienne école). Donc, par conséquent, il faut que je m'en aille quérir ce précieux passeport dans le bureau de la très chère directrice péteuse, qui met des robes ras la moule motif zèbre avec des chaussures rouges pointues et à talon. Tout en surveillant professionnellement la cour en lisant un piti magazine (nous deux ou un truc du genre, enfin sûrement pas un traité pédagogique, c'est évident).
J'hésite fortement quant à la manière de demander ce formulaire.

1- Je lui demande poliment avec un sourire de facade (0.01%)
2- Je lui demande le papier poliment puis une fois qu'elle me l'a donné, je lui matraque sa face avec un manche à balai à chiottes (12%).
3- Je la pulvérise devant tous les parents quant aux nombreuses fautes professionnelles qu'elle a pu commettre envers ma fille pendant ses un mois et vingt jours d'école. Ensuite, je lui demande poliment le papier (57%).
4- J'arme ma fille d'une petite bombe lacrymo, et je jette l'ensemble sur son bureau jusqu'à ce que hurlements et pleurs déchirent le silence abasourdi. Puis, je vais chercher de force le papier dans son bureau (15%).
5- J'entre par effraction dans son similé bureau à la mords moi le, je crayonne son agenda en rouge, je prends le papier (0.99%).
6- Je demande un rendez-vous, je m'y présente en rangers et treillis et je me soulage nerveusement tout en criant pour lui briser les tympans (crédibilité zéro)(0%).
7- Je passe lâchement par l'instit caractérielle de Nounette (0%).
8- Je l'incendie au téléphone (je pense que je cela ne sera pas assez jouissif (1%).
9- Je vais la voir à 8h30, tout sourire, mais en fait non, je lui demande le papier tout en lui exprimant mon espoir suprême de ne plus jamais avoir affaire à elle (13%)
10- Ecrivez votre idée ici.

Vivement vendredi soir, qu'on en termine, de cette année scolaire de daube pourrie sa mère la putasse.

27 juin 2006

et en direct du canapé

Chez moi, j'ai un spécimen unique de Pierrus Richardus nononononon j'aime pas le foot mais je regarde quand même parce que c'est la coupe du monde. S'en suivent alors des commentaires dignes d'un professionnel. Bref, tout pour passer un grand moment.
D'abord, les types qui commentent les matchs sur téhéfouane ne savent pas y faire du TOUT. C'est chiant, mais chiant d'une force! On se croirait à l'enterrement du pape en live. "Et oui Machin qui passe à Bidule, ah ben non il a raté c'est Chose qui a récupéré la balle gnagnagna" le tout sur un ton monocorde. Ils ont toujours trois minutes de retard par rapport à l'action, inventent les propos que pourraient éventuellement par hasard tenir l'arbitre ou les joueurs. Le tout avec deux de tension. Soporifique. Vu qu'ils prétendent s'y connaitre en foute, on les a mis là, mais punaise, on s'emmerde. Déjà à la base bof, mais quand on n'a pas envie de regarder (écouter), c'est de la torture mentale.

Heureusement que j'ai chez moi le Pierrus Richardus commentatum..

Jamais je ne l'ai vu rentrer si vite du boulot, limite il est là pour le coup d'envoi du match de 17h. Il ne le regarde que d'un oeil, car il faut s'occuper un peu du Chonchonnus Maximus.
Une fois tout ce petit monde couché, hop un hot dog au fromage et au knackies et ensuite, soirée foote trop de la balle ouéééé.
21 heures.
Coup d'envoi Suisse-Ukraine.
La télé se situe à environ douze centimètres de mon fessier imposant, et je joue sur jeux.fr à plein de petits jeux bien sympatoches, mais mon oreille est tout de même sensible aux conneries interplanètaires de Christian JeanPierre ( et oui mesdames et messieurs, j'ai attendu le générique de fin pour lire le nom de ce fabuleux journaliste commentationneur de mes deux, qui en plus a piqué le prénom de Foucaud pour s'en faire un nom, mais personne lui a dit que ça ne marchait pas comme ça). En effet, il ne parle pas de "stratégie" de jeu mais de "philosophie" ukrainienne, ce qui est certes une conception intéressante, mais il n'en demeure pas moins que si ces joueurs de foute on une quelconque philosophie (si ce n'est celle de viser la lune, ça leur fait pas peur), alors moi je suis la réincarnation de la Vierge. Si si.

Heureusement, le Pierrus y va de sa petite note personnelle et donne un petit nom à tous les joueurs. Il y a Pat Cash, le grand ukrainien blond à l'élastique dans les cheveux. Georges Beller, l'affreux suisse frisé. Le néanderthal, un suisse au crâne oblique. Et aussi ses petits commentaires techniques genre je m'y connais: "han il a tiré sur la barre transversale, et même qu'il n'y avait pas hors-jeu" ou " le jeu des ukrainiens est réputé pour être lent, ils le montrent bien là hein". Hum. Des fois, il en a marre tout seul sur le canapé devant une bande de laids en shorts, alors il m'interpelle: "oh regarde cuilà, si je le vois encore une fois ce type, argh, sa tête de noeud, c'est insupportable, rien que pour ça je voudrais que les suisses perdent pour ne plus jamais le revoir, il m'énerve avec sa tonsure là et sa tronche beurk", ce qui est fort passionnant, vous en conviendrez (lui)(oui c'est lui le beau mâle en question). J'ai franchement cru que j'allais à un moment pouvoir éteindre la télé après qu'il se soit endormi. Mais non, il a tenu jusqu'au bout.

Et il s'enquiquine Pierre, il va se chercher une glace. Il va prendre sa douche. Et non, toujours pas de buts. Vu qu'il n'y a aucune action apparemment, il s'active intérieurement les neurones. Et que ça grince, tous les piti engrenages de son cerveau se mettent en place afin de sortir la première vanne de la soirée. Are you ready?

- En même temps, faut les comprendre, les pauvres, ils jouent en altitude, c'est pas si facile aussi!
- Gn? De l'altitude? En Allemagne?
- Ben ui, dans les hauts de Cologne.

Ahahahaha. Pour une fois, je ris, il est tout ravi (parce que les jeux de mots à deux balles, je suis abonnée permanente, j'y ai droit tous les jours à toutes les sauces).

Et un deuxième dans la foulée.

- Ah j'ai entendu dire que le gardien suisse était une vraie passoire, il laisse tout passer.
- C'est normal, il a sûrement grandi dans la région de Gruyère, ce suisse-là.

Applause, please.
Pierre Richard vous fera apprécier un match de foute, peut-être, mais les commentaires des journalistes, jamais. Ils n'ont pas une seule fois relevé le niveau de tout le match. Tout ce qu'ils disaient était profondément débile, crétin et sans intérêt. Et pourtant, il fallait vraiment avoir envie pour regarder Suisse-Ukraine.



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25 juin 2006

oscars 2006

Ce soir, grande soirée de gala.
La cérémonie protocolaire aurait lieu à la suite des votes du public. Les prix restent à déterminer. Certes, les nominés sont un peu tout le temps les mêmes, mais c'est souvent le cas, faut pas ronchonner.
Votez en tout bien tout honneur, les nominés ne sont pas regardants et ne vous blâmeront pas si l'un ou l'une d'entre eux rafle la majorité des récompenses.
Les participants sont:
Nounette, bientôt cinq ans et demi.
Mini, bientôt quatre ans.
Monsieur Chonchon, six mois.







Allez hop, on vote, on clique et on téléphone ensuite à voici ou à closer.

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24 juin 2006

ta goule anonymous

En ce moment, je suis un peu dans les vapes. Après cette année difficile, une fin de grossesse et un accouchement, une descolarisation et une lutte avec l'école, j'accuse le coup. Sans compter que maintenant, j'ai trois enfants hein, et ils ont de l'énergie, le truc de ouf. J'essaie de ne pas me coucher trop tard, mais je suis du genre à ressasser ma journée, ou alors à chercher à l'évacuer par tous les moyens, ce qui ne favorise pas forcément l'endormissement.


Et puis, depuis peu, j'ai changé de fournisseur téléphone. Déjà avant, j'aimais pas qu'on m'emmerde à me vendre des fenêtres (alors que j'attends depuis trois ans qu'on me change les miennes) ou des pampers (j'aime pas les pampers), en me posant des questions débiles entrecoupées de silences profonds. Le tout en écorchant mon nom toutes les deux minutes. Je n'ai plus le courage de répondre à ces appels, ils me font perdre mon temps.
Quand j'ai la force mentale, j'appuie sur la touche décrocher et je raccroche tout de suite. Car c'est bien connu, je suis une groche malpoliche de la relation sociale et je n'ai pas envie de répondre au énième questionnaire sur les éditions atlas.
Maintenant, je suis sur liste rouge. Quand bien même, ça va un peu les conneries, mais j'ai autre chose à faire, vous l'aurez compris.
Mercredi toute la journée, j'ai eu des "anonymous" qui m'appelaient, et chez moi, c'est facholand un peu, j'ai également l'affichage du nom et du numéro. Et anonymous, désolée, c'est un critère de non décrochage. Si la personne désire me vendre des produits de la secte herbalife, elle n'a qu'à me laisser un message, je me ferai un plaisir de ne pas la recontacter.
Or,là, pas de message. Juste mon répondeur et son message obsolète qui se déclenche.

Revenons-en aux faits.
Vendredi après-midi, j'ai la goule dans le U, et j'ai bien envie de faire une petite sieste. J'ai courageusement sorti mon bouquin, mais je pique du nez et je m'endors. Vu que mes trois enfants dorment en même temps, ce qui arrive à peu près uniquement tous les 23 juin, j'en profite, voyez-vous.
J'ai pas pensé à Anonymous. Ce con m'appelle alors que je pionce, et je surgis hors du canapé comme s'il y avait le feu dedans, et part à la recherche du combiné. Ah, il est resté dans la cuisine. Les yeux mi-clos, toujours en plein rêve, complétement dans le coaltar, je prends le combiné qui sonne, je l'enfile dans un gant à four là, je ferme le gant, je le planque sous le coussin de chaise de Nounette, ferme la porte de la cuisine et retourne me coucher.

Après, impossible de me souvenir de l'endroit où j'avais bien pu mettre le téléphone. Je ne m'en souvenais pas, rien à faire. J'ai du attendre je ne sais combien de sonneries pour le retrouver au son. Pathétique.

Anonymous n'a pas rappelé.
Et j'ai réussi à redormir vingt minutes avant que mon chonchon se réveille.
Pff.

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21 juin 2006

rien que la vérité II

suite du post précédent



Je profite de la pause pour appeler la maison, rassurer tout le monde et leur dire que ça va. D'ailleurs, 75% des gens téléphonaient, faut dire que c'est une situation stressante, très formelle, très protocolaire, très impressionnante. Surtout pour des personnes qui n'y connaissent rien en ce qui concerne le fonctionnemement de la justice. Une dame vient me dire que mon bébé est très beau et très très sage.
Retour dans la salle. Monsieur chonchon réussit à passer sept minutes dans la poussette sans bouger, puis il se remet à son activité préférée: l'agitation tout azimut. La cour arrive et le président de la session fait part aux gens des dispenses éventuelles. Beaucoup sont dispensés partiellement, mais nous ne sommes que deux à obtenir la dispense totale (une vieille dame et moi). Je retiens le soupir de soulagement.
Mon bébé commence à en avoir assez de tout ça et se tortille dans tous les sens. Il essaie d'attrapper le pull de la dame de devant, elle lui caresse les mains, mais au bout d'un moment, connaissant le personnage, j'ai peur qu'il lui gerbouille dessus et que la dame soit obligée de siéger avec une odeur de vomi incrusté, alors je le reprends. Je l'allonge sur le banc et il bavouille sur mon porte-monnaie. Ensuite il tripote mes clés et les agite dans tous les sens. Il couine un peu.
Une madame vient témoigner de son expérience, c'est très intéressant mais j'ai un peu décroché, c'est dur d'arriver à maintenir un bébé survolté et de se concentrer, surtout que je n'ai rien mangé depuis la veille et que j'ai très faim. Je mangerai bien une pizza ou même un gros sandwich plein de gras, voire des sushis, il faut un début à tout. Le juge vient nous parler du rôle de juré, de ses fonctions, tout ça. Le monsieur est charismatique et impressionnant, on sent qu'il est très pro mais en même temps super humain. Il parle de dossiers affreux, j'ai les poils qui se hérissent, je n'ai qu'une seule hâte, que tout cela se termine, je veux rentrer chez moi.

Après cela, l'avocat général parle de sa fonction à lui, je ne savais même pas qu'il existait, et en plus il fait plein d'allusions à la nullité de la france en foot, ce qui fait bien rigoler tout le monde. Il est très gentil et profondément sympatique. Peut-être que c'est fait exprès, j'en sais rien. Pour tout vous dire, j'ai surtout l'impression que faut pas les faire chier tous ces gens-là, que tant que tout va, c'est bien, mais que dans leur métier, ils doivent être rigoureux et droits.

Enfin, un avocat habitué vient nous parler. Son nom me fait beaucoup rire, sans doute parce que je suis affamée. Mon chonchon n'en peut plus alors je me suis levée et je fais les cent pas dans un mouchoir de poche. L'avocat fait vraiment avocat dans sa façon de parler, et même sans le connaître, en le voyant parler, j'aurais direct parié qu'il était avocat. Il explique le rôle d'un avocat de partie civile et de défense, je trouve ça très intéressant, ça fait réfléchir sur pas mal de choses. Notamment sur le fait que lorsqu'il défend un gars qui a commis un meu*rtre par exemple, il ne défend pas le crime, qui est indéfendable, mais la personne qui l'a commis et qui mérite quon l'écoute. Philosophiquement, pour le coup, je trouve ça vraiment intéressant.

Chonchon, lui, s'en fout et pète le boulard. Je le mets dans la poussette, dans les bras il ne tient plus. Ils parlent de passer un film, mais ça ne fonctionne pas. Il faut dire qu'ils ont des super écrans géants mais ont juste une cassette vhs toute fichue. On voit l'image mais la dame parle en javanais du XVIIIè, ce qui est incompréhensible.

Enfin, ils nous libèrent.

J'installe l'écharpe comme rideau occultant pour mon chonchon, je fais trois mètres et il s'endort. OUF. Une madame vient me dire qu'elle m'a trouvée héroïque de venir avec mon bébé, qu'il a été super sage en plus. Oué.

Je prends deux bus pour rentrer, après avoir dévalisé le macdo et le monop' (les mikado chocolat noisettes, c'est bon). Galère, oui, mais au moins je me régale hein.

Que c'est agréable de rentrer chez soi!
Surtout pour apprendre que ma Nounette a chopé un énorme coup de chaud à l'école, vu qu'elle a joué au soleil pendant je ne sais combien de temps. Elle a 39° de fièvre et vomit, quelle belle journée, oui, vraiment.




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rien que la vérité

Lundi, j'ai du affronter un moment que je redoutais depuis un mois. J'en faisais des cauchemars la nuit, je faisais des recherches sur internet, lisait des témoignages, bref, ça m'obsédait. Et il a bien fallu que j'y aille.
Tout a commencé fin mai quand j'ai reçu un courrier de la courd*assis*ses me précisant que j'avais été tirée au sort parmi les personnes inscrites sur liste électorale de ma ville. J'ai fait un bond de quinze mètres devant ma boîte aux lettres, car, certes, je suis une bonne citoyenne (enfin je pense hin hin) mais bon, avec mes trois enfants à charge, je me voyais mal siéger à côté de monsieur le juge. J'ai alors écrit une demande de dispense, que je pensais justifiée. C'est humainement impossible de séparer une mère de son bébé de six mois pendant une session de trois semaines. Certains experts me diront que je n'aurais sans doute pas été tirée au sort à chaque procès, mais connaissant ma chance, on ne sait jamais.

Ayant donc basé ma dispense sur mes enfants et également sur le fait que j'allaite encore mon chonchon à 100%, je me suis rendue dans cet endroit très strict et impressionnant qu'est une salle d'audience. Avec mon bébé. Ben ui, corsons la chose au maximum, tant qu'à faire.
J'étais au summum du stress depuis la veille, et quand le réveil a fait son office ce matin-là, j'avais le ventre tellement noué qu'il m'était impossible de concevoir un petit-déjeuner. C'était un peu idiot, j'en conviens, car j'étais quasiment sûre d'être dispensée, mais c'était plus fort que moi, et puis je n'y connais rien aussi, je ne savais pas dans quoi j'allais être plongée.

Pour commencer, je dois aller prendre le bus à environ un quart d'heure de chez moi. Soit. Ledit bus arrive avec un quart d'heure de retard, soyons fous. Je me gourre d'arrêt pour descendre et me perd dans la ville, oh je panique si peu. Finalement, j'arrive à 9h17 -pour une convocation à 9h15, je me trouve plutôt raisonnable- avec ma poussette et mon chonchon qui dort dedans (rassurez vous, ça ne va pas durer longtemps, sinon ça serait pas drôle). Une sorte de fliquette m'onomatope à propos de mon bébé, mais que voulez vous qu'elle me dise, je ne vais pas lui laisser non plus hein, maintenant que je suis là. Heureusement qu'ils ont débranché le détecteur à métaux, on ne sait jamais hum.
Une cinquantaine de personnes sont déjà là assises sur les bancs de la salle (oubliez la série "tribunal", c'est pas comme ça en fait uhuhuh). Le greffe tape son petit discours sur la définition d'une courd*as*sisses et il faut aller remettre sa convocation à l'huissier qui pointe sur un listing les personnes présentes. Nan mais celui-là, environ deux de quotient intellectuel déjà pour commencer, et ensuite pas très correct. Je lui demande quelles sont les démarches à faire lorsqu'on a demandé une dispense, il me répond "ah mais on est en train d'en parler là, faut arriver à l'heure" (il est 9h18, je précise que je n'ai que trois minutes de retard). Ah mais oui, je suis un peu tributaire du bus hein, donc faut se calmer pépère (j'ai pas dit la deuxième partie de la phrase, il se serait énervé je pense). Je donne donc ma convocation et il me montre une patte de mouche rouge en dessous de mon nom qui indique que j'ai envoyé une demande de dispense avec certificat médical. Je vais donc récupérer mon chonchon, alors surveillé par la fliquette, et vais m'asseoir moi aussi sur un banc.

Le greffe blablate sur le rôle des jurés en se la pétant d'une force incommensurable, et j'apprends que chaque cas va être étudié par la cour, et qu'on va être appelés chacun notre tour pour éventuellement faire part de nos problèmes pour participer à la session. J'ai très envie d'aller aux toilettes hein, ça m'impressionne moi tout ça. Mais mon chonchon se réveille à 9h34, rien n'a commencé encore, et je me dis que la matinée va être longue, mais longue.

L'avocat général en robe rouge d'avocat arrive, c'est un papy assez sympathique, puis une sonnerie retentit. Voilà la cour, on doit se lever (puis se rasseoir, ça fait un peu messe, ce qui me fait rigoler intérieurement). Je m'aperçois qu'il faut que je change la couche de mon bébé, même que ça a débordé, oulà, je ne suis entourée que de messieurs entre quarante et soixante ans, hum. Je bredouille des excuses et procède au plus rapide changement de couche de l'histoire, tout en jettant des regards furtifs vers le juge et ses acolytes, qui ne sont pas là pour rigoler hum. Mon chonchon est déchaîné, il agite mes clés, pousse des petits cris et commence à ronchonner sévèrement. Je me dis que c'est le moment de lui donner la tétée, mon nom est en fin de liste alphabétique, alors je pense avoir le temps. Lalalalalala. Pas du tout en fait. Genre deux minutes après, j'entends mon nom.

Panique à bord.
Je remets mon t-shirt, je dois être blanche comme un linge car j'ai répondu "oui" à l'appel de mon nom et TOUT LE MONDE me regarde, avec mon bébé dans les bras, un néné à moitié sorti. AAAAARGH! Je fais quoi là, une crise d'angoisse?
Non (presque)
J'essaie de mettre mon loulou dans sa poussette, mais il se débat et se met à hurler, c'est vrai que je lui ai retiré la bouffe de la bouche sans préavis. Alors je prends mon courage à deux mains et avance vers la barre en tremblant comme une feuille, parce que je suis sensible. J'arrive devant le juge et j'ai l'impression de me liquéfier sur place. Faut que j'ouvre la bouche et que j'évite de sortir des couneries plus grosses que mon derrière. Je marmonne "euh ben voilà monsieur j'ai demandé une dispense car j'ai trois enfants en bas âge à charge et j'allaite toujours mon fils". J'ai une pauvre voix molle et tremblottante (j'ai pas envie de pleurer hein), et le président demande l'avis de l'avocat général. Oui, c'est lui qui donne un avis favorable ou pas sur une éventuelle dispense. Le papy est drôle et dédramatise les choses en disant qu'il fallait bien des enfants pour payer leurs retraites, tout le monde rigole dans mon dos, ahahahaha (pas moi parce que je suis sinistre et surtout liquéfiée). Et c'est tout.

Je repars à ma place.
Avec mon fils qui s'agite et qui ne loupe pas une miette du pestacle.

Les gens continuent de passer devant la cour, pour des dispenses partielles surtout. La dame dont les deux filles vont accoucher deux jours de suite, le monsieur qui n'a pas de transport, un autre qui a une réunion hyper importante tel jour etc. Les magistrats sont quand même super conciliants, ils ont besoin de monde, donc ils ne cherchent pas à braquer les gens, et essaient de respecter leur vie au maximum. De temps en temps, il y a un silence, quand le greffe cherche dans ses papiers par exemple, et c'est le moment que choisit mon chonchon pour sortir LE rot de buveur de bière de l'année, le truc le plus guttural qu'il n'ai jamais émis, et ça a résonné, je vous dis que ça.

Lalalalalala
Tout le monde se marre.
Faut dire que je ne peux pas le poser, dans la poussette il pleure, sur mes genoux il s'agite, sur le banc il se retourne. Donc je le garde dans mes bras, mais le pauvre petit père, il est énervé et fatigué, il en a marre. A chaque bruit de bébé, les gens se retournent et me regardent, ce n'est pas méchant mais un peu gênant.

Vers 10h45, on fait une pause pendant laquelle la cour statue sur notre sort.

Et moi aussi je fais une pause, tiens.


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18 juin 2006

numéro bobo

Avec mon Pierre Richard, on se demande si on est normaux, des fois.
Où que l'on aille, on se retrouve forcément avec des gens qui nous crient dessus pas aimablement. Sans qu'on ne fasse rien d'extraordinaire: on n'insulte personne, on n'a pas un comportement obscène, juste on arrive et pan. J'en sais rien moi, pourquoi c'est comme ça, et je commence à m'inquièter quand même.

Hier soir, spectacle de danse de Nounette.
J'aurais déjà dû me méfier quand j'ai acheté les tickets vendredi soir, lors de la répétition générale. En fait, on avait le droit à quatre places, plus éventuellement quelques autres au hasard des réservations. J'en informe alors le gérant, qui compte ses chèques et annote nerveusement ses listings. Il me répond du tac au tac: nan mé c'est pas possible du tout hein, notre politique à nous, c'est que les danseurs assistent au spectacle, donc pas de places supplémentaires. Je suis un peu agacée, mais n'en laisse rien paraître, ils organisent (mal) leur show s'ils veulent. Mais comme je suis quelqu'un de sociable, malgré les apparences, j'engage la conversation sur le spectacle de l'autre association de danse de la ville. Oh grand malhor, qu'ai-je donc fait? Que c'est mal d'oser parler ainsi de la différence (en tout bien tout honneur, bien sûr, puisque n'étant pas voix de la sagesse, je ne les obligeais en rien à faire pareil, juste j'informe). Il me donne mes quatres misérables places et me jette un regard furibond sans un au revoir.

J'aurais du me méfier.

Oui, j'aurais du me méfier de la fiche d'information distribuée fin mai. "Pour des raisons de sécurité, les enfants de moins de deux ans ne sont pas acceptés" ou alors "Tarif unique, enfant, adulte, c'est pareil". Pour une asso qui se veut ouverte sur le monde, c'est moyen glop. Compte tenu du fait qu'il fait partie de mes droits de refuser de laisser hurler mon chonchon à la maison avec une baby-sitter, je l'emmènerai. Il est très sage et a déjà assisté au spectacle de la Lutine d'angel la semaine dernière et on ne l'a pas entendu. D'ailleurs, il a déjà l'âme artistique parce que la musique et la danse lui ont beaucoup plues. Par contre, s'il avait hurlationné tout du long, je ne l'aurais pas emmené cette fois. Quand même hein.

Forte de cette expérience, je mets mon bébé dans l'écharpe, et direction, le théâtre municipal.

Je précise que je tiens à aller au spectacle, j'ai fait tous les trajets pour accompagner ma Nounette à la danse à cinq heures tous les mardis, alors que l'école termine à 16h30 à l'autre bout de la ville. Sans voiture. Et sans bus aussi, sur la fin. Même enceinte jusqu'aux yeux, je l'ai fait. Douleurs ligamentaires ou pas. Une grosse galère parfois, il faut le dire.

Nous arrivons au théâtre, plus nombreux que nos tickets d'entrée. Déjà je perçois dans le public une assistance bourgeois-bohème, genre je suis coincé(e) mais je fais genre baba cool, et malheureusement ça me sied pas du tout. Franchement, ça m'agaçe ces gens qui se renient et en font tout un pataquès philosophique à deux balles. Vous cernez le style, la fausseté derrière le "open mind", l'attitude hypocritement décalée, moi ça me gonfle. En fait, je n'avais jamais perçu ça de manière si forte qu'hier, dans cette file d'attente puis dans la salle. A vrai dire, je trouvais jusqu'alors que la bobo attitude de la prof de danse convenait parfaitement à son cours, et je me disais que Nounette avait besoin de quelqu'un de zen et de tranquille.

Faut croire que je me suis trompée.
Si encore je m'étais méfiée.

Nous passons sans encombres le barrage des tickets, sauf moi, bloquée avec mon bébé dans l'écharpe. C'est vrai que ne n'ai pas demandé d'autorisation, mais je pars du principe que c'est la direction du théâtre qui décide du protocole de sécurité, et que si je suis passée la semaine dernière avec mon chonchon, dans ma tête c'est donc no problemo cette fois aussi. Les dames m'autorisent finalement à entrer, puisque je leur ai affirmé que mon bébé est très sage, et qu'ensuite, il a déjà assisté à un spectacle d'une heure et demi la semaine dernière. On me demande juste gentiment de m'installer près d'une porte, au cas où il se mette à chouiner.

La méfiance est mère de la prudence.

Malheureusement, pas de place disponible. Tous les bobos armés de leurs camescopes sont déjà assis, on y voit même un bébé, alors je ne m'en fais plus. C'est plein d'enfants, même, et je me dis qu'ils ne seront pas moins bruyants que mon fils. On réussit à trouver une place super loin de l'entrée, tout en haut. On s'installe.

Arrive alors une des profs de danse. Elle me dit (je retranscris ses paroles, qu'on ne vienne pas dire que c'est moi qui suis parano à dire qu'on m'agresse tout le temps): "AAAh, comment c'est possible qu'on vous ai laissée entrer avec un bébé! C'était marqué sur la fiche que les bébés n'étaient pas acceptés! En plus, vous êtes super loin de la sortie! Nan mais vraiment, pourquoi vous avez fait ça, vous auriez du nous le dire avant, qu'on trouve une solution blablablabla" facho land. On m'a laissée entrer, c'est tout. Mais si vous voulez, je m'en vais avec mon bébé hein. Sérieusement, ça m'énerve. Dans cette asso, je ne sais pas si vous l'avez cernée, c'est très "écoute toi, écoute ton corps, écoute ton âme". Et pas de bébés, parce qu'ils risquent de perturber leur oeuvre artistique vous voyez? J'ai zappé les conditions de sécurité lorsqu'elle m'a dit :" madame, vous faites quoi s'il se met à pleurer pendant le spectacle?".

Ahahaha. Bonjour l'accueil.

A ce moment, énorme silence. J'en profite pour partir et m'asseoir conventionnellement près de la sortie avec mon chonchon. Je pense avoir mérité ce spectacle, pourtant. Ben là, tout est gâché.

Interdiction d'applaudir entre les numéros. Pourtant, ma Nounette est trop mignonne, elle bondit si bien, ses petites couettes qui s'agitent, c'est trop chou.

La musique n'est pas là en permanence, d'où des gros moments graves et silencieux. Brr ça me fout les jetons.
Mon bébé est ravi quand même et pousse des soupirs d'aise pendant les silences, et craignant une nouvelle remarque désobligeante, je décide de partir.

Autant vous dire que j'ai les boules.


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15 juin 2006

en avant les histoires

Vlati pas le travail.
Je suis pourtant allée chez le coiffeur le 11 mars. Maintenant ça repousse et j'ai l'air de la madame playmobil dans sa maison idéale playmobil.








C'est pas que je ne les aime pas hein, mais j'aime pas trop leur ressembler. Qui sait? Ptêtre qu'après la coupe de veuchs, ça sera les mains.

AAAAAARGH!

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speed (no Keanu Reeves)

Faut croire que je fonctionne uniquement au speedomètre.
Tout a commencé à midi quarante-cinq, quand j'ai osé demander à mes deux filles de ranger le bronx indescriptible qu'elles avaient mis dans leur chambre. Les playmobils mélangés aux habits de poupée, une latte de parquet introuvable, le jeu de construction répandu dans le lit, et les deux gamines assises sur les lits de leurs bébé (environ 50 cm de long), recouvertes de little people. Hum. Ma voix de mère gentille et aimante les somme alors d'ordonner immédiatement tout ce bazar, parce que sinon ça va barder, non mais.

L'une se met alors à hurler à la mort:
"JE VEUX ALLER A L'ECOOOOOLE"
(oui je l'en ai privée ce matin, j'ai laissé dormir la maisonnée, par pure générosité hein, pas du tout par flemmardise non non non, me permettrais pas) ;
alors que l'autre crie encore plus fort:
"JE VEUX PAS ZANGER MOUA"
OK.


Je redébarque dans la chambre en murmurant assez fort quand même:
"OK très bien. Tu veux aller à l'école? Donc tu ranges. Vite" hin hin
"Et toi, tu ne veux pas ranger? Ah oué? C'est pas grave, si c'est pas rangé, je donne tous tes little people à ton frère" hin hin²

Midi cinquante-cinq, tout est rangé. Victoire.
Passons à la case "déjeuner sur le pouce", parce que non seulement y'a plus rien dans le frigo, mais en plus on a genre quinze minutes pour préparer ET manger, ce qui laisse une marge de manoeuvre extrêmement limitée. Deux petits suisses, une tartine de tartare et une part de gâteau plus tard, je m'en vais donc me coiffer pour me préparer à partir.

Quand arrive l'affrosité absolue. Mes cheveux ne sont plus dégueu, à ce niveau là, ils sont carrément dégueulasses. Huileux, immondes, sales. Je ne peux pas sortir comme ça, c'est impossible. AAAAARGH. Il est 13h05. Je dois partir à 13h15 et les enfants ne sont pas prêts. Je donne vite fait des ordres metsteschaussuresenfiletavestevanettoyertabouche! et je file me laver les veuchs. Un shampoing je rince deuxième shampoing je rerince. J'essore. Je pshitte le soin vite fait. Je coiffe. Je secoue la tête comme dans la pub. Il est 13h13. Waouh. Je m'autocomplimente rapidement et intérieurement. Je mets l'écharpe, je cale mon chonchon dedans. J'embarque les filles.

Je précise qu'on est arrivés à l'école à l'heure (avant 13h30), mais bon, c'était pas le problème, de toute façon dans cette école, ils laissent les gamins jouer dans la cour jusqu'à 14 heures. On se demande d'ailleurs pourquoi j'ai couru autant hein.

Merci à a n g e l pour son soutien moral à distance.


alix dit
:
oué!
bon
je suis obligée de sortir avec les veuchs dégueulasses
Flower Duck dit :
non???
encore?
mais tu peux pas te laver les cheveux des fois ou quoi?
alix dit :
ahahah
ils sont immondes
je vais me raser les veuchs
je ne supporte plus le playmobil staïle
punaise g pas le temps de les laver avant de partir
c pas possible
ils sont immondes
aaaaarggh
je tente le coup
je peux pas
Flower Duck dit :
il est 13 05!!!
remarque c blogable
alors??
alix dit :
mission accomplie
Flower Duck dit :
oué?
alix dit :
ouais
Flower Duck dit :
pinaise!
t'es balèze

Oui, c'est vrai, dans le speed, je ne panique pas, moi, j'agis. Vite. Mouahahaha.





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13 juin 2006

la femme-pastèque a une déclaration

La bassine d'eau glacée est mon amie.

Qui dit retour de la chaleur dit développement massif des extrêmités, faisant ainsi de moi une femme pastèque. Alors je trempe mes pieds qui n'ont pas doublé, ni triplé, mais au moins décuplé de volume. Je mets des pantalons pour camoufler ce gonflement, je dissimule mes pieds-melons sous un pli de tissu.
Et oui, le soir, je ne rentre plus dans mes tongs.
Tout cela ne se fait pas avec bonheur évidemment. Telle une pastèque gorgée d'eau, je roule plus que je ne marche. N'est pas femme-pastèque qui veut. Je sens toutes les petites veines de mes pieds, le moindre petit vaisseau s'élargir et faire ainsi monter à mon cerveau comme un message de "mais euh ouille ouille ouille". Car oui, marcher sur des melons, c'est pas évident. On ne peut pas avancer des kilomètres non plus. Au bout de trois mètres, une douleur crispante vous cloue vos melons à vous sur le parquet et vous donne l'ordre suivant:" Va mettre tes pieds dans la bassine! Et pas d'eau chaude, hein!"

Etant donné que j'allaite toujours à 100%, il n'existe pas de médicament compatible. Juste éventuellement les collants de contention, mais je m'y refuse. Par quarante-douze degrés, il est impossible de me résoudre à porter un collant.
Alors je me plains de mes melons, je les regarde et je pleure, je n'ai plus de coup de pied, je n'ai plus de cheville, je suis une boule. Je me trempe les pieds dans la bassine. Je me surélève les jambes. Je bois cinq litres d'eau par jour (si si). Pas envie de me retaper une phlébite comme l'année dernière, où, certes, j'étais enceinte, mais même.

Bouhouhouhou

Ceci était la complainte de la femme temporairement, elle l'espère, transformée en pastèque.



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12 juin 2006

dentu

Une seule dent, c'est élégant
Quand on a moins de un an.

Et ça fait un top sourire
Croyez-moi, y'a pire.







Monsieur Chonchon a presque six mois


Que le temps passe vite...

Merci à a n g e l pour la photo.

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10 juin 2006

come back in red

Après quinze mois d'absence, et avec la reconnaissance interplanètaire of the world de la vania silhouette, voici le RDC alias l'horribeul retour de couches vengeur. Six mois seulement après la naissance de monsieur chonchon, vlati pas que mon corps me rappelle que je suis une femme (sisi) et qu'il faut que j'endurasse l'affluence mensuelle. J'aurais du me méfier quand j'ai fait tomber sans faire exprès ma dernière pièce de dix balles (qui me servait de caddyclé, je ne suis pas si atteinte, tout de même) sous la grille recouvrant un égout profond de trois mètres.

Ah, j'ai le bide en vrac, et une extrême mollesse m'envahit.


En plus, je suis désespérée par ma coupe de veuchs, on dirait un playmobil, hier j'ai failli tout tailler avec les ciseaux cranteurs.


Bon je vous laisse, faut que j'aille dévaliser le rayon olwouaize.
*soupir*

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09 juin 2006

ahooooom

Qui suit assidûment mon blog sait que j'ai peur des chiens. Surtout des sans laisses (SL)dans la rue, même s'ils n'ont pas l'air méchants, ça me fout la frousse. J'essaie de me contrôler, mais ce n'est pas toujours évident. Je râle toujours contre les chiens qui courent dans le parc interdit aux SL, et que tout le monde s'en fout parce que tout le monde laisse son chien en liberté courir dans l'herbe. Et poser son caca pile poil à l'endroit où quelqu'un d'innocent posera le pied quelques instants après (en nu-pieds, de préférence).
A côté de chez nous, juste au coin de la rue, il y a un jardin. Dans ce jardin, le chien débile. Il n'y peut rien, mais c'est comme ça. Cela fait trois ans que je passe jusqu'à quatre fois par jour devant chez lui, et à chaque fois, il aboie comme un forcené, genre je suis une dangereuse malfaitrice qui va sans nul doute viendre cambrioler sa gamelle pendant la nuit. Pourtant, on lui disait bonjour, mais au bout d'un moment, à se faire aboyer dessus, on s'est lassés. On dit "salut chien débile, tiens donc, tu aboies encore?".
L'autre jour, je suis passée à côté de son repaire, et il n'était pas là. OUééééé. J'ai donc pu m'approcher en silence de son jardin et y prendre cette photo.


desolée, en cours de rattrapage....


C'est très jouli je trouve.
C'est dommage d'habiter dans un endroit agréable et de gueuler tout le temps. Je croyais qu'un environnement paisible permettait la zénification de l'esprit, mais faut croire que ça ne marche pas sur les chiens.

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07 juin 2006

fight fight fight

Ah quand on désire quelque chose, il faut savoir se battre.
Bon d'accord c'est terriblement cliché de dire ça, mais depuis le début de l'année scolaire, j'ai l'impression d'être dans un combat permanent pour nous permettre, à moi et à mes enfants, de gagner ce respect qui nous est dû.

Au départ, je me pensais anormale, mes exigences dépassaient ce qu'on m'offrait. Alors je ne disais rien et j'encaissais en silence. J'étais enceinte et forcément mononeuronée (sisi), même si ça n'excuse pas tout. Tout a commencé avec les cauchemars de Mini, une nuit d'octobre. Je ne l'ai pas accepté, ce n'est pas acceptable de laisser une enfant de trois ans souffrir comme ça, sans oser le dire par les mots, parce que déjà, les mots, elle ne les a pas, et en plus, elle ne veut pas décevoir son papa et sa maman. La douleur tacite, qui se lit dans les yeux, c'est la pire qui soit. Encore aujourd'hui, j'ai les tripes qui se tordent quand je regarde les photos de cette période, ses traits tirés, ses cernes gigantesques, son regard si triste. Et non, je n'exagère pas. On a essayé de discuter avec sa maîtresse, on a tenté d'arranger les choses, mais rien n'y a fait. Lorsqu'en face, vous avez un mur dur et rocailleux, vous n'essayez pas de le franchir, vous le contournez.
Alors Mini a cessé de fréquenter l'école, ses cauchemars se sont progressivement espacés, cela a pris trois mois quasiment. La vie de la famille a été bouleversée par la naissance du petit frère, et on a mis cette déscolarisation entre parenthèses pendant trois mois. On a refusé que notre enfant souffre, on l'a gardée à la maison, et oui, c'est pas facile tous les jours, mais faut faire avec.

La maîtresse s'est fait remonter les bretelles par son supérieur hiérarchique, depuis elle m'évite.
Charmant personnage. J'ai demandé un changement d'école en mars.

Arrive la deuxième session de la magical school. Quel facétieux établissement, n'est-il pas? Nounette, cinq ans, s'ennuie. On est en mars et la maîtresse m'a affirmé qu'elle en avait acquis toutes les compétences de sa section. Juste comme ça. Ou comment faire coller des petits 1 dans un grand 1 par une gamine qui compte jusqu'à 100. C'est tellement pertinent. J'en discute avec la dame, qui me rit au nez en se moquant ouvertement de ma face hallucinée. Je ne demande rien, je n'exige rien, je m'informe, c'est tout. Je suis affligée devant tant de nullité et d'auto-défense déplacée. Tout ça me sidère. On me voit donc arriver comme la pénible psychotique de service, alors qu'en fait, je m'informe, je me soucie uniquement du bien-être de mes enfants. Et surtout j'ai la volonté qu'on exige d'eux le meilleur possible, sans les tirer délibéremment vers le bas, et sans les brusquer non plus. Nounette s'enquiquine puissance quinze, on la met devant l'ordinateur ou dans le coin bibliothèque, parce qu'elle fait son boulot en trois secondes. Il n'est pas normal que cette enfant, qui a toujours survolé sa section les doigts dans le nez, soit allergique à toute notion d'effort.

Là je pète le plomb.
Je prends rendez-vous directement au cran d'au dessus. A l'inspec*tion, curieusement, on ne me rit pas au nez, on m'écoute, on s'excuse de ce manque de dialogue. On me soutient, on m'explique. Pour moi, il devient évident que le changement d'école demandé en mars est une absolue nécessité. J'ai informé le maire adjoint qui m'a répondu que le cas sera étudié à la commission début juin.

Donc mardi matin, j'embarque mes mouflets et direction SuperMairie. Mes mots ne suffiront pas à décrire tant d'incompétence. Il faut déjà savoir que j'ai rempli les papiers deux fois (soit disant perdus la première, dans madame la Poubelle), envoyé deux fois les justificatifs, harcelé le service scolaire depuis début avril. Je téléphone. Je me déplace. J'y tiens à ce changement d'école.
J'arrive hier matin et le cas de mes enfants n'a pas été examiné par la commission, parce qu'ils ont perdu les papiers. Vous y croyez vous? Moi non. Une fureur noire envahit mon coeur et mon corps. Imaginez vous! On vous raye de la liste alors que vous êtes persuadés que tout roule pour vous. Non, le chemin est jalonné d'embûches, c'est rocambolesque. Heureusement, j'ai plusieurs courriers qui prouvent que mon dossier a été déposé. J'ai plusieurs personnes qui m'appuient. Je crois devenir folle quand on me fait remplir une troisième fois le formulaire de mes deux. Angel m'accompagne, on hallucine sur place. Notre seul regret: ne pas avoir accepté d'attendre deux heures, comme on nous l'a proposé, afin que la charmante adjointe retrouve notre dossier. Oh punaise, ça l'aurait fait.

Finalement, elle m'appelera dans l'après-midi pour me dire que ma demande a été acceptée. Mes filles ne fréquenteront plus cette école l'année prochaine. Les relations tendues qui nous lient sont devenues impossibles. Et tout ça parce qu'on écoute que sa petite personne dans cette école, et pas les enfants.

Je ne serai que définitivement soulagée qu'à la rentrée, quand mes filles seront enfin scolarisées dans un environnement neuf, que j'espère propice à un nouveau départ, positif et constructif.

Et dans la tête, Ben Harper


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05 juin 2006

souffleuse de sa reum

Je suis crevée.
D'ailleurs, je n'ai envie que d'une seule chose, c'est de dormir. Dormir dans un hamac tranquillos peinardos à l'ombre, juste les pieds au soleil quand même, faut en profiter parce qu'on l'a quand même réclamé à corps et à cris celui-là.
Je profitais donc d'une sieste inespérée des filles pour m'étendre élégamment dans mon canapé, pendant que mon chonchon batifolait dans son parc. J'avais même mis Roland Lagrosse en fond sonore, histoire de vraiment tomber dans un semi-coma réparateur.
Il faut savoir qu'en ce lundi de pentecôte, c'est un peu le calme absolu dans la résidence (et ailleurs aussi, je présume). Tout se recoupe donc pour faire de mon deux à quatre un moment privilégié en rêvant à qui à quoi.
C'est sans compter sur les jardine men. Quatre fantastiques qui font fi d'un jour presque ferié pour passer tondeuse et souffleuse pile poil sous mon balcon, alors qu'il fait enfin 25°C sur le bleu immensément intense de mon dessus de canapé. Quarante-douze mille décibels viennent vriller mon cerveau meurtri par une fatigue monumentale. A quatorze heures quarante-cinq.


C'est criminel.



Pff, vraiment, j'ai pas le moral aujourd'hui, en plus d'avoir la tête profondément enfouie dans le fondement. Souffleuse de base, chuis sûre qu'ils en font des silencieuses maintenant, en plus.

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03 juin 2006

dé la grandé mouziké

Spéciale dédicace à Raph et à ma copine Lulu. Je tiens à préciser qu'elle et moi avions conçu une reprise formidable de cette chanson il y a presque quinze ans, faudra voir à l'enregistrer, nul doute que ça fera un tube. Nan je plaisante (ou pas). J'avais besoin d'exorciser, vous comprenez?
L'invitation à Venise, han lala, tout un programme chatoyant qui vous titille les yeux, mais en fait non, faut pas rêver. Je suis horriblement vilaine, je critique tout ça, mais je tenais à vous faire partager ce grand moment de musique, avec ses paroles, ces petits riffs bien thrash metal et la mélodie du bonheur, limite. En plus les petits effets vocaux me mettent en émoi, attention les oreilles.





VOUS ETES PRETS?

Hop là!



Faut que je t'invite à Venise
Avant que l'eau l'ait noyée
Tu peux laisser tes valises
On fera tout dans la journée
Je voudrais pas qu'un long séjour
Nous épuise

Tant de puissancitude des paroles me laisse si rêveuse, si pantoise aussi, mais en même temps l'être humain me surprendra toujours. Surtout que je ne comprends pas en quoi un long séjour à Venise peut épuiser quelqu'un. Sauf si on se donne la peine de ne pas dormir. Ce qui serait con. Donc on revient au point de départ.

Faut que je t'invite à Venise
Avant que l'eau l'ait noyée
Avant que l'eau des banquises
Vienne couvrir le monde entier
On ira sur les jetées
Qui s'enlisent

Bon, tout cet empressement à aller à Venise me surprend un peu. Au départ je n'ai pas compris ce que les banquises venaient faire là-dedans. Et ensuite, j'ai saisi la méchanceté de la glace: elle va faire exprès de fondre et de noyer tout le monde, c'est la bête sixsixsix même que ouais et elle fera en sorte de noyer Venise EN PREMIER, tout ça pour embêter ce cher Nilda et son invité(e). Qui, entre nous soit dit, n'a pas l'air si enthousiaste que ça, puisqu'il faut qu'on lui déblatère des tonnes d'arguments à la con pour tenter de le convaincre.

Faut que je t'invite à Venise
Avant que l'eau l'ait noyée
On ne fera ni les églises
Ni les galeries des musées
Et de surprise en surprise...

On se perdra dans les cartes postales
On voguera sur les canaux sales

Bon. Déjà, "faire" une église, cela prête à confusion. Déjà l'expression en elle-même est laide. On visite une église. On construit une église. J'ergote si je veux. On bâtit une église. Bref. Je ne comprends donc pas ce que ce bel homme qu'est Nilda vient faire à Venise alors qu'il ne fait rien qu'à la critiquer. C'est mauvais je trouve! En plus, il veut absolument aller sur les canaux sales. Il fait ce qu'il veut, mais c'est méchant d'empêcher son pote d'aller voir les églises et de l'obliger à voguer en gondole. C'est terriblement cliché, encore plus que les musées ou les églises. Bon après, son ami(e) peut être facile, ou alors il l'aime très beaucoup, donc à ce moment là l'endroit où ils sont ne compte pas. Ils auraient pu rester à Paris, en fait (c'est joli une croisière en bateau-mouche sur la seine, faut pas faire le difficile non plus et revoir ses exigences à la baisse).

Faut que je t'invite à Venise
C'est urgent c'est très pressé
Surtout que je réalise
Que tu ne m'as jamais rien demandé
Je voudrais bien qu'un de ces jours
Tu me dises

Il faut que tu m'invites à Venise
Il faut que tu m'invites à Venise
Avant que l'eau l'ait noyée

Et de surprise en surprise
On se perdra dans les cartes postales
On voguera sur les canaux sales

Bon. C'est urgent et très pressé. Comment il en rajoute quinze tonnes, totale arnaque des paroles. Grande plume, pas de doute. Alors là il reconnait qu'en fait, il aimerait bien qu'on l'invite, lui. Pour qu'il puisse réaliser ses fantasmes sur les canaux sales, tout ça. Je ne sais pas ce que c'est que ces trips, very very bad. On dit que les mots passent mieux en musique, mais faut voir à pas non plus prendre Jean-Régis pour un abruti. Vraiment, ça se voit trop qu'en fait, Nilda cherche juste à lui faire payer les billets, et qu'ensuite, il compte le planter dans une gondole mine que rien.

Et comme je suis généreuse, voici la chanson, vous l'avez bien méritée.